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les collections aristophil
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UTRILLO MAURICE (1883-1955).
MANUSCRIT autographe,
Histoire de ma jeunesse jusqu’à
ce jour
–
Autobiographie de Maurice Utrillo, peintre-
paysagiste, illustrée par
TIRET-BOGNET, 1914 ; cahier in-fol.
(35 x 25 cm) de 29 pages, plus 6 aquarelles hors texte
à pleine page de TIRET-BOGNET, couverture cartonnée
illustrée par Jules DEPAQUIT (dos toilé défait, les 2 plats
de couvertures désolidarisés, usures sur les bord de
la couv. ; les 2 derniers feuillets désolidarisés du cahier
avec bords effrangés et fentes, petits défauts à quelques
feuillets du cahier).
8 000 / 10 000 €
Extraordinaire autobiographie d’Utrillo, illustrée d’amusantes
aquarelles de Tiret-Bognet
.
Manuscrit original, écrit à l’encre brune sur papier ligné, avec quelques
corrections (notamment au titre : « Histoire de ma [Vie
biffé et rem-
placé par :
] jeunesse »…), annotations au crayon vert (découpage en
parties, soulignures) ; il a été donné par Utrillo à son ami César GAY,
tenancier à Montmartre du débit de boissons
Le Casse-croûte
et du
restaurant
La Belle Gabrielle
.
Il est daté en tête « Paris Montmartre, le Mardi 13 octobre 1914 ».
Utrillo a donc trente-et-un ans quand il entreprend le récit de sa
« jeunesse jusqu’à ce jour », avec verve mais sans complaisance, et
avec une grande et lucide sincérité, comme l’indiquent les premières
lignes ou « Prologue » (p. 1) :
« Voilà, chers lecteurs il faut commencer par le commencement.
Je suis né à Paris, rue du Poteau (je présume mais ne peux indiquer
le numéro) le 25 décembre, jour de Noël “sic” de l’an de grâce 1883.
Ma mère une sainte femme, que dans le fond de mon âme je bénis
et vénère à l’égal d’une Déesse, une créature sublime de Bonté, de
Droiture, de Charité, d’Abnégation, d’Intelligence, de Courage et de
Dévouement, une femme d’Élite, peut-être la plus grande Lumière
Picturale du Siècle et du Monde, cette femme noble m’éleva toujours
dans les préceptes les plus stricts de la Morale, du Droit et du Devoir.
Hélas! que n’ai-je suivi ses sincères conseils, et me suis laissé entraîner
sur la voie du Vice, insensiblement et par la fréquentation de créa-
tures immondes et lubriques, sirènes gluantes aux yeux qu’embrase
la Perfidie, et qui de Moi qui était un Rosier un peu fané ont fait un
répugnant ivrogne, objet de la Risée et de la Déconsidération publiques.
Hélas, cent fois hélas !... que l’auteur de mes jours me pardonne »…
Viennent les chapitres suivants : 1
ère
PARTIE
.
Premiers souvenirs d’en-
fance
(p. 2),
J’apprends à lire
(p. 3), À
l’École commerciale
(p. 4),
Mon
séjour à la campagne
(p. 5),
Histoire plaisante d’un béret blanc
(p. 6),
La Pension Pluminard
(p. 7),
Le Collège Rollin
(p. 9). [2
e
PARTIE
].
Mes
d
ébuts dans le Commerce (p. 10),
Mon séjour au Crédit Lyonnais
(p. 11),
De Divers emplois qui ne me furent guère profitables
(p. 12),
Passage d’un département à un autre
(p. 13). 3
e
PARTIE
.
Rentrée à Paris
(p. 14),
Le fou !
(p. 16). 4
e
PARTIE
.
L’Art
(p. 17),
Retour à la campagne
(p. 19),
La Nostalgie
(p. 20). 5
e
PARTIE
.
La Débauche à Montmartre
(p. 21),
Le pacte d’Art
(p. 22),
La Maison de Santé
(p. 24),
Mon voyage
en Bretagne
(p. 26),
Mon voyage en Corse
(p. 27),
Pétition
(p. 28),
Résultat
(p. 29).
É
PILOGUE
.
Hommage à Monsieur César Gay
(p. 30).
[Manquent les derniers feuillets catalogués à la vente de 1945, avec
la date de l’Épilogue (20 janvier 1915,
Retour du Régiment
,
Sujets
militaires
,
Germinal
,
Exil
et
Retour
.]
Après le récit des années de jeunesse et d’apprentissage, citons le
chapitre
Le fou !
: « Nous sommes en l’an de grâce 1904. À la suite
de réitérées et nombreuses ingurgitations d’alcool dues au noir
marasme où m’avaient plongé les inconsidérations des humains, j’en
étais arrivé à l’état d’alcoolique pur. Bientôt il fut de toute nécessité
de me faire admettre dans une clinique payante et ce à seule cause
de calmer mes nerfs ». Puis, après avoir végété « pendant quelque
temps dans une inactivité fâcheuse », il s’empare de tubes de cou-
leurs et commence à peindre. « Mes débuts furent assez difficiles ».
Utrillo raconte sa rencontre en 1909 avec un mécène, « célèbre
commissaire-priseur » qui lui achète deux paysages pour la somme
de 200 francs. « Je me mis à produire force œuvres remarquables
qui excitèrent l’envie de mes confrères », et de citer plusieurs de
ses collectionneurs : Blot, Gallimard, Jourdain, Vauxcelles, etc. (pas
encore Pétridès qu’il rencontrera en 1929). Le récit de ses fortunes
et infortunes se poursuit jusqu’en 1914.
Le récit est illustré de
6 aquarelles originales
de Georges TIRET-
BOGNET (1855-1935), qu’Utrillo considérait comme « le plus grand
peintre vivant » ; ces amusantes aquarelles à pleine page (35 x 25
cm), signées et légendées, illustrent les passages les plus significatifs.
La couverture a été calligraphiée et illustrée de deux dessins à l’encre
de Chine par Jules DEPAQUIT (1869-1924), dessinateur et humoriste
montmartrois (il se parait du titre de maire de la Commune libre de
Montmartre) : au-dessus du titre calligraphié, vue de Montmartre
(moulin de la Galette et Sacré-Cœur); sur le second plat, dans un
médaillon signé « J Depaquit », Maurice Utrillo peignant.