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les collections aristophil
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VOLTAIRE (1694-1778)
L.A.S. «V», aux Délices 12 janvier 1759, au comte de
TRESSAN; 3 pages et demie in-4 (légères rousseurs et
petites fentes aux plis).
Signed autograph letter, signed « V », Les Délices 12 January 1759,
addressed to the Count of TRESSAN; 3 pages and a half in-4
(slight foxing and tears)
6 000 / 8 000 €
Belle lettre
. «Ouy, il y a bien quarante ans mon charmant gouverneur,
que je vis cet enfant pour la premiere fois. Je l’avoue; mais avouez
aussi que je prédis des lors que cet enfant serait un des plus aimables
hommes de France. Si on peut etre quelque chose de plus vous l’êtes
encore. Vous cultivez les lettres et les sciences, vous les encouragez.
Vous voyla parvenu au comble des honneurs. Vous etes à la tete
de l’academie de Nancy. Franchement vous pouriez vous passer
d’académies. Mais elles ne peuvent se passer de vous. Je regrette
FORMONT tout indiférent qu’était ce sage. Il était tres bon homme
mais il n’aimait pas assez. Madame de Grafigni [GRAFFIGNY] avait
je croi le cœur plus sensible. Du moins les apparences étaient en
sa faveur. Les voyla tous deux arrachez à la société dont ils faisoient
les agrements. Madame DU DEFFANT devenue aveugle n’est plus
qu’une ombre. Le president HENAUT n’est plus qu’à la reine. Et vous
qui soutenez encor ce pauvre siecle, vous avez renoncé à Paris. S’il
est ainsi, que ferai-je dans ce pays la ? J’aurais voulu m’enterrer en
Lorraine puisque vous y êtes, et y arriver comme Triptolème avec
le semoir de M. de Chatauvieux. Il m’a paru que je ferais mieux de
rester où je suis. J’ay combattu les sentiments de mon cœur. Mais
quand on jouit de la liberté il ne faut pas hazarder de la perdre. J’ay
augmenté cette liberté avec mes petits domaines. J’ay acheté le comté
de Tournay, pays charmant qui est entre Geneve et la France, qui ne
paye rien au roy et qui ne doit rien à Geneve. J’ay trouvé le secret
que j’ay toujours cherché, d’être indépendant. Il n’y a au dessus que
le plaisir de vivre avec vous. Les livres dont vous me parlez m’ont
paru bien durs et bien faibles à la fois, prodigieusement remplis
d’amour propre. Cela n’est ny utile ny agreable. Des phrases, de
l’esprit, voyla tout ce quon y trouve. Oh qui esce qui na pas desprit
dans ce siecle ! Mais du talent, du genie, où les trouve t’on ? Quand
on n’a que de l’esprit avec l’envie de paraitre on fait un mauvais livre.
Que vous etes superieur à tous ces messieurs là, et que je suis faché
contre les montagnes qui nous séparent !»
Il prie de le mettre «aux pieds du Roy de Pologne [STANISLAS]; il fait
du bien aux hommes tant qu’il peut. Le roy de Prusse [FRÉDÉRIC II]
fait plus de vers et plus de mal au genre humain. Il me mandait l’autre
jour que j’étais plus heureux que luy. Vraiment je le crois bien. Mais
vous manquez à mon bonheur»…
Correspondance
(Pléiade), t. V, p. 331.
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VOLTAIRE (1694-1778)
P.A.S. par le comte de TRESSAN, avec NOTE autographe
de Voltaire au verso, Commercy 11 juillet 1759; 2 pages in-4.
Signed autograph piece by the Count of Tressan, with an
autograph note by Voltaire on the verso, Commercy 11 July;
2 pages in-4
1 500 / 2 000 €
Certificat du Roi Stanislas sur l’
Histoire de Charles XII
.
Voltaire a reproduit ce document, dont il était fier, en tête de l’
Histoire
de l’empire de Russie sous Pierre le Grand
(1759), puis en tête de
l’édition in-quarto de 1768 de l’
Histoire de Charles XII
.
«Nous Lieutenant General des armées du Roy, Grand Maréchal des
Logis de Sa Majesté polonoise et Comandant en Toulois les deux
Barois &c. Certifions que Sa Majesté polonoise apres avoir entendu la
lecture de l’
Histoire de Charles douze
écrite par Monsieur de Voltaire
(dernière édition de Genève), après avoir loüé le stile enchanteur de
cette histoire, et avoir admiré ces traits d’un grand Maître qui carac-
terisent tous les ouvrages de cet illustre autheur nous a fait l’honeur
de nous dire qu’il étoit prest à doner un certificat à Monsieur de
Voltaire pour constater l’exacte vérité des faits contenus dans cette
histoire. Ce prince a ajouté que Monsieur de Voltaire n’a oublié ny
déplacé aucun fait aucune circonstance intéressante, que tout est
vray tout est en son ordre dans cette histoire, que Monsieur de
Voltaire a parlé sur la Pologne et sur tous les événemens qui y sont
arivez lors de sa premiere élection comme s’il en eut été témoin
oculaire. Certifions de plus que ce prince nous a ordoné d’écrire sur
le champ à Mr de Voltaire pour luy rendre compte de ce que nous
venions d’entendre et l’assurer de son estime [et] de son amitié. Le
vif interest que nous prenons à la Gloire de Monsieur de Voltaire et
celuy que tout honeste homme doit avoir pour ce qui constate la
vérité des faits dans les Histoires contemporaines, nous a pressé de
demander au Roy de Pologne la permission d’envoier à Monsieur
de Voltaire un certificat en forme de tout ce que Sa Majesté nous
avoit fait l’honeur de nous dire. Le Roy de Pologne non seulement
y a consenti mais mesme nous a ordoné de l’envoyer avec priere à
Monsieur de Voltaire d’en faire usage touttes les fois qu’il le jugera à
propos soit en le comunicant soit en le faisant imprimer s’il le faut»...
Au dos de ce document, VOLTAIRE a écrit de sa main : «certificat du
Roy de Pologne Stanislas sur lhistoire de Charles 12».
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