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les collections aristophil

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ERNST MAX (1891-1976).

3 L.A.S. « Max Ernst », Paris « 26, rue des Plantes »

mars-décembre 1933, au galeriste KREBS à Berne ; 4 pages

in-4 à l’encre bleue sur papier gris (petite fente réparée

à une lettre) ; en allemand.

1 500 / 1 800 €

Au sujet de la vente d’un tableau au musée de Zürich (Kunsthaus)

.

20 mars

. N’ayant presque pas de photos de son travail, il lui en

envoie deux de taille moyenne, au choix, un des tableaux appartenant

à Burckhardt étant très proche et de la même époque, et de qualité

équivalente, qu’il laisserait pour 3.500 francs français, l’autre (

Wald

mit Käfig

: Forêt avec cage) pour 4.500. Il se rappelle que M. WART-

MANN de Zürich a exprimé son intention d’acquérir une image pour

le musée ; il va lui écrire pour qu’il contacte Krebs…

9 avril

. Il a écrit à Wartmann à propos de la Forêt avec la cage, et

pense qu’il rendra visite bientôt à Krebs…

14 décembre

. Il vient l’ennuyer à nouveau pour le

Wald und Käfig

.

Wartmann souhaite qu’on lui envoie la photo à Zürich. Il pensait que

Zürich et Berne étant si proches, il aurait pu faire un saut…

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ERNST MAX (1891-1976).

L.A.S. « Max Ernst », Paris « 26, rue des Plantes », [automne

1935 ?], à Joë

BOUSQUET

à Carcassonne ; 2 pages in-4.

800 / 1 000 €

Belle lettre où le peintre annonce l’envoi d’une gouache au poète.

« Je viens de rentrer à Paris, et cela n’était pas facile : cette sale

Planète se passe de moins en moins de visas et trouve de plus en

plus des moyens de rendre la vie insupportable ». Il lui envoie lundi

la gouache qui « doit aller “comme un gant” au livre “Amour, hiron-

delle de mon amour…” Pensez donc : je trouve une gouache qui est

comme l’illustration directe de votre titre et de la taille exacte (19 cm

x 27 cm). Cela m’a suffi comme “indice” ». Il regrette le retard, mais

les tracasseries administratives à Zürich et Bâle « pour obtenir la

permission de franchir la sainte frontière de France » l’ont épuisé, et

il n’avait « aucune envie de travailler »… Quant à l’autre “affaire”, il n’a

« plus aucun tableau pouvant ressembler au

Vol nuptial

: j’enverrai

donc une petite toile “jolie” à souhait; s’il ne convient pas au “Car-

cassonnais intraitable” c’est tant pis ». Il l’enverra entre deux cartons,

ainsi que des photos de ses « nouvelles choses »...

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FINI LÉONOR (1908-1996).

5 L.A.S. « Leonor », [Paris 1936 et s.d.], à Julien LEVY (une à

sa femme Joella LEVY), à New York ; 21 pages in-4 ou in-8,

2 enveloppes.

700 / 800 €

belle correspondance, notamment sur l’exposition d’œuvres de

Léonor Fini et de Max Ernst à la galerie Julien Levy

(New York, 18

novembre-9 décembre 1936).

27 septembre [1936]

. Ses toiles partiront avec celles de Max ERNST ;

les dernières toiles de Max sont « belles et poétiques », et auront

beaucoup de succès. « Plus cette matière platreuse – de tons vert

profond et tout ce mistère trouble du feuillage épais, umide et lisse

comme doivent le sentir avec leur ventre les lézards, les chenilles

et certain maikäfer »… Elle-même compte donner deux toiles à

l’exposition collective au musée, et garder les plus récentes pour

la galerie… Elle analyse les réactions jalouses de Mme Levy, et

les mécanismes de jalousie en général…

11 octobre

. Elle souhaite

la complicité de Joella, et de « jouer » avec elle, et pourquoi pas

comme les méchantes femmes de Shakespeare, molester Julien :

« Nous pourrions (moralement) le regarder d’un trou d’une serrure

ou le ligoter dans un panier et lancer dans une eaux ? J’ai une amitié

si amusée et si pleine d’aprovation pour Julien, et pourquoi peu de

sentiment amoureux ? (Hélas, que je consume vite !) Il se peut que je

change encore (quand même cela me paraît difficile) et que […] je me

métamorphose en Minotaure désireux de le décorer. Je vais en tous

cas vous tenir au courant de mes sentiments »…

[Novembre]

. Copie

du poème

Le

Tableau noir

de Paul ÉLUARD, dédié à Fini et destiné

au catalogue de l’exposition.

8 juillet [1937 ?]

. Elle a reçu « l’avis pour

l’argent » : le résultat n’est pas brillant, et elle trouve « dégoutant » et

pas amical d’insister pour garder la

Penthesilia

, qu’elle avait vendue :

« peut-être ivre de Dali et de votre foire vous n’avez même pas lu

la lettre »… Elle n’aura plus jamais d’affaires ni d’exposition chez lui,

« donc merde pour votre idée et mauvaise œils » ; elle n’a que faire

de son admiration ; elle gagne beaucoup d’argent à une nouvelle

galerie d’art décoratif place Vendôme « que je dirige presque et pour

laquelle j’ai fait plusieurs objets et peintures »… Du reste « vous savez

très bien que votre renommée de marchand de tableaux n’est pas

tellement célestiales et si j’aurai écouté “les cancans” comme vous

dites, j’aurai dû ne pas exposer de les premiers jours »…

On joint

la transcription dactylographiée d’une lettre d’amour de Fini

à Levy, du Havre; et un accusé de réception d’une lettre adressée à

Fini par la galerie Julien Levy (1941).

provenance

Archives Julien LEVY (Sotheby’s Paris, 29 novembre 2007, n° 268).

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