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les collections aristophil

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CAMOIN CHARLES (1879-1965).

8 L.A.S. et une L.S., Saint-Tropez, Paris ou Aix-en-Provence

1962-1964, à Gaston DUVIVIER ; 14 pages formats divers,

6 enveloppes.

800 / 1 000 €

Intéressante correspondance à un galeriste

.

Saint-Tropez 28 juin

1962

(la lettre est écrite par sa femme) : après

un été en Provence, Camoin a une exposition importante au Salon

d’Automne : « une salle entière […] une vingtaine à 25 toiles »…

Paris

14 novembre

, au sujet de deux peintures achetées par Duvivier :

Le

Jardin aux Palmiers

,

Vue de l’Esterel

. Très heureux que ces toiles

soient revenues à Paris et entre vos mains je les reverrai très volontiers

si vous voulez bien venir les apporter à mon atelier »…

27 décembre

.

« Ma femme et moi nous serons très heureux d’aller vous rendre

visite à votre galerie après les fêtes »…

Saint-Tropez 30 août [

1963

]

. Il est tourmenté par l’annonce d’une

exposition particulière en novembre : « qui a pu vous raconter

cela !.. Je n’en ai moi-même jamais entendu parler. Je suis ici au

travail, résistant de mon mieux à toutes les difficultés que la foire des

estivants et vacanciers opposent à la tranquillité d’esprit. Je travaille

dans l’unique intention de réaliser quelque progrès. Je n’ai jamais

travaillé “en

vue d’une exposition

” (cette épidémie qui perverti notre

époque) »…

Saint-Tropez 15 novembre

. Jusqu’à la fin du mois il tra-

vaillera avec le souci d’entasser dans sa voiture « une cinquantaine

de toiles depuis les plus petites jusqu’à 40 fig.!!! Les dernières pas

sèches c’est donc un problème. Enfin disons toujours : à la grâce de

Dieu et des événements »…

Paris 10 janvier

1964

. « Nous avons été heureux ma femme et moi

de notre visite à votre petite galerie qui résiste si vaillamment aux

tristes courants de la mode »…

[Aix-en-Provence 10 juin]

. « J’ai fait le

nécessaire pour que la toile que vous aimez ne

soit pas vendue

. J’ai

d’assez bonnes nouvelles des petites expositions de la G

ie

Montpar-

nasse qui vient à l’appui de la vôtre dans le même esprit et par les

temps néfastes que nous subissons il est heureux qu’il y ait quelques

bons points d’appui pour la résistance et même pour l’offensive »…

Saint-Tropez 9 août

. Au sujet de l’affaire malheureuse de la Galerie

André, où une vendeuse a accepté un rabais sur une toile confiée

par « un amateur qui avait besoin d’argent. […] croyez bien que les

prix de mes toiles sont maintenus très fermement dans cette g

ie

et

que la vendeuse irresponsable a été congédiée. […] je ne m’exposerai

pas moi-même à des pratiques qui ruinent la confiance des gens »…

25 novembre

: « crises de rhumatismes perte de vitesse dans les

guiboles compensés (je crois bien) par quelques développements

heureux du côté de la peinture, comme de toute création de l’esprit,

avec l’âge et l’expérience. L’“œuvre d’art” ce meilleur témoignage

de la dignité humaine (selon Baudelaire) en vérité et voilà que les

dernières grandes

Baigneuses

de Paul Cézanne “viennent d’être

vendues aux anglais” !!! en 1964 sous le règne de Malraux. Les deux

autres monuments de la gloire de l’Art Français (du même Cézanne)

depuis longtemps en Amérique. Ah, ces Anglo-Saxons sont honnis

– seraient-ils moins bêtes que nous ? On a beau, à Paris, profaner

les sacro-saints murs du musée du Louvre ce ne sont jamais que de

pauvres Braques des fumisteries de Delaunay des projets de vitrail

de Rouault etc. etc. qu’on y accroche. Grandeur et misère pauvre

France tu ne mérites pas cela »…

On joint

3 L.A.S. de sa femme Charlotte CAMOIN au même, 1964-

1968 ; et une L.A.S. d’André HAMBOURG.

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CANOVA ANTONIO (1757-1822).

L.A.S. « Canova », « Dallo Studio » [Rome] 12 juin 1813,

à un Prince [Camille

BORGHESE

?] ; 1 page in-4

(petite tache) ; en italien.

800 / 1 000 €

Il remercie pour l’envoi de trois vases de fleurs, avec ses vœux, nouveau

témoignage de sa gentillesse pour lui et de son âme incomparable.

« Ces fleurs périront un jour, mais dans mon cœur et dans mon esprit

ne mourra jamais le souvenir de cette bienveillance, dont vous avez

orné ma vie ». Il le prie de saluer pour lui « l’adorable Princesse »

et la comtesse…

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