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les collections aristophil

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VAN GOGH VINCENT (1853-1890).

L.A.S. « Vincent v. Gogh », [Saint-Rémy de Provence

9 ou 10 février 1890], à Albert AURIER ; 2 pages in-4

(26,9 x 21,1 cm; manques aux coins avec perte de quelques

mots ou lettres, pli central fendu avec réparations, bords

un peu effrangés avec fentes) ; sous emboîtage maroquin

vert à décor mosaïqué de tournesols sur le plat sup.

80 000 / 100 000 €

Magnifique lettre au critique qui a le premier salué son art et

reconnu son génie

.

[Albert AURIER (1865-1892), remarquable critique d’art qui disparaîtra

prématurément, venait de publier dans le

Mercure de France

de janvier

1890 son article fondateur : «

Les isolés

: Vincent Van Gogh », où il

révélait au public, avec admiration, les « œuvres étranges, intensives

et fiévreuses » de Van Gogh : « Ce qui particularise son œuvre entière,

c’est l’excès, l’excès en la force, l’excès en la nervosité, la violence

en l’expression. Dans sa catégorique affirmation du caractère des

choses, dans sa souvent téméraire simplification des formes, dans

son insolence à fixer le soleil face à face, dans la fougue véhémente

de son dessin et de sa couleur, jusque dans les moindres particula-

rités de sa technique, se révèle un puissant, un mâle, un oseur, très

souvent brutal et parfois ingénûment délicat. […] Vincent Van Gogh,

en effet, n’est pas seulement un grand peintre, enthousiaste de son

art, de sa palette et de la nature, c’est encore un rêveur, un croyant

exalté, un dévoreur de belles utopies, vivant d’idées et de songes »…

C’est la seule lettre de Van Gogh à Aurier. Elle a été publiée dans les

Œuvres posthumes

d’Aurier (Mercure de France, 1893, p. 265-268),

et porte quelques annotations typographiques.]