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beaux-arts
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FRAGONARD THÉOPHILE (1806-1876).
CARNET DE DESSINS ; 55 pages oblong in-12 (environ
10 x 15 cm), les contreplats recouverts de notes et croquis,
dos de parchemin teinté en vert, couverture cartonnée
(étiquette du papetier
Au Chant de l’Allouette. Enguehard…
).
1 500 / 2 000 €
Études et esquisses à la mine de plomb, quelques-unes partiellement
repassées à la plume : un bras d’homme, des détails architecturaux,
quelques paysages, des statues et groupes antiques (quelques mots
en grec), des armoiries et couronnes… On lit sur le premier contreplat
quelques références sommaires, la plupart bibliographiques : « Statue
antique de Maffoi », « Médaille de Sloch », « Musée Clementin »,
« Dissertation sur la famille de Niobé par Fabroni », « monuments
inédits de Winkelman », « sculpture de la villa Borghese », etc.
[Petit-fils de Jean-Honoré et fils d’Alexandre-Évariste, Théophile fut
lui aussi peintre, illustrateur, créateur de costumes de théâtre, et
décorateur à la Manufacture de Sèvres. Malgré une inscription en
tête du carnet l’attribuant à Alexandre-Évariste, il semble plutôt devoir
être attribué à son fil Théophile.]
provenance
Vente anonyme, Hôtel Drouot, Artus & Brissonneau, 8 juillet 2005, n° 28.
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FREUD LUCIAN (1922-2011).
L.A.S. « Lucian Freud », [Londres 10 décembre 1990],
à Sarah GRIFFITHS, à Anglesey (North Wales) ; 1 page in-8
(au dos d’une carte postale, trace de pli), enveloppe ;
en anglais.
1 000 / 1 200 €
Au dos d’une reproduction de son tableau
Blond Girl on a bed
(1987).
Il a aimé sa lettre et essaiera de répondre à certaines de ses ques-
tions ; toutes ne sont pas pertinentes. Il vient de terminer un tableau
énorme d’un homme nu (« Ive just finished a huge picture of a naked
man »). En attendant, qu’elle se tienne au chaud…
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FRIESZ ÉMILE OTHON (1879-1949).
L.A.S. « Othon » avec 4
DESSINS
, « en mission à l’École
d’aviation, Pau » jeudi soir [12 octobre 1916], au lieutenant
Noël
DORVILLE
; 9 pages in-8, enveloppe.
1 500 / 2 000 €
Belle et longue lettre illustrée à son « vieux patron et vieil ami »,
le peintre et affichiste Dorville, appelé sous les drapeaux
.
Friesz raconte avec
verve sa vie au camp parmi les officiers : « j’ai
déjà une peinture, puis des aquarelles, croquis, mis en relation avec
le service photo – sera intéressant m’a fait tirer une série pour les
A.A.A. »… Il s’occupe aussi du « théâtre de l’Aviation » dont il
dessine
la scène, représentant des avions au premier plan, les Pyrénées au
fond, et il décrit un vol : « Quel spectacle – sur Nieuport biplace bien
serré l’un contre l’autre » (petit
dessin
d’un pilote et d’un second
homme casqué), « ça part ça saute comme une auto et puis psssst!
On grimpe on grimpe l’air fouette sérieusement les mains sont gelées
car le reste était bien couvert manteau de cuir casque et c’est un
spectacle magnifique »… Il décrit la vue,
dessine
le paysage de mon-
tagnes, « lumière comme un Claude Gelée – et le gave filet brillant! »…
Il faudrait être Théophile Gautier pour bien décrire tout cela : « j’ai
essayé de fixer mes impressions en deux aquarelles »… Il taquine
Dorville, l’assurant qu’on lui élèvera une statue, et fait le
dessin
d’un
monument représentant son ami dans une pose altière, alors qu’une
femme nue marquée
AÉRONAUTIQUE
s’agenouille à ses pieds. Sur le
socle : « À N.D. le plus bath des patrons, le vainqueur des ministres,
créateur des A.A.A. etc. »… Plus sérieux, il demande des nouvelles
du « bout d’article bâclé.
DEGAS
est un sujet que j’ai toujours un
peu tenu à l’écart quoique fort intéressant, mais pas primordial pour
moi […]. Cézanne Renoir d’abord oui même Monet Pissaro Sisley qui
sans être de premier plan sont à la fois plus intéressant malgré tout
ayant été plus utile et plus nuisible à la peinture. Cependant je ne me
croirais pas le droit de toucher à la savante honnêteté d’un Degas »…
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