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les collections aristophil

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GAUGUIN PAUL (1848-1903).

DESSIN original à la plume, avec DÉDICACE autographe

signée « PGo » et collage photographique ; 15,2 x 18,5 cm

sur papier fin (fentes et déchirures, très bien restauré

par doublage au dos d’un fin papier japon).

4 000 / 6 000 €

Curieux dessin ornant une photographie

.

Le dessin s’organise autour d’une photographie collée (8 x 3,5 cm,

très brunie) d’une tête de statue khmer [Gauguin avait découvert l’art

khmer à l’Exposition universelle de 1889 et au Musée indochinois du

Trocadéro ; ce fut un vrai choc esthétique.]

Gauguin a entouré cette photographie de dessins à la plume : à gauche,

une guitare, et au-dessus de la photographie, un cœur ailé; sur la

droite, dédicace à la sculptrice suédoise Ida ERICSON (1853-1927),

femme du compositeur franco-suédois William MOLARD (1862-

1936), avec un amusant calembour sur le prénom de la dédicataire

et l’opéra de Verdi

Aïda

:

« Cœur

léger

À toi pour

la vie

Ah ! Ida

PGo »

Ida Ericson et William Molard étaient les voisins de Gauguin à Paris,

rue Vercingétorix, en 1893-1894; Gauguin a peint le portrait de William

Molard au verso de son autoportrait (Musée d’Orsay).

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GAUGUIN PAUL (1848-1903).

L.A.S. « Paul Gauguin », Dominique Marquise mars 1902,

au collectionneur Gustave FAYET ; 2 pages in 4.

8 000 / 10 000 €

Belle et importante lettre où il explique sa technique du des-

sin-empreinte

.

La lettre de Fayet d’octobre vient seulement d’arriver : « cela suffit

pour prouver la bonne administration de nos colonies ». Il n’a pas

encore reçu l’avis d’argent par la banque de Hambourg, mais « c’est

une maison très régulière et il n’y a rien à craindre ».

« À l’énumération de votre collection je vois que je suis en compagnie

de maîtres et celà me rend heureux mais aussi bien timide. J’y vois

des Daniel [de MONFREID] : enfin il y a donc des hommes qui savent

apprécier la peinture. Daniel en outre qu’il est artiste est la plus belle

nature loyale et franche que je connaisse »...

Il envoie à Fayet « deux croquis sans valeur [...] je crois qu’ils peuvent

vous intéresser à vous peintre en tant que procédé qui est d’une

simplicité enfantine. On enduit une feuille de papier quelconque

d’encre d’impression avec un rouleau puis sur une autre feuille

appliquée dessus vous dessinez ce que bon vous semble. Plus votre

crayon est dur et mince ainsi que votre papier plus le trait sera fin

cela va de soi. Enduisant la feuille de papier d’encre lithographique

ne pourrait-on pas en tirer rapidement de la lithographie etc... c’est

à voir. J’ai toujours eu horreur de toute cette cuisine employée pour

faire des dessins ; le papier qui s’encrasse, les crayons qui ne sont

jamais assez puissants puis perte de temps, etc... J’oubliais de vous

dire que si les taches déposées sur le papier vous gênent vous n’avez

qu’à surveiller que la surface de votre encre soit

sèche

sans l’être

totalement. Tout cela est au gré du tempérament de chacun. [...] c’est

probablement un secret de polichinelle que je vous livre, cependant

je ne l’ai pas encore vu employer »...

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