42
75
75
75
Philippe-François-Nazaire Fabre
dit
FABRE d’EGLANTINE.
1750-1794. Comédien, écrivain poète, Conventionnel.
Manuscrit aut. «
Opinion de P. F. N. Fabre d’Eglantine, député
du dépt de Paris à la Convention nationale.
» S.l.n.d. (c. 15
janvier 1793).
4 pp. bi-feuillet in-folio, très nombreuses ratures et
corrections.
Minute de son discours exposant son opinion pour le procès
de Louis XVI.
Il faut bien se garder de croire que le pouvoir
dont le peuple fait usage dans les élections soit un acte de
souveraineté. C’est seulement un pouvoir direct et souverain et
constitué que le peuple en entier a cédé à ses diverses parties
(…) Depuis qu’il s’agit ici de la mesure à prendre contre le cy-
devant Roi, beaucoup d’entre nous se sont demandé : « suis-
je juge ? suis-je législateur ? suis-je homme d’état dans cette
affaire ? (…) Vous êtes tous représentants du Peuple français et
en cette qualité chargés d’exercer en son nom la souveraineté
qu’il ne peut exercer lui-même (…).
Discussion sur le système représentatif, et l’unité et l’indivisibilité
de la République par la majorité de la volonté générale ;
J’ai
donc regardé l’appel au peuple comme dérisoire et éversif du
systême de la représentation. Arrivé au moment de prononcer
au nom du Peuple, la peine dû à Louis coupable de haute
trahison et de conspiration contre la sureté générale de l’Etat, j’ai
arrêtté un instant ma réflexion sur quelques vertus privées qu’on
a voulu ériger en vertus nationales, et j’ai senti que l’humanité
d’une nation consistait dans la déffense de ses droits et de son
bonheur. J’ai senti que la dignité d’une nation consistait dans
sa force et dans l’appareil de ses armes (…). J’ai senti que la
clémence était belle dans un individu mais inique quant elle était
exercée par une nation. La dignité d’un peuple qui pardonne à
son tiran, je ne sais ce que c’est (…). Etc.
1 200 / 1 500 €
76
Léon-Paul FARGUE.
1876-1947. Ecrivain poète.
Manuscrit aut.
« Postface aux ludions. »
S.d. (1928).
1 pp. in-4.
Version de ce texte qui sera placé en tête de sa
Suite familière
publié en 1928.
Il y a trop de monde à la guerre. Il y a trop de
monde dans les rues. Il y a trop de vermine sur le monde. Il y
a trop de livres dans les boutiques. Il y a trop de pages dans
les livres. Il y a trop de phrases dans les pages. Il y a trop de
lettres dans les mots, à l’exception d’un seul, si je m’adresse
à un cuistre (…). Il n’y a pas assez de circonvolution dans les
cerveaux pour qu’ils simplifient (même le schéma du cerveau du
mathématicien Gauss.)
300 / 400 €
77
Camille FLAMMARION.
1842-1925. Astronome.
L.A.S. à son
cher Directeur (Ernest Mouchez).
Paris, 21 janvier (1880).
3 pp.
bi-feuillet in-8.
Venant de recevoir la Légion d’Honneur, Flammarion
demande au directeur de l’Observatoire d’être son parrain
pour lui remettre ses insignes.
Votre si gracieuse carte de
félicitations sur l’étoile filante qui m’est tombée du ciel m’est
arrivée la première de toutes, et je vous avoue que pour moi
elle éclipse toute celles qui l’ont suivie, car vous savez en quelle
haute estime je tiens votre indépendance de caractère et votre
chevaleresque loyauté (…). La Chancellerie lui demande de
choisir un parrain pour remettre les insignes. Newton assure
que l’origine des constellations date de la conquête de la Toison
d’or. Qui pourrais-je choisir mieux choisir que le successeur de
Newton et de Colomb que l’amiral-astronome qui a vu la Croix du
Sud et qui sans doute ne refusera pas de remettre à un ami des
cieux la modeste Croix du Nord ? (…).
100 / 120 €