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143.
Victor HUGO
. P.A.S. « V. » au bas de son
portrait
gravé, [vers 1840 ?] ; 23,5 x 15 cm (légères rousseurs, légers défauts).
600/700
Sous son portrait gravé par
H
opwood
, Hugo a inscrit : « Je vous supplie de croire que je suis incapable de ressembler à cela. V. ».
144.
Léopoldine HUGO
(1824-1843) fille aînée du poète, morte noyée à 19 ans avec son mari Charles Vacquerie à Villequier.
L.A.S., lundi 13 février [1843, à William
R
egnault
] ; 1 page et demie in-8.
R
are
lettre
inédite
au négociant havrais
,
employeur de
C
harles
V
acquerie
,
la
veille même de
son mariage
[auquel Regnault servira
de témoin].
600/800
« Comment vous remercier du magnifique cadeau que vous avez bien voulu me faire ? – Je suis comblée et bien heureuse de votre
souvenir ; il me faut espérer que vous voudrez bien me donner un peu de l’affection que vous portez à M
r
Charles. J’aurai besoin de
retrouver là-bas une famille et des amis. […] Je vous dirai mieux demain toute ma gratitude pour ce que vous avez fait en faveur de M
r
Charles. Il y a des choses qui se disent, se sentent et ne s’écrivent pas »…
Cette touchante lettre ne figure pas dans la
Correspondance
de Léopoldine Hugo.
145.
Victor HUGO
. L.A.S., Paris jeudi [14 septembre 1843], à William
R
egnault
, au Havre ; 1 page in-8, adresse.
1 500/1 800
É
mouvante
lettre
sur
la mort de
sa
fille
L
éopoldine
, noyée le 4 septembre avec trois membres de la famille Vacquerie. [Regnault était
l’associé de la sœur aînée de Charles Vacquerie, veuve de Nicolas Lefèvre.]
« J’ai à peine la force de vivre, je ne vois pas ce que j’écris, je viens pourtant, Monsieur, vous remercier. Vous avez été noble, bon
et admirable comme toujours. Un lien profond m’attache au Hâvre à jamais. Vous tenez, comme toute cette pauvre et chère famille
Vacquerie, au fond même de mon cœur brisé »…
146.
Victor HUGO
. L.A.S., lundi
28 [août 1848 ?], à un journaliste ; 1 page in-8.
400/500
« Pourriez-vous me donner le nom et l’adresse de la femme B— dont il est question dans votre numéro d’aujourd’hui et qui est allée
jusqu’à Brest pour suivre votre mari ? Si le fait est exact, je veux m’employer ardemment pour elle et pour son mari »…
147.
Victor HUGO
. L.A.S., Hauteville House 26 mars [1866], à Pierre
V
éron
, rédacteur en chef du
Charivari
; 2 pages in-8,
adresse.
1 200/1 500
B
elle
lettre
d
’
exil
. « Je fais quelquefois un rêve ; je m’imagine que peut-être un jour toute l’étincelante légion d’esprits du
Charivari
aura la bonne idée de s’envoler par dessus la mer jusqu’à mon rocher. [...] Ma maison est sombre, c’est vrai, et ressemble un peu à la
nuit, mais la nuit ne fait pas peur aux étoiles, et les ténèbres admettent les pléïades. Je ferais de Hauteville house un grand dortoir, et
ma cuisinière bretonne rapporte quelquefois de la poissonnerie des monstres marins dont vous mangeriez. [...] je vous présenterais mon
vieil Océan. Telles sont les illusions que je me fais. Si ces chimères pouvaient devenir une réalité, le cœur de l’absent s’épanouirait, cela
me ferait l’effet d’une rentrée dans la patrie, et je serais un moment heureux »...
148.
Victor HUGO
. L.A.S., 5 juin 1872, [à Léon
C
ladel
] ; 1 page in-4.
700/800
« Vous avez fait, Monsieur, un livre puissant et vrai [
La Fête votive de Saint-Bartholomée Porte-Glaive
]. Vous touchez au mal, mais
c’est pour le bien. Vous maniez hardiment la plaie, en homme qui fait crier, mais qui saurait guérir. J’aime ces fortes pages où la vie est
partout. Votre livre est un livre de vérité et de probité »…
149.
Victor HUGO
. L.A.S., 3 octobre ; 1 page in-12.
1 000/1 200
« Oui, Monsieur, vous avez raison,
le
Beau
nous fait à tous “des heures sereines”. Vous êtes poëte. Continuez de donner votre âme à
l’idéal. Je suis un de vos amis, Victor Hugo ».
150.
Joseph-Léopold-Sigisbert HUGO
(1773-1828) général, père de Victor Hugo. L.A.S., Naples 4 mai 1806, à sa femme ;
2 pages petit in-fol.
400/500
Son silence le plonge dans une vive inquiétude : « Je crains que tu ne sois tombée assez dangereusement malade pour ne pouvoir
m’écrire ou qu’il ne te soit arrivé quelque chose de fâcheux que tu craignes de m’apprendre. […] Quelquefois encore je me flatte que ton
silence provient d’un voyage que tu aurais fait pour te rapprocher de moi, mais je ne puis adopter cette idée parce que tu ne le ferais
sans doute pas sans m’en donner avis […] L’ex roi de Naples a livré, m’assure-t-on, la Sicile aux Anglais dont le pavillon flotte déjà sur
les remparts de Gaëta sans doute livré aussi à leur puissance. Quand fera-t-on l’expédition, c’est ce que je ne prévois pas encore ? Quand
l’Empereur viendra-t-il, les événemens qui se préparent dans le monde semblent nous annoncer que ce ne sera pas de sitôt. En attendant
le nouveau roi [Joseph Bonaparte] parcourt son Royaume, faisant le bien partout, s’attachant tous les cœurs et recevant les bénédictions
d’un peuple qui lui deviendra son attache. Ce n’est pas un prince, ce n’est point un roi, disent les Calabrais, c’est un ange que l’Empereur
nous a donné. Puissent-ils conserver ces sentiments et rendre par leur soumission et leur amour Napoléon Joseph le plus heureux des
souverains »… Il demande des nouvelles des enfants…
O
n
joint
une copie d’époque de son état de services (19 juin 1800).