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CONDORCET JEAN-ANTOINE-NICOLAS CARITAT,

MARQUIS DE (1741-1794) MATHÉMATICIEN,

PHILOSOPHE ET ÉCONOMISTE; DÉPUTÉ,

CONVENTIONNEL (AISNE), IL FUT ARRÊTÉ COMME

GIRONDIN ET S’EMPOISONNA.

L.A., «Ce Mercredi» [1783], au comte de TRESSAN; 1 page

in-4 (taches).

Letter relative to the «Éloge de feu M. Bernard de Fontenelle».

800 / 1 000 €

Au sujet de l’

Éloge de feu M. Bernard de Fontenelle

(1783) par Tressan.

«J’ai lu avec un grand plaisir, mon cher et illustre confrere, ce que vous

avez bien voulu faire en l’honneur de mon grand père FONTENELLE.

Je me permettrai que bien peu d’observations. Je ne trouve pas juste

ce que vous dites que si M. de Fontenelle n’eut pas été cartesien nous

aurions perdu

les mondes

[

Entretiens sur la pluralité des mondes

], non

plus que ce que vous dites ensuite que les mondes sont en grande

partie fondés sur le cartesianisme. M. de Fontenelle eut pu faire les

mondes etant neutonien car telles qu’ils sont il n’y a pas plus d’une

20

e

de pages où il soit question de tourbillons. Je n’aime point la

comparaison qui est vers la fin, je ne puis voir Fontenelle come un

rocher, ce n’est pas qu’il n’eut une grande constance, et une veritable

immobilité, mais il est si ingenieux si doux qu’il y a dans l’idée de ce

rocher je ne sais quoi de trop imposant»…

On joint une L.A. du comte de Tressan

à Condorcet, liste d’ouvrages

sur la comparaison de la langue romane et du picard (2 p. in-4, adr.).

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FAUJAS DE SAINT-FOND BARTHÉLEMY (1741-1819)

GÉOLOGUE

L.A.S., Montélimar 24 septembre 1775, au comte

de TRESSAN; 3 pages in-4 (légèrement salie).

Signed autograph letter, Montélimar 24 September 1775, addressed

to the Count of TRESSAN; 3 pages in-4 (slightly stained).

500 / 700 €

Il a joint à sa dernière lettre, écrite d’Embrun, une épitaphe intéressant

l’un des parents du comte de Tressan, Brûlart de Genlis archevêque

d’Embrun, «avec le dessin d’un monument aussi simple qu’édifiant

que le prélat respectable avait eu le courage de faire bâtir pendant

son vivant en face de son palais»; mais il craint que Tressan ne l’ait

pas reçue… Il est enfin de retour chez lui [après avoir participé à

l’exploration géologique du Dauphiné que dirigea Étienne Guettard],

«dans ma jolye maison qui ne me fait pas regretter les déplorables

chaumières dont il fallait se contenter parmi les glaces des Alpes;

nous avons été bien dédommagés par les moissons abondantes dans

presque tous les genres d’histoire naturelle que nous avons fait; il

est vrai, ainsi que vous paroissiez le percevoir dans votre lettre que

les alternatives promptes du chaud au froid, de la neige à un soleil

brûlant, m’ont si fort affecté mes faibles nerfs, qu’il y a un mois que

je garde la chambre et que j’ai le

splin

des Anglais, je suis en un mot

un véritable hypocondriaque, à qui rien ne plaît dans le monde, que

votre attachement»…

On joint une L.A.S. du comte de Tressan

à Faujas de Saint-Fond,

Franconville 26 juin (3 p. in-4, adr.).

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HALLER ALBRECHT VON (1708-1777) MÉDECIN,

NATURALISTE, BOTANISTE ET ÉCRIVAIN SUISSE

L.A.S., Berne 31 janvier 1758, [au comte de TRESSAN];

4 pages in-4.

Signed autograph letter, Bern 31 January 1758, [addressed to the

Count of TRESSAN]; 4 pages in-4.

1 500 / 2 000 €

Belle lettre sur les Alpes

.

Sa santé est aussi bonne qu’elle peut l’être, mais sa taille est devenue

«extremement grosse» avec sa vie sédentaire: «Je suis bien affligé

d’avoir à me detacher de l’idee flatteuse de vous tenir compagnie dans

le voyage que vous pensiés faire aux Alpes. Je projettois de vous mener

à la source du Rhone ou vous auriés vu la plus belle masse de glace,

qu’il soit possible d’imaginer, donner naissance à un fleuve celebre;

le chemin en est sans danger, et mene naturellement aux mines de

cristal, dont on vient d’ouvrir une depuis quelques mois. Vous auriés

jugé par vous-meme de la structure de la terre, nulle part si solide et

si majestueuse. C’est un nouveau grief, que j’ai contre la guerre, que

de la voir troubler les travaux philosophiques d’un illustre militaire, et

de me priver de la seule esperance qui me restoit de l’aprocher de

plus près, et de lui donner des marques de mon atachement, et de ma

veneration. M. Altman n’a pas bien vu les glacières. Il est vrai qu’il y a

une vallée remplie de glace de quelques lieues d’etendue, qui prend

depuis le Grindelwald, jusqu’aux mines de cristal. Mais ce n’est pas une

mer continue avec le reste des glacières de la Suisse. Des montagnes

de rochers les separent. Vous auriés vu par vous meme […] que tout le

dos des Alpes, exposé au nord est couvert d’une croute de glace, qui

sert de base à la neige et qui est inclinée, comme les rochers, qu’elle

couvre. J’ai vu cette structure dans une trentaine de lieues, que j’ai

faites le long des Alpes. Vous savés peut etre, qu’une glaciere pensa

me recompenser bien mal de la peine que je me suis donné pour la

connoître. Elle s’ecroula un jour apres que j’en eu parcouru le bord»…

Il va lui envoyer ses mémoires sur la formation du poulet, et sur celle

des os et de la respiration: «Ils sortent de presse et je vous demande

la permission d’en metre un volume sous votre protection»…

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sciences humaines