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les collections aristophil
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LA CONDAMINE CHARLES-MARIE DE (1701-1774)
MATHÉMATICIEN, VOYAGEUR ET LITTÉRATEUR
2 L.A., 6 mars et 18 mai [1749], au comte de TRESSAN à
Boulogne; 3 pages et quart in-4, et 2 pages et demie in-4
avec adresse (dessin d’une boussole à côté de l’adresse).
Autograph letter, Thursday 18 May [1749], addressed to the Count
of TRESSAN in Boulogne; 2 pages and a half in-4.
1 500 / 2 000 €
Sur ses démarches pour obtenir à Tressan une place à l’Académie
des Sciences
, dans le contexte du nouveau ministère.
Paris 6 mars
. Il a écrit au Roi et à son secrétaire des commandements
«au sujet du Telescope microscope, il y en a un dans les transactions
philosophiques de 1736 et sans aucune addition, mais la lentille ocu-
laire ajoutée peut augmenter leffet». Puis sur les manœuvres pour le
remplacement de l’académicien honoraire Amelot qui vient de mourir;
on songe au maréchal de LOWENDAL… Puis il raconte ses discussions
avec RÉAUMUR qui semble opposé à BRANDT, que défend La Conda-
mine pour avoir communiqué «la face de la boussole derangée par le
tonnerre, et qu’il avoit le premier fait connoitre en France les aimans
artificiels du Dr Knight et le petit globe dont on change les poles»;
il tâche d’obtenir des certificats en sa faveur, de Jussieu, Clairaut,
etc. Quant à BUFFON, «il ne songe qua sa femme et à ses affaires»…
Jeudy 18 may
. «Vous reunissez, mon cher comte, les suffrages de
gens qui ne s’aiment gueres […] mais ce ne sont pas les voix qui vous
manqueront dans l’Acad[émi]e. Il faut que le ministre parle surtout
pour faire une chose qui n’a point eu d’exemple»… M. d’ARGENSON
est venu à l’Académie accompagné de M. de MAILLEBOIS (nommé
membre honoraire) «qui a pris séance sans faire de harangue. Vous
auriez peine à vous abstenir en pareil cas de jouer l’académicien
françois avec la faconde que vous possédés». La Condamine a lu à
l’assemblée, en corrigeant quelques termes, «vos nouvelles expériences
qui ont paru très jolies. […] L’exp[érienc]e de M. D’Awringhem a fait
secouer la tête mais la fin a réconcilié avec l’électricité»… BUFFON a
promis de parler à M. d’Argenson au sujet de la place d’associé libre
surnuméraire: «J’ai pressé REAUMUR. Il me paroit quil ne veut pas la
demander»... Il tiendra le comte informé, «mais il faut voir le ministre et
il est introuvable à ceux qui le cherchent»… Il lui renvoie son mémoire
en regrettant de ne l’avoir pas lu en entier: «il me faudroit sept ou 8
h au moins pour y faire quelques notes»… Il demande à Tressan de
lui rendre les
Tentamina Electrica
de M. BOSE de Wittenberg… «Je
nentends pas trop quel est le desagrement dont vous vous plaignés.
[…] votre memoire et tout votre merite academique nest pas un titre
pour etre honoré»…
On joint une L.S. de Louis-Léon PAJOT d’ONSENBRAY à La Conda-
mine, au Breuil 16 juin 1749, parlant du comte de Tressan.
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LA CONDAMINE CHARLES-MARIE DE (1701-1774)
MATHÉMATICIEN, VOYAGEUR ET LITTÉRATEUR
L.A.S., Paris, 4 mars 1767, au comte de TRESSAN; 4 pages
in-4.
Signed autograph letter, Paris, 4 March 1767, addressed to the
Count of TRESSAN; 4 pages in-4.
1 200 / 1 500 €
Il a essayé «des canonades electriques d’après l’avis de M. VAN
SWIETEN et je les ai continuées jusques à Lundi dernier, jai differé
à vous répondre tant pour vous en dire des nouvelles comme phy-
sicien que de leffet que ce nouveau moyen auroit produit sur votre
ami». Il lui a écrit plusieurs fois «depuis la mort du Roi philosophe»
[Stanislas], notamment «d’Aix la chapelle dont jai été prendre les eaux
les bains et les douches et de là à Spa prendre les bains froids dont
on me promettoit merveilles et qui n’ont pas eu plus d’effet que tous
les autres remedes des Tronchin, des Mahy, des Pringle, des Gatti,
des Van Swieten sans compter les esculapes de Paris, je vous ai fait
le récit peutetre trop au long de mes maux, et de l’engourdissement
de mes piés, mains, jambes et de toutes les parties inférieures, ce
qui a diminué de moitié la sensibilité de ces parties, sans que j’en
aye perdu les mouvements. Rien n’a opéré ni l’électricité non plus.
Le tronc est sain mais les branches se dessèchent». Il lui a envoyé
des vers sur son état, «dont je sens les conséquences, mais qui ne
me cause point de mélancolie»… Il est rentré à Paris après un séjour
à Étouilli, «où j’ai végété dans le sein de ma famille entre ma sœur
et ma femme qui me gardoient à vue et me cultivoient comme une
plante de Borneo ou de Sumatra». Le voyage des eaux l’a ruiné; il
a maintenant des chevaux, ne pouvant «plus marcher à pié dans
les rues sans un risque évident. Il est tems de manger son fonds
à 66 ans quand on n’a point d’enfans. […] on m’assure que je n’ai
point d’apoplexie à craindre, mais jai vieilli sans savoir pourquoi
de vingt ans depuis 18 mois jusques là je me portois comme à 40
ans. Aujourdhui en suposant que jai 86 ans je puis dire encore que
je me porte asses bien pour cet âge». Il loue le nouvel ouvrage de
Tressan [
Portrait historique de Stanislas le Bienfaisant
], «écrit avec
beaucoup de sagesse et de noblesse, sans prejudice de l’énergie
qui regne dans tous vos ecrits. […] je le relirai avec le même plaisir et
le même attendrissement. […] Je ne suis pas surpris que la Reine en
ait désiré l’impression. Vous donnez adroitement et decemment un
coup de patte à ceux qui ont tiré meilleur parti que vous de la faveur
de votre défunt maître».
Il évoque ensuite les retards de la lecture de son troisième mémoire
[
sur l’inoculation de la petite vérole
], qui devait être lu en novembre
1764, quand il reçut la nouvelle de l’inoculation du Prince de Parme;
puis Malesherbes lui avait promis la lecture à la Saint-Martin de 1765,
quand est survenue la petite vérole de Mme de Boufflers: «J’en ai dit
un mot dans le
Journal encyclopedique
de novembre 64, ce qui ma
fait une tracasserie à l’academie où jai été un an sans mettre le pié».
Puis sa maladie a retardé la publication de ce 3
e
mémoire, «quoique
le nouveau Duc de Parme m’ait fait inviter de le lui dédier ou plustot
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