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beaux-arts
sont devenues étrangères, et cela parce que tous tes efforts ont été
uniquement pour toi. Égoïsme épanoui, borné, tes passions jusqu’au
jour où tu m’as rencontré ont été mesquines, misérables, unilatéral. /
Celle qui vit pour un grand amour, pour une mission sublime, ne doit
se laisser effleurer par aucune médiocrité, elle doit se dépouiller de
tout intérêt matériel »… Le texte s’achève ainsi : « À moins qu’on ne
puisse se figurer que le sujet de son amour ne soit qu’un rêve, une
illusion. Il nous est permis de juger, mais il faut juger avec amour,
car il fait le fond de nos pensées et de notre idéal. / [
Refrain, avec
le vers final modifié
:] descendent vers le ciel : / pour voir le cercle
magique de celui et de celle qui ont compris qu’il n’y a jamais ni
commencement ni fin ». Suivent la signature et la date.
[25] Deux aphorismes terminent le cahier. « Je suis un mauvais gar-
nement comme la règle et la loi de toute doctrine chrétienne, dans
l’histoire du monde. C’est moi qui incarne maintenant la divinité de
l’homme sans salu. / –/ Le meilleur chanteur du monde n’a pas de
bouche : c’est ce que j’ai de plus moderne à vous présenter ».
provenance
Francis Picabia. Une collection
(Ader, 13 décembre 2012, n° 65).
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