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161
167
Littérature
l’auteur des
Montparnos
[M. Georges-Michel]…
[23-12-1958]
. Vœux au dos d’une carte postale de
S
iné
: « Bon an, Bon pied, Bon œil et
bonne oreille, Oh ! Télé-Treich ! »…
S.d.
Projet de publication des textes de son émission : « Les anecdotes n’auront rien perdu de leur
actualité puisqu’elles datent de 29 ou 30 ans ! »… Il y trouvera une lettre de
P
agnol
et une anecdote sur
S
aint
-E
xupéry
qui le raviront…
167.
Marcel JOUHANDEAU
(1888-1979).
M
anuscrit
autographe, [1947] ; 95 pages petit in-4 inégalement remplies.
700/800
C
hronique
amoureuse
inédite
. Le manuscrit est rédigé soigneusement, à l’encre bleue ou à l’encre bleue, avec quelques ratures et
paragraphes biffés. Il s’agit de pensées amoureuses, de style épistolaire, écrites parfois directement à l’adresse d’un homme, parfois sous la
forme familière à Jouhandeau du journal. Seules deux pages sont datées (14 et 16 août 1947). L’homme qui lui inflige ce « supplice infernal »
est-il le Michel [ce prénom remplace celui de Richard biffé] dont les dernières pages font mention ? Nous ne pouvons citer ici que quelques
extraits de ce texte qui commence ainsi : « Réserve-moi ta joie, tes soupirs de liesse. Hier, j’ai pressenti ce que je peux pour ton bien, même
physiquement. Je pèse peu, mais je suis dur comme le fer et fervent comme le feu. Surtout ne pas se méprendre sur ce que j’exige de moi
et de toi : point ne s’agit de sous-estimer, de calomnier la chair. Quand je parle de t’élever, de grandir, ce n’est jamais à une amputation,
à une circoncision, à une abstinence que je songe, mais bien au contraire à un effort pour être davantage, corps et âme »… Ce sont parfois
quelques réflexions isolées sur des pages : « Tout est piège à qui n’est que proie »… « Je n’ai que faire de ta faiblesse, c’est de ta force que je
suis amoureux. Si je t’aimais pour moi seulement, je ne serais digne ni de moi ni de toi. […] Si mes lettres sont belles, elles ne le sont que
parce qu’elles reflètent en moi ton image. Je ne suis, je ne veux être que l’Eau limpide où tu te mires, mon Narcisse. Serais-je assez fou, pour
croire que tu m’aimes ? Tu aimes le nom que je porte, le bruit qu’il fait, l’illusion qui s’y attache. Mais moi ? Mon âme que je t’ai montrée
sans défense dans tous mes livres, ma chair, mon visage. Comment m’aimerais-tu ? Je n’en suis pas digne. J’ai vieilli »… Tenu à distance par
l’homme qu’il aime, Jouhandeau déplore : « Quand il m’écrit, c’est pour me parler de lui, jamais de moi, ou distraitement. Si je l’aime, n’est-
ce pas mieux ainsi ? C’est toujours moi qui arrive le premier au rendez-vous, qui écris le plus, qui aime le mieux. Tant mieux ! »… « Sais-tu
que c’est aujourd’hui samedi 26 mon anniversaire, mais avec toi je n’ai pas d’âge ? C’est le baiser de l’Éternel que je veux imprimer à ton
jeune front. Laisse-moi t’enlever à tout ce qui t’attriste et t’épouvante. […] Ah ! Si tu savais ce que j’ai à souffrir sans cesse dans le milieu
où je me déplace à peu près comme un poisson dans le sable ou un oiseau dans l’eau. Mais j’ai ma vie intérieure et mon bouclier tout gravé
d’images fulgurantes qui te rappellent à mon regard. Grâce à toi toute laideur se dérobe, toute gêne fait place à une aise parfaite. Rien que
de noble et de pur. Quand ton absence qui me rend aveugle et invisible finira-t-elle ? »…
O
n
joint
2 L.A.S. : à Marcel (5 février 1957) au sujet de livres ; à Yvonne relative à des textes à remettre à Grasset (1
er
août 1959).