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les collections aristophil
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MAUPERTUIS PIERRE-LOUIS MOREAU DE (1698-1759)
MATHÉMATICIEN
2 L.S. (la 2
e
avec 3 lignes autographes), Berlin 1751-1754, au
comte de TRESSAN; 1 et 3 pages in-4 (légères rousseurs à
la 1
ère
).
2 signed letters (the second letter with 3 autograph lines), Berlin
1751-1754, addressed to the Count of TRESSAN; 1 and 3 pages in-4
(slight foxing to the first letter).
1 200 / 1 500 €
20 avril 1751
. Il le remercie de l’envoi de son discours à l’Académie
de Nancy: «Je ne suis plus, et n’ai jamais été juge du stile, mais il me
semble que votre Discours est tres bien écrit : seulement trouvé-je
comme vous que la litanie de tous les gens que vous y célébrés seroit
un peu longue, si ce n’étoit pour vous conformer à la volonté d’un
Roi que vous l’aves faite ainsi. Nous recevrons avec bien du plaisir
tout ce que vous nous envoyeres, et l’Histoire Naturelle lorsqu’elle est
traitée par un homme superieur devient une Science fort importante;
malgré ce que j’ai dit dans un ouvrage que j’ai fait imprimer depuis
peu sur l’abus qu’en ont fait quelques Auteurs je voudrois pouvoir
vous envoyer cet
Essay de Cosmologie
, mais je ne sais comment.
Vous poussés plus loin que moi le ressentiment sur ce que m’a fait
M. de Maurepas; il n’a rien fait perdre à l’Academie, et ne m’a rien
fait perdre non plus. Je ne vois plus dans un homme malheureux
que le merite, et il en a»… Il espère pouvoir entreprendre un voyage
en France dans l’année…
7 septembre 1754.
Il le remercie de ses lettres, qui l’assurent «que
l’homme du monde que j’aime et que je respecte le plus continue
toujours de m’aimer, et sont plus agréablement écrittes que celles de
Pline». Il a néanmoins été attristé d’apprendre le malheur de Triton:
«Est-il possible qu’il se soit oublié au point de vous traiter comme
un voleur de nuit ! La réflexion que vous faites est bien juste, tout
homme est homme, et même tout chien est chien : outre ce qu’il y
a de criminel dans son action, je crains qu’elle ne lui ait fait perdre
les bonnes graces du Roy son maitre et des Dames de la Cour; il
est de votre magnanimité non seulement de lui accorder mais de
lui obtenir son pardon». Quant à FRÉRON, «c’est un homme qui est
toujours prêt à avoir les plus grands torts avec tout le monde, et à
sacrifier pour vendre ses feuilles jusqu’au privilège de les vendre».
M. de SOLIGNAC vient d’être reçu à l’Académie de Berlin : «Dans la
lettre que je luy ai écrite pour le lui annoncer, je lui ay dit un mot
du Père de Menoux; ce n’est pas au fond que ce que ce bon Père
a dit de moi me blesse; car il n’entend pas un mot à la matière
dont il a voulu parler, […] mais c’est que le procédé est indigne»…
Il a envoyé il y a quelques temps au Roi de Pologne [STANISLAS]
«la suitte de nos mémoires. Vous y verrés les ouvrages d’un Roy,
[…] vous y verrez d’excellentes choses, et vous y en verrez qui ne le
sont pas. Dans le volume qui contient l’
Histoire de l’établissement et
du rétablissement
vous trouverez deux éloges que le Roy a daigné
faire de ses Académiciens, vous en trouverez 3 de moy, le reste de
notre amy FORMEY»... Il est heureux d’apprendre que ses ouvrages
se lisent dans une «Cour où il y a tant d’esprit et tant de plaisir que
dans la vôtre»… TREMBLEY a fait une découverte qui fera peut-être
plus longtemps durer son nom que tous les ouvrages de Réaumur :
«cependant c’est un bien petit garçon auprès de luy. La plupart de
ces sortes de découvertes échoiront plutot aux petits esprits qu’aux
grands. Je passe toute ma vie avec mes poules et suis bien dégouté
de tout travail d’esprit. Surtout depuis qu’on veut donner des sens
dangereux à ce que jécris, qu’on me devine et qu’on me nomme
pour auteur d’ouvrages qui n’avoient point paru sous mon nom»…
Il évoque notamment l’interprétation et la critique sévère qu’a faites
DIDEROT de son
Système de la Nature
…
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PAULMY ANTOINE-RENÉ DE VOYER D’ARGENSON,
MARQUIS DE (1722-1787) DIPLOMATE, MINISTRE,
LITTÉRATEUR ET BIBLIOPHILE
2 L.A.S., 1 L.A. et 1 L.S., 1777-1778, au comte de TRESSAN;
13 pages et demie in-4.
2 signed autograph letters, 1 autograph letter and 1 signed letter,
1777-1778, addressed to the Count of TRESSAN; 13 pages and a half
in-4.
500 / 700 €
Paris 4 février 1777
, au sujet d’une commanderie vacante par la mort
du maréchal de Conflans, d’une séance à l’Académie des Sciences
et du mémoire de Tressan sur la goutte, et sur le roman de
Cléo-
madès
.
À l’Arsenal 28 avril 1778
, au sujet des prochains volumes
de la Bibliothèque universelle des romans et l’adaptation de
Guerin
de Montglave
et
Galien restauré
, de la généalogie des douze pairs,
les romans de Charlemagne…
1
er
octobre 1778
, félicitant Tressan de
son
Guerin de Montglave
qu’il va donner à l’imprimeur et qui aura
du succès: «il y a de tout de l’interet de la gayeté de la morale de
la plaisanterie et des evenements merveilleux»; sur d’autres projers
de romans de chevalerie…
S.d.
Mise au point sur ses relations avec
Tressan et l’édition de la Bibliothèque des romans, ses interventions
limitées sur certains textes («si j’ay adouci ou supprimé des gaytés,
cest parce que je les ay crues trop fortes pour etre imprimées»…),
et son conflit avec Tressan qui «m’a cru un censeur trop severe, ou
un homme de trop mauvais gout» et est allé porter sa «traduction
des premiers Amadis» chez le libraire Pissot; il décide de ne plus
s’occuper de la Bibliothèque des romans : «je ny fourniray plus ni
livres, ni secours, ni extraits»…
On joint une L.A.S. du comte de Tressan
, Paris 8 juin 1774, au sujet
de Paulmy et de l’Arsenal (4 p. in-4).
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RICCOBONI MARIE-JEANNE (1713-1792) COMÉDIENNE
ET ROMANCIÈRE
L.A.S., Paris 21 janvier 1782, au comte de TRESSAN; 4 pages
in-4.
Signed autograph letter, Paris 21 January 1782, addressed to the
Count of TRESSAN; 4 pages in-4.
600 / 800 €
Rare lettre
. Elle fait l’éloge des ouvrages de Tressan : «O que vous
obligez les personnes de goût en rassemblant vos charmants extraits !
comme on s’impatientoit à les chercher dans ce fatras de volumes où
ils se cachoient. Nous les avons tous relus pendant l’automne, aussi
bien qu’Amadis, devenu sous votre plume le roman par exellence»…
Etc. Elle évoque pour finir le théâtre de Mme de GENLIS…