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beaux-arts
de la coiffure de la tête; et en bas, à l’encre rehaussée de touches
d’aquarelle, les danseuses en mouvement avec ce commentaire auto-
graphe : « minuet avec chaque fille efectuant des gestes indibiduels
l’une dramatique, l’autre douce, autre languisante, autre raidi par la
catalepsie – ce minuet ocupant toute l’espace de la scene ». En haut,
Gala a noté : « Cher Massine, Voici les idées coreographiques pour
le ballet, j’espère que vous pouvez lire facilement son écriture, car
les dessin memes expliquent déjà bien son idée votre Gala Dali ».
Sur un second feuillet, L.A.S. de Dali au crayon (2 pages, avec deux
grandes signatures à l’encre de Chine « Salvador Dali » et « Salvador »),
expliquant en quatre points le déroulement de « la dance des geunes
filles », avec 6 petits croquis au crayon , et une note encadrée « pour
l’ignocent », dont Massine pourra « faire une creation sensatielle »…
Lettre dictée à Gala sur 6 feuillets numérotés, intitulée « Correogra-
phie pour le ballet Mysteria dance de l’Innocent »
, où Dali annonce
qu’il a « fini le rideau final qui doit apparaitre au dernier moment de
l’“apothéose celeste”, juste après le miracle et apres quoi le spectacle
se termine. Le rideau est de beaucoup le plus beau et paralysant de
ce que j’ai fait jusqu’aujourd’hui : c’est dans l’esprit et la categorie de
la transfiguration de Rafaël ! » Puis il détaille, en 7 points numérotés,
« la dance de l’innocent et sa femme », l’illustrant à quatre reprises
de dessins à l’encre de Chine avec annotations autographes. Pour
le 1°, il dessine l’Innocent dansant sur une « tarine en bois (estrade) ».
Pour le 2°,
Gala décrit : « Sa femme arrive portant comme une chose
precieuse le grand parapluie fermé, lequel il ouvre et plante dans
un trou pratiqué au milieu de la tarime de bois (estrade). Aussitôt
l’Innocent, coëncidant avec la musique lente et reticente, commence
avec grande précautions et mystères à tirer plusieurs rideaux aux
couleurs soyeuses et bariolées, à fin de transformer le parapluie
dans une espèce de tente-théatre à l’intérieur de laquelle il finit par
disparaitre à fin de preparer ses tour de magie [...] À travers les deux
trous pratiqués dans le parapluie l’innocent execute une courte
parodie avec ses polichinelles :
Lutte d’un Ange et d’un Demon
»,
ce que Dali illustre d’un dessin. Plus loin, l’apparition de la femme
transformée est illustrée par trois dessins avec légendes autographes
explicatives des fausses jambes et faux bras, avec « boule dor cachan
le brai visage », et le dernier mouvement ainsi commenté par Dali :
« voila la position inposible et defian les lois de la gravitation et que
lon peu ainsi efectuer lentemen et sans efort ». Dans l’épisode suivant,
la femme est « transformée en visage de demon », et, en deux dessins
commentés, Dali montre la position de la femme et le dispositif qui
la fait apparaître en « demon monstrueux »… Plus loin, un croquis de
Dali montre la « derniere pause de transformation » de la femme. À
la fin, « apparaitera mon rideau d’apothéose, qui symbolise la terre et
le ciel, l’envol d’un etre tres lourd et materiel – vers le ciel ». Il incite
enfin Massine à travailler : « Je suis ému de la beauté de ce que nous
allons faire et je pense que vous etes des rares personne avec qui
je peux m’entendre, car nous vivons un climat lyrique semblable »…
provenance
Vente Sotheby’s Paris, 15 mai 2012, n° 148 : « L’authenticité de cette
œuvre a été confirmée par Robert et Nicolas Descharnes ».