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Philippe-François-Nazaire Fabre

dit

FABRE d’EGLANTINE.

1750-1794. Comédien, écrivain poète, Conventionnel.

Manuscrit aut. «

Opinion de P. F. N. Fabre d’Eglantine, député

du dépt de Paris à la Convention nationale.

» S.l.n.d. (c. 15

janvier 1793).

4 pp. bi-feuillet in-folio, très nombreuses ratures et

corrections.

Minute de son discours exposant son opinion pour le procès

de Louis XVI.

Il faut bien se garder de croire que le pouvoir

dont le peuple fait usage dans les élections soit un acte de

souveraineté. C’est seulement un pouvoir direct et souverain et

constitué que le peuple en entier a cédé à ses diverses parties

(…) Depuis qu’il s’agit ici de la mesure à prendre contre le cy-

devant Roi, beaucoup d’entre nous se sont demandé : « suis-

je juge ? suis-je législateur ? suis-je homme d’état dans cette

affaire ? (…) Vous êtes tous représentants du Peuple français et

en cette qualité chargés d’exercer en son nom la souveraineté

qu’il ne peut exercer lui-même (…).

Discussion sur le système représentatif, et l’unité et l’indivisibilité

de la République par la majorité de la volonté générale ;

J’ai

donc regardé l’appel au peuple comme dérisoire et éversif du

systême de la représentation. Arrivé au moment de prononcer

au nom du Peuple, la peine dû à Louis coupable de haute

trahison et de conspiration contre la sureté générale de l’Etat, j’ai

arrêtté un instant ma réflexion sur quelques vertus privées qu’on

a voulu ériger en vertus nationales, et j’ai senti que l’humanité

d’une nation consistait dans la déffense de ses droits et de son

bonheur. J’ai senti que la dignité d’une nation consistait dans

sa force et dans l’appareil de ses armes (…). J’ai senti que la

clémence était belle dans un individu mais inique quant elle était

exercée par une nation. La dignité d’un peuple qui pardonne à

son tiran, je ne sais ce que c’est (…). Etc.

1 200 / 1 500 €

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Léon-Paul FARGUE.

1876-1947. Ecrivain poète.

Manuscrit aut.

« Postface aux ludions. »

S.d. (1928).

1 pp. in-4.

Version de ce texte qui sera placé en tête de sa

Suite familière

publié en 1928.

Il y a trop de monde à la guerre. Il y a trop de

monde dans les rues. Il y a trop de vermine sur le monde. Il y

a trop de livres dans les boutiques. Il y a trop de pages dans

les livres. Il y a trop de phrases dans les pages. Il y a trop de

lettres dans les mots, à l’exception d’un seul, si je m’adresse

à un cuistre (…). Il n’y a pas assez de circonvolution dans les

cerveaux pour qu’ils simplifient (même le schéma du cerveau du

mathématicien Gauss.)

300 / 400 €

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Camille FLAMMARION.

1842-1925. Astronome.

L.A.S. à son

cher Directeur (Ernest Mouchez).

Paris, 21 janvier (1880).

3 pp.

bi-feuillet in-8.

Venant de recevoir la Légion d’Honneur, Flammarion

demande au directeur de l’Observatoire d’être son parrain

pour lui remettre ses insignes.

Votre si gracieuse carte de

félicitations sur l’étoile filante qui m’est tombée du ciel m’est

arrivée la première de toutes, et je vous avoue que pour moi

elle éclipse toute celles qui l’ont suivie, car vous savez en quelle

haute estime je tiens votre indépendance de caractère et votre

chevaleresque loyauté (…). La Chancellerie lui demande de

choisir un parrain pour remettre les insignes. Newton assure

que l’origine des constellations date de la conquête de la Toison

d’or. Qui pourrais-je choisir mieux choisir que le successeur de

Newton et de Colomb que l’amiral-astronome qui a vu la Croix du

Sud et qui sans doute ne refusera pas de remettre à un ami des

cieux la modeste Croix du Nord ? (…).

100 / 120 €