195
119
ALEMBERT JEAN LE ROND D’ (1717-1783)
L.A.S., 27 décembre 1755, au comte de TRESSAN, à Toul;
2 pages et demie in-4, adresse avec sceau de cire rouge
à son chiffre couronné (brisé).
Signed autograph letter, 27 décembre 1755, addressed to the
comte de TRESSAN in Toul. 2 pages and half, in-4.
1 000 / 1 200 €
Sur Jean-Jacques Rousseau ridiculisé par Palissot dans sa comédie
Les Originaux
, représentée à Lunéville, qui tournait en ridicule les
Philosophes, et particulièrement Rousseau (marchant à quatre pattes
et mangeant de l’herbe). Tressan, grand maréchal du Roi Stanislas,
voulait le faire punir.
Il avait envoyé la lettre de Tressan à Jean-Jacques ROUSSEAU :
«je vois par sa reponse, que je ne luy ay nullement dictée, qu’il se
conduit comme j’aurois fait à sa place, & que je me suis conduit de
mon côté comme il auroit fait s’il eut été à la mienne. En qualité de
son ami j’ai du vous exciter à demander justice pour lui, en qualité de
philosophe il desire qu’on pardonne à celui qui l’a insulté, et je suis
tout à fait de son avis. Peutetre ce procédé corrigera til l’auteur plus
efficacement que tout le mal qu’on pourroit lui faire; qu’il employe
ses talens, s’il en a, à quelque chose de meilleur et de plus honorable
qu’à de mauvaises satyres. Ceux qui se sont si indecement déchainés
contre M. Rousseau apprendront du moins par là que sa façon de
penser n’est pas moins estimable que ses talens, que nous avons
fait tout ce que nous devions dans cette affaire, et que nous nous
reunissons, comme de raison, avec l’offensé, au parti de la douceur
et de la modération»...
120
ALEMBERT JEAN LE ROND D’ (1717-1783)
L.A., dimanche 27, au comte de TRESSAN; 1 page in-4.
Autograph letter, Sunday 27, addressed to the comte de TRESSAN.
1 page in-4.
600 / 800 €
Comme le duc de Brancas, il supplie Tressan «de deserter Francon-
ville, & de ne pas attendre que l’épidemie vienne vous y saisir». Il sera
heureux de le revoir : «nous parlerons en détail de nos tracasseries
académiques. En attendant recevez l’hommage de ma tendre amitié,
de mon devouement à tout ce qui peut vous être agréable, & de ma
vive reconnoissance, qui ne finira qu’avec ma vie». Il ajoute, à propos
de la
Bibliothèque des romans
: «Votre collection est charmante, je l’ai
presque entièrement achevée, & toujours avec un nouveau plaisir».
On joint une L.A.S. du comte de Tressan
à D’Alembert, Paris 20
juin 1771, à propos de l’
Encyclopédie
(3 p. in-4).
121
BAILLY JEAN-SYLVAIN (1736-1793) SAVANT
ET ASTRONOME, PREMIER MAIRE DE PARIS
L.A.S., L.A. et L.S., Chaillot 1780, à son «illustre confrère»
le comte de TRESSAN; 4 pages in-4.
Signed autograph letter; autograph letter; signed letter, Chaillot,
1780, addressed to the Count of Tressan, 4 pages in-4
400 / 500 €
18 janvier
. Il remercie son confrère de prendre sa défense, et bénit
l’auteur qui l’attaque puisqu’il lui procure cette marque d’amitié et
d’estime. «Je porterai moi meme votre lettre a M
r
de La Harpe»… Il lui
adresse aussi un volume de
Lettres sur l’Atlantide
: «C’est un enfant
que vous daignez proteger»…
20 mars
. Il lui envoie l’ouvrage d’un
aimable auteur : «C’est un hommage anonime qu’il est flatté de vous
rendre. Il a lu votre Amadis et il a aimé l’ouvrage et l’auteur. Il veut
que vous le lisiez à son tour et que vous le jugiez sans le connaître.
Je m’intéresse infiniment à lui. Je souhaite que ce roman réussisse.
[…] J’ai lu votre Petit Jehan de Saintré, je vois que la goutte ne vous
ote ni la grace de votre stile, ni les agrémens de votre esprit. Vous
embelissez, vous vous rendez propre tout ce que vous traduisez. Vous
enchantez les femmes et les philosophes»… Il a rencontré deux «autres»
de ses enfants, l’abbé de Tressan et la marquise de Maupeou…
12
mai
. Il a porté sa charmante lettre à l’auteur de
Stéphanie
[Fanny de
BEAUHARNAIS], «qui l’a gardée precieusement. Elle est très affligée
de la mort de l’ami qu’elle a perdu. Elle a l’ame douce, sensible et
faite pour l’amitié […]. Elle a fait des vers infiniment touchans, et qui
exhalent une douleur sombre et vraie»…
119
sciences humaines