les collections aristophil
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BAC FERDINAND (1870 - 1938)
15 L.A.S., 1946-1952, à Emily; 25 pages formats divers.
800 / 1 000 €
Belle correspondance pleine de fantaisie et de souvenirs, des der-
nières années de l’artiste.
9 novembre [1946]
, sur ses émissions radiophoniques…
18 juin 1947
. Il
ira peut-être à Nogent à l’invitation de Pierre Germari: « cela dépend de
ma démarche et de mon état, chaque jour éprouvé par les “pompiers”
qui pompent mes souvenirs (hier et avant-hier… 3 professeurs ! un
artiste un graveur) »…
29 juin 1947
(signée « Le Juvenceau centenaire »),
remerciant pour l’accueil « qui reflète si bien
l’inspiratrice et la bonne
fée du logis, vous, toi
. Ces tutoiements, ces baisers sur les joues, c’est
une chose qui appartient au monde, si incompris par les gaigneurs,
la race des profits, les fidèles de la messe des Pharisiens, comme
l’émanation évidente de l’Enfer, du démon, de la perversité. Ah !
Messeigneurs ! Je pense à Madame Chose qui le matin dans l’auto,
n’ayant jamais vécu dans le monde des “pestiférés”
me dénonçait
comme le prototype du “Satyr antique”, Divinité du Styx et semant sur
sa route les lamentations de cent mille vierges déflorées et partant le
fruit damné des Saturnales »…
12 juillet 1947
(signée « Hortensius »). Il
commente la vignette qu’il a collée en tête du feuillet: « Voici la villa
Medicis où j’ai tant vécu, goûté le charme des jardins et la simplicité
de Denys Puech un ami si probe »…
Samedi matin Mercredi [1948 ?]
.
Sur sa prétendue richesse: « je ne prends que 30 centimes l’heure
pour mes saloperies de croquaillons qui salissent du papier […]. Alors
voilà: depuis 1889 je couche sur un matelas et sur un sommier qui
me fait croire que je dors sur des tuyaux d’orgue. Finalement on a
remplacé qqs. ressorts. J’en ai profité pour mettre six cent millions
dans le fond. Personne ne le saura. Mais quand je mourrai (& plantez
un saule au cimetière dit Musset) on pourra faire du feu avec. Alors
j’aurais mieux fait de payer un cadre à toutes les personnes auxquelles
j’offre mes petites saloperies pour m’en débarrasser »… Il se livre à une
illustration clownesque de sa « sénilité extrême », et parle du
Journal
de DELACROIX: « j’ai noté toutes les personnes qui l’entouraient, ceux
qu’il aimait, qui l’ennuyaient, qu’il
détestait
(voir Institut national de la
détesterie). Il n’y a que
5
qu’il déteste: Flandrin (
sa bête noire
) Couture
(
mal élevé
) et Flaubert (mal vêtu,
sale
). Puis Balzac (idem). Ingres non.
Il dit seulement qu’il est ridicule. C’est vrai. Et moi ? Est-ce que je ne
suis pas ridicule ? »…
29 janvier 1949
. « Ma fatigue consiste en une
anormale activité cérébrale qui fait que, pour mes 3 repas par jour,
je ne
m’arrête pas une minute de continuer mon travail
. Le médecin
me dit que ce n’est pas un mauvais signe »…
12 décembre 1951
. « État
général très nonagénaire… hélas ! Alors excusez l’enfant de 1859 né
au milieu des crinolines… Très
touché
du “Vieux Luxembourg” et des
signatures. C’est un souvenir précieux doublement par le cadeau et
par ma propre souvenance de jeunesse. De ceux qui sont cités j’ai
connu et fréquenté
Leconte de Lisle
vu G. Vicaire et Verlaine, et
aimé
A. France et J. Massenet, ce dernier un ami très cher qui fréquentait
mon logis de la Place des Vosges »… Anecdote sur MASSENET…
30 décembre 1951
. « J’ai remis pour “la Conservatrice du Musée
romantique” ma photo de
1865
ma mère en crinoline et le petit
garçon […] C’est au moment où Pauline de METTERNICH me désigne
de son éventail à l’entrée de l’Hôtel S. Petersbourg à Bade où nous
allions consulter le phrénologue Bossard, et prononce ces “
paroles
historiques
” “Madame ! Méfiez-vous de ce petit garçon ! Il n’a pas les
yeux dans sa poche !” »…
1
er
mars 1952
. Son buste de Denys PUECH
« a
disparu du Museo Napoleonico
. C’est fantastique ! La veille de
l’inauguration on avait acheté une table de marbre rouge et blanc
pour l’y poser. On l’a même photographié, dans la première salle
de la Donation F. Bac. Où allons-nous ? Moi je le sais. Je suis déjà
sur le pont pour Ailleurs »…
11 mars 1952
. « Ici chaque jour on vient
“pomper” les souvenirs du nonagénaire. J’ai toujours dit que j’étais
“
posthume
” parce que antiréclamiste mais si je vis encore qq. années
je deviendrai contemporain »…
10 août 1952
. Amusante anecdote sur
le mariage de Gabriel HANOTAUX en 1913: « Pendant près de 40 ans
ça a été un ménage
heureux
»… Etc.
On joint
une carte postale ancienne annotée.
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BARLACH ERNST (1870 - 1938)
L.A.S., Güstrow 23 mars 1928; 1 page in-8; en allemand.
200 / 300 €
La lettre de son correspondant est arrivée trop tard, et il est obligé
de répondre par « non » à ses deux demandes. [Barlach travaillait
alors à son mémorial pacifiste
Der Schwebende
dans la cathédrale
de Güstrow].
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BEAUX-ARTS
Environ 75 documents, la plupart L.A.S.
de peintres et artistes.
300 / 400 €
Albert BARTHOLOMÉ (3), Jacques BELTRAND (3), Jean BÉRAUD
(2), Henri BOUCHARD, Gustave BOURGAIN, Jules BRETON (3),
Yvonne de BREMOND D’ARS, Georges CAIN, Charles CAMOIN,
Paul-Émile COLIN, L. CRUPPI, Henry-Eugène DELACROIX, Virginie
DEMONT-BRETON (6), Édouard DETAILLE (7), Clémentine-Hélène
DUFAU, Carolus DURAN, Henry-Paul GASSIER, Paul-Élie GERNEZ
(2), Jean-Léon GERÔME, Henri GERVEX, Adolphe GIRALDON (3),
Léon GISCHIA, Georges HAQUETTE, HENRIOT (12 à H. Lapauze),
Valentine HUGO (et Paul COLIN).
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