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beaux-arts

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PISSARRO CAMILLE (1831-1903).

2 L.A.S. « C. Pissarro », Paris 7 mai 1891 et 15 février 1897,

à SA FEMME Julie PISSARRO; 2 pages in-8 chaque.

3 500 / 4 000 €

Deux lettres à sa femme

.

7 mai 1891

. Julie est souffrante, et son mari lui transmet dans le détail

les recommandations et ordonnances du Dr de

BELLIO

qu’il est allé

voir à ce sujet. Quant à lui et ses yeux, « PARENTEAU m’a renouvelé

l’injection au nitrate d’argent un peu plus fort, cela suit son cours […]

cet petite opération a pour effet de me cicatriser les canaux formés

par le pus et aussi pour aider le sac à se recoller en attendant qu’un

nouvel abcès se forme. En ce cas il faudra que je vienne le trouver et

il profitera du développement de l’abcès pour me faire une incision

et oblitérer le sac. – J’espère dans une huitaine pouvoir retourner

à Eragny »… Il a envoyé à leur fils Lucien 150 F, « produit de deux

petits pastels vendus à l’exposition. J’attends une réponse pour une

proposition pour mes 2 gouaches de l’exposition »…

Paris Hôtel de Russie 1 rue Drouot

,

15 février 1897

. Il n’y a rien à faire

pour les souliers abîmés de Julie, car leur fils Georges a accepté le

colis, « comme il l’avait fait pour les toiles crevées ». Il faudrait faire

une réclamation, probablement inutile… « Certainement tu peux venir

Mardi Gras […] pourvu que vous me laissiez ma croisée libre c’est

tout ce que je demande ». Rodolphe doit lui apporter son acte de

naissance, celui avec le nom de son père, qu’il trouvera « dans mon

tiroir de l’atelier ou dans le meuble de l’ancien atelier. Il faudra que

nous ayons une caisse en fer blanc pour enfermer tous nos papiers

importants. Je buche régulièrement, je vous embrasse tous »… [Pissarro

peignait de sa chambre d’hôtel des vues des grands boulevards.]

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PISSARRO CAMILLE (1831-1903).

L.A.S. « ton père aff. C. Pissarro », « Hôtel d’Angleterre

Rouen » 24 octobre 1896, à son fils Georges PISSARRO

[dit MANZANA-PISSARRO] ; 2 pages et demie in-8.

1 000 / 1 500 €

Inquiétudes sur la santé de son fils, qui doit partir à l’

étranger.

[Lucien souhaitait aller travailler en Angleterre, à Bournemouth, avec

ses frères Georges et Félix; mais Georges préférait aller vers un pays

chaud ; d’où une tension entre les frères.]

« Que tu est vraiment extraordinaire; pourquoi exagérer. Lucien pense

à sa façon, cela ne te va pas, voilà tout, je suis du reste de ton avis

dès le moment qu’il te faut un pays sec, il faut penser à l’Espagne ou

à l’Italie […] Le Maroc ne me semble pas pratique car il faut penser un

peu que c’est loin et un pays en dehors de nos ressources, ah ! s’il

ne s’agissait que de voyager pour son plaisir oui ! mais il faut penser

un peu à nous, si tu es en Italie ou en Espagne je me déciderai un

jour ou l’autre à y aller travailler ; au Maroc il ne faut pas y penser.

Aussi tu feras bien de te soigner pour faire le voyage, tu iras là où

nous trouverons le plus d’avantage […] J’ai regardé dans mon livre

de médecine, il me semble que tu dois avoir une angine aphteuse,

c’est long à guérir »... Pissarro donne des détails sur le traitement et

les médicaments utilisés. « Mais il faut que ce soit le médecin qui

voye cela, il est bien possible que ce soit le mer[curius] à haute dose

la cause, cela m’étonnerait, je crois que c’est plutôt que ton Dr n’a

pas vu très clair. Cependant il doit s’en rendre compte à présent. Si

tu avais une angine couenneuse cela ne durerait pas si longtemps

tandis que les aphtes, cela se comprend puisque cela se reproduit.

Allons tranquilise toi et soignes toi pour faire le voyage »...

Correspondance

, n° 1326, t. IV, p. 284.