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54

220.

François MAURIAC

(1885-1970).

P

oème

autographe,

Tartuffe

, [1922]

; demi-page in-8.

400/500

P

oème

paru dans la revue

Intentions

en juin 1922. Ce poème de deux quatrains a été recueilli dans

Orages

(1925). Le titre

Tartuffe

,

figurant sur ce manuscrit, est devenu

Tartufe

, avec un seul f, dans l’édition définitive publiée chez Grasset en 1949.

« Je rode, orage lourd, autour de ta jeunesse.

Mes désirs, dans ton ciel, font de brèves lueurs.

La ruse de mes yeux d’être toujours ailleurs

Ne leur dérobe pas la face qui les blesse »…

221.

François MAURIAC

. L.A.S. « F.M. », 28 septembre [1937 ?], à « mon cher petit Jacques » [le Père Jacques

L

aval

]

 ; 2 pages

petit in-4.

300/400

« Non, vous ne devenez pas trop vieux. Je crois au contraire que vous êtes voué à l’enfance éternelle et que votre cœur d’enfant sera

préservé des atteintes de la vie, par le contact même de ces plaies que vous n’approchez et que vous ne touchez qu’afin de les guérir ».

Il a manqué de temps pour lui écrire : « Ma pièce [

Asmodée

] est entrée en répétition. Je m’occupe de faire renaître de ses cendres

Sept

(brutalement supprimé pour des raisons politiques). Je ne sais si j’y arriverai. Je ne suis pas trop loin du Seigneur ces temps-ci

(relativement à d’autres moments). J’ai été à Lourdes et moi aussi j’ai dit

Jacques…

comme vous dites

François…

Il y a tellement de choses

détestables à Lourdes que je n’ai jamais essayé de convaincre ceux qui ne l’aiment pas. Mais moi je sais bien qu’à la grotte, au milieu des

malades, étendu sur mon grabat invisible (vous me comprenez…) je me trouve à ma vraie place et dans un courant de tendresse et de

pitié et de miséricorde qui ne passe qu’à ras de terre : il faut être lépreux et gisant pour le recevoir sur sa face consumée et sur ce cœur

qui ne cesse de battre pour ce qui est mal. Cher Jacques, ce qui me rassure c’est que j’aime aussi […] ce Jésus dont je n’aime pas parler

non plus à ceux qui le jugent, qui le traitent comme un sujet d’étude… Je l’aime en ses prêtres et en vous très particulièrement. […] Je

suis heureux de penser que le sort de mon âme est lié au vôtre. Cela me donne confiance »…

222.

François MAURIAC

. L.A.S.,

Vichy

[1938 ?], à un confrère ; 3 pages in-8 à en-tête du

Pavillon Sévigné

.

300/400

R

éponse à une

enquête

. « Un écrivain n’a pas seulement le droit, il a le devoir de ne rien écrire qui ne soit

vrai 

; et tout bon écrivain ne

peut que rendre au public ce que le public lui a prêté. Mais avec ces éléments reçus du dehors et incorporés à son être le plus profond,

il recompose, il recrée des personnages qui n’appartiennent qu’à lui et dans lesquels personne n’a le droit de se reconnaître ». Quant au

cas de

M

ontherlant

 : « Ce grand écrivain ne s’exprime vraiment que dans le cynisme. Le cynisme est une sincérité au premier degré. Ce

qu’il y a de curieux dans

Les Jeunes filles

, c’est le contraste entre ce que Montherlant nous livre de lui-même […] et toutes les habiletés

auxquelles il a recours pour brouiller les pistes ». Il propose en exergue des

Jeunes filles

ce vers de

C

laudel

 : « 

l’homme de lettres, l’assassin

et la fille de bordel

. Est-il nécessaire d’ajouter que ceci ne vise pas notre cher Montherlant, mais son héros Costa ? »…

O

n

joint

une L.S. relative à une prise de parole publique, 27 août 1935.

223.

François MAURIAC

. L.A.S., Megève 7 août [1954], à Denise

B

arrat

 ; 2 pages petit in-4.

300/400

« Le BA ba de l’immolation des

agneaux

(et vous êtes un agneau) c’est de n’être pas compris, même des êtres qui les aiment le plus et

qui sont le plus près de Dieu. Voilà ce que je voulais vous dire. Oui, il reste tout : c’est-à-dire la sainte Hostie… […] le vieil homme que

je suis qui cache, sous tant de pétulance, une tentation de désespoir, à certaines heures, qui l’effraie lui-même, aimerait se coucher lui

aussi comme un vieux chien crotté par toutes les boues de tous les chemins, aux pieds du Seigneur que vous avez dans votre maison.

Chère Denise, il n’y a pas d’autre bonheur en ce monde que d’avoir un cœur capable de le connaître et de l’aimer »… Jean-Jacques

S

ervan

-S

chreiber

lui a expliqué la terrible situation du Maroc : « Le Glaoui rend tout difficile. Ce Jean-Jacques, si loin de nous, me

montre une confiance, une affection, une gratitude qui me touchent. Il fera tout pour Robert [Barrat], je crois, si le ministère dure. Mon

fils Jean, que l’E.F.P. avait envoyé en Tunisie, est revenu stupéfait de l’adoration qui l’entourait parce qu’il était mon fils… Étrange vie

que la mienne ! Chère Denise, je ne sais si mon amitié est une grâce pour Robert et je me demande si ce n’est pas le contraire. Vous

avez peur que je vous juge mal, c’est-à-dire plus en Dieu que vous ne l’êtes. Mais que dirais-je alors de l’idée que vous vous faites de

moi ? »…

Lettres d’une vie

(n° 314).

224.

Charles MAURRAS

(1868-1952). 3 L.A.S., 1921-1936, à Jean

T

enant

 ; 6 pages in-8 (2 à en-tête

L’Action Française

),

enveloppes (qqs défauts).

150/200

Paris 20 septembre 1921

, refusant une correction dans

La Musique intérieure

 : «C’est brille qui convient. La suppression de l’s est une

apocope dont le lecteur est prévenu dans la préface. […] C’est une impropriété : je ne sacrifierai jamais aux vanités orthographes dont

nous anciens n’étaient pas dupes » ; et il cite Racine…

Martigues 11 août 1931.

« Je me prépare à rentrer à Paris après un premier séjour ici

de 20 jours et je n’y viendrai que du 6 au 15 septembre ! »…

Paris 28 mai 1936

, au sujet d’un sonnet de Ronsard « sur Léon l’Hébrieu !

Mais il a fait la matière d’un discours dans l’Action Française. […] Voici la pièce » (coupure de presse jointe)….

O

n

joint

un texte a.s. de

Maurras jeune sur la place de la femme dans la société (2 p. et demie in-12) ; une enveloppe autogr. à Tenant ; et une note a.s. de Jean

Tenant au sujet de ces lettres, et une photo.

225.

Charles MAURRAS

. 35 L.A.S., [1929-1930, à sa maîtresse Marie-Reine

D

ebrand

]

 ; 110 pages in-12 (transcriptions

jointes).

700/800

C

orrespondance

à

sa maîtresse

, secrétaire d’Anatole de

M

onzie

.

Les deux amants s’écrivent très régulièrement, parfois plusieurs fois par semaine, si bien que leurs courriers souvent se croisent.

Mme Debrand semble reprocher le manque de visites, le peu de nouvelles et les « cachotteries » d’un Maurras « débordé de dossiers »,