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beaux-arts

Paul PÉTRIDÈS a décrit ce manuscrit qu’il a eu « le bonheur d’ac-

quérir » en 1945 : « Dans ce journal, Utrillo ne rapporte que ce dont

il se souvient. De celui qui lui a donné son nom, pas un mot... Il

rapporte dans cette tranche de journal ce qu’il a subi, non ce qu’il a

ressenti. Hors de son art de peindre, il est dans un monde étranger.

Mais il sait ce qu’il veut faire et quel est son domaine... Il est assez

remarquable aussi que cette Autobiographie de Maurice Utrillo,

peintre paysagiste ait été écrite après les premiers succès, et qu’il eut

reçu la confirmation qu’on ne contesterait plus que l’art de peindre

était sa voie... Lisez sans oublier que l’alcool, et lui seulement, non

la folie, tourmentait son auteur et troublait ses propos. […] Cette

autobiographie fut écrite alors qu’Utrillo était déjà un peintre coté,

que des marchands de tableaux ayant acheté ses œuvres en avaient

fait monter le cours. On a du mal à s’en convaincre à la lecture de

ces pages. C’est qu’il les rédigea étant seul à Paris, et qu’autour de

lui évoluaient plus aisément les rapaces attirés par la valeur de ses

toiles » (

Ma chance et ma réussite

, p. 74-77 et 111).

provenance

– César GAY (à lui offert par Utrillo); – vente, Hôtel Drouot, 19 décembre

1945 (n° 143) ; – acquis à cette vente par Paul PÉTRIDÈS ; – vente

Artcurial, 14 décembre 2010 (n° 108).

bibliographie

Paul Pétridès,

Ma chance et ma réussite

(Plon, 1978, cité p. 78-103).

– Jean Fabris,

Maurice Utrillo

(Galerie Pétridès, 1992, texte et illus-

trations repr.) ; – cat. exposition

Suzanne Valadon, Maurice Utrillo

»

(Pinacothèque de Paris, 2006, fac-similé d’une mise au net plus

récente, sans illustrations).

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UTRILLO MAURICE (1883-1955).

POÈME

autographe signé « Maurice Utrillo V »,

À Madame

Nora Kars

, Sonnet

, Paris 16 janvier 1927 ; 1 page in-4.

700 / 800 €

Sonnet

en hommage à l’épouse du peintre tchèque Georges Karpeles

dit Georges KARS (1880-1945), installé dès 1908 à Montmartre. Les

Kars étaient de grands amis de Suzanne Valadon , d’André Utter, et

d’Utrillo.

« Or, il se peut qu’en France, ô, telle Parisienne

Du bon ton, de la grâce et des goûts et maîtresse,

Dictant tel un tyran, à l’esclave tailleur,

Et non de plus petits, un féerique labeur, […]

Mais du mauvais goût Prague est sévère censeur,

Je connais et ici, de la Maison Maîtresse,

Madame Nora Kars, Tchéco-Slovaquienne,

Citera en Cuisine, Art et bon ton parfaite ».