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Joe BOUSQUET
.
1897-1950. Ecrivain poète.
Manuscrit aut.
Le
Passeur s’est endormi.
1938. 126 pp. in-4 en 18 cahiers agrafés ;
léger manque au dernier feuillet, sans perte de texte, 2 pages son
paginées par erreur 83.
Important manuscrit autographe corrigé du Prologue et de la
première partie (sur quatre) de ce roman de Bousquet, en grande
partie
autobiographique.Ilcontient 18 chapitres correspondant à
plus du tiers du livre paru aux Editions Denoël en 1939.
L’écrivain
y évoque notamment l’état de sa paralysie comme une douloureuse
blessure.
La profondeur de ses regards la faisait paraître pâle, mais
pâle comme le jour. Elle était trop belle pour être vue, mais à la façon
dont une enfant est trop méchante pour se faire aimer. Je l’ai connue
et je l’attends encore. Blessé mortellement à vingt ans, j’ai survécu
comme si j’avais blessé la mort. J’ai formé ma pensée dans les
sueurs dont mon agonie n’avait pas voulu. Mon être véritable me
chassait devant lui. Dans la pensée que je vivais encore, il n’y avait
que ma vie comme si mon dernier souffle avait pris la place de mon
esprit (…).
Le manuscrit, d’abord soigneusement mis au net, avec
en tête la liste d’ouvrages « du même auteur », a ensuite été revu
et corrigé de façon plus ou moins importantes avec la réécriture
de pages entières, et de nombreuses suppressions. La très
grande majorité des modifications ont laissé lisibles les rédactions
antérieures. On lit, par exemple, dans le chapitre liminaire qui décrit
l’éveil affectif du grand blessé :
Il y eut un jour tout le mystère d’une
vie dont je ne voyais pas le fond, [rayé : et qui, se poursuivant dans
un milieu inconcevable à mon cœur, semblait, du sentiment le plus
haut de tous, et le plus propre à m’élever au-dessus des hommes,
me faire une prison étroite et très froide comme la mort].
À partir
du chapitre 3 du Prologue, et jusqu’au chapitre 3 de la Première
partie, on relève aussi des annotations au crayon d’une autre main,
notamment des jugements : « de trop », « mauvais », « exagéré » «
B mais compliqué »… Bousquet ne semble pas avoir fait grand cas
de ces interrogations et jugements négatifs, car s’il a supprimé du
livre le texte jugé « exagéré » (p. 35), il a gardé les autres passages
tels quels, comme celui-ci marqué « mauvais » :
Son visage était la
clarté d’un monde si grand que la pitié seule aurait su m’y trouver. Je
ne pouvais sans rire de moi m’attrister de la trouver belle (...).
3 000 / 4 000 €
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Georges BIZET
.
1838-1875. Compositeur.
L.A.S. à Deschanel
fils.
Paris, 27 octobre 1874
. 1 pp. bi-feuillet in-8, avec son
enveloppe.
Demandant de reporter son cours ;
Je suis obligé de donner une
leçon à 10h rue Galilée. Voulez-vous que je monte chez vous à 9h
? Cette combinaison m’irait beaucoup. Si cela n’est pas possible,
voulez-vous le lundi ou le mardi à 5h chez moi (…).
400 / 600 €
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Mathilde BONAPARTE
(Demidoff).
Fille du roi Jérôme.
3 L.A.S.
1888-1897. 5 pp. in-12.
Lettre de condoléances, invitation à prendre le train à St-Lazare
et venir à St Gratien pour déjeuner, remerciant de nouvelles. Joint
un facsimilé d’une lettre.
50 / 100 €
48
**Antoine BOURDELLE
.
1861-1929. Sculpteur.
L.A.S. « Emile
Bordelle » qu’il corrige en « Bouredelle », à Maurice Chéret.
Paris, novembre 1901
. 3 pp. in-8 bi-feuillet.
Il ne peut lui rapporter sa belle aquarelle encadrée ;
(…) vous
me devancez, et si vous êtes pressé de cette belle esquisse
(et plus), excusez moi, c’est le travail qui m’enveloppe. J’ai des
enfants qui posent pour la tontaine à Mr Fenaille et plusieurs
autres choses à la fois. Quelle vie ce Paris om l’on tend la main
dans des rencontres de voiture, et c’est l’emblème de la vie
moderne, cette électrique activité ; bientôt nous irons même à air
comprimé (…).
Il ajoute en p.s., être honteux de l’état du carton
;
c’est que pour exécuter le plâtre, nous avions le carton près de
nous. Hélas ça se voit mais rien à l’aquarelle.
200 / 300 €
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