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Maurice JORON.

1883-1937. Artiste peintre.

L.A.S.

Vaucresson,

29 septembre 1930.

4 pp. in-4.

Longue lettre dans laquelle le peintre livre ses réflexions

sur l’harmonie nécessaire pour la décoration intérieure, le

choix des couleurs et des lignes, louant l’école vénitienne.

(…) On peut exprimer une idée, donner une atmosphère à une

pièce, avec les moyens de la peinture aussi sûrement qu’avec

l’écriture ordinaire. Ces moyens sont 1° le dessin 2° la couleur

(…) 3° la matière. (…) Pour le dessin, c’est la plus ou moins

grande contradiction de direction des lignes, des formes et leur

harmonie (…). On sent très bien ce qu’exprime la forme ronde,

puis toutes les formes ovales avec tous les genres d’élégance

et jusqu’à la ligne brisée (…). Une des choses, formes les plus

charmantes qui soient est bien le style vénitien du XVIIIe. De

même pour la couleur. Les rouges, les bleus, les jaunes, etc.

représentent une nuance de l’esprit. Cette nuance est violente

si le ton est simple et entier, et plus ou moins complexe si le ton

est composé. Si on affaiblit le ton avec du gris, il devient doux

et subtil. Ainsi le rouge est jovial, coléreux, somptueux, d’une

grandeur mièvre, etc., suivant son espèce (……). Si on emploie

les tons violent, les valeurs entre eux seront très rapprochées. La

peinture du Titien est ainsi. C’est un art qui, s’il n’est pas suprême

est facilement lourd et empreint de vulgarité. Si on emploie les

tons doux, gris, les valeurs sont très opposées. Exemple, la

peinture du Tintoret, de Manet. Les miniatures personnes. Venise

est d’une beauté inouïe parce que, pour les clairs, c’est ivoire,

gris, rose, blanc, olivâtre, bleu clair, turquoise, et pour les foncés,

gris noir et du bistres très sourds. Cela fait une grande distinction

et une impression d’art très forte, et ce système est beaucoup

plus faciles à réussir que l’autre (…).

Etc.

200 / 300 €

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Moïse KISLING.

1891-1953. Artiste peintre.

L.A.S.

Sanary, 27

décembre 1951.

1 pp. in-4.

Kisling s’adresse à son ami galeriste (probablement

Armand Drouant) pour la vente d’un nu et de deux toiles,

La

Marchande de fleurs

et

La Gitane.

Kisling a reçu son courrier

et son chèque ;

(…) Je m’empresse de vous dire que je suis

triste de me séparer de mon grand nu qu’il manquera dans mes

prochaines expositions que j’envisage d’organiser dansplusieurs

pays à l’étranger sitôt que j’aurais le nombre suffisant de toile.

Mais comme c’est quand même une somme que je ne peux

négliger et comme vous certifiez qu’on ne peux [sic] sortir un sou

de plus, je suis quand même décidé de me séparer de lui (…).

Quant à la Marchande de fleurs et à la Gitane, je regrette mais

je ne lâcherai pas pour moins (…).

Il pense même en augmenter

le prix…

250 / 300 €

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Oskar KOKOSCHKA.

1886-1980. Peintre expressionniste

autrichien.

C.A.S. à Jack Kramer

à Boston.

(Salzbourg), 27

septembre 1954.

Carte postale in-12 représentant une peinture

de Kokoschka (vue de Salzbourg) ; en anglais ; trace de scotch

en bordure.

Kokoschka donne sa nouvelle adresse à Villeneuve en Suisse,

puis remercie son ami de sa gentille note et demande ;

(…)

Have-you read my article on Munch ? (…). Il ajoute : I am missing

you in my school where I have some secret girls from Boston (…).

Il espère que Kramer lui rendra visite dans nouvelle demeure.

[Jack Kramer deviendra l’assistant de Kokoschka à l’Académie

internationale de Salzbourg, que le peintre surnommait la

Schule

des Sehens

(l’Ecole du Regard) de 1955 à 1958].

800 / 1 200 €

98