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36

134.

Julien GREEN

.

M

anuscrit

autographe, 10 août 1942 ; 1 page in-8.

200/250

À

propos de

son

J

ournal

.

« Si jamais ce livre tombe entre les mains d’un lecteur de l’an 2000 ou 2020, que pourra-t-il y voir et que me

reprochera-t-il de n’avoir pas dit ? Entre lui et moi, un dialogue est-il possible ? Que veut-il savoir et que puis-je lui dire ? Quand je lis,

en effet, un journal écrit autrefois, je regrette toujours que ce qui n’est pas dit occupe une si grande place, que je ne vois pas mieux le

décor de la vie quotidienne, que je n’entende pas parler les hommes et les femmes dans les rues, que tant de choses qui ont changé ou

disparu ne soient pas décrites, mais quoi ? […] Nous traversons les siècles dans une sorte de pénombre. On nous demande :

Qu’avez-vous

vu ?

À peine pouvons-nous décrire le vol d’un oiseau ou les couleurs d’un bouquet, ou le jeu d’une tache de soleil ».

135.

Julien GREEN

. L.A.S., [24 décembre 1951, à Sœur Roselys

H

ess

]

 ; 1 page et demie in-4 sur papier bleu (trace de collage) ;

en anglais.

100/150

À une amie d’enfance américaine, devenue religieuse, que Green évoque dans

Jeunes Années

et dans son

Journal

. Il souhaite que 1951

lui apporte la paix que le monde ne semble jamais devoir connaître. Il espère qu’elle appréciera le livre autant que lui. Bien qu’il ait été

écrit par un protestant, rien ne devrait la gêner. Il a tenté de se procurer

In the steps of Our Lord

mais ne l’a pas trouvé. Bien qu’en ce

soir de Noël, sa famille ne soit pas au complet, il a le sentiment que ses membres sont réunis tous ensemble comme avant. « Nous vous

aimons tous exactement comme une sœur – que vous êtes ! »…

136.

Julien GREEN

. 2 L.A.S., [1953 et s.d.] ; 2 pages et demie in-8, une à son adresse, une enveloppe.

120/150

[24 mars 1953]

, à André

D

avid

, remerciant pour son livre, qu’il lira « avec passion », n’ayant pas encore eu le temps de le faire car « ma

pièce d’une part et la publication de mon livre m’ont pris presque tout mon temps ». Il a été sensible au souvenir de sa visite à Los

Angeles : « Tu sais combien elle a compté pour moi et ce que tu en as dit a fait revivre dans ma mémoire plusieurs moments que j’avais

oubliés, car nous n’avons pas noté tout à fait les mêmes choses. Mais l’amitié se retrouve dans tes phrases comme dans les miennes »…

S.d.

, à un « Docteur et ami » : « J’ai été profondément sensible à ce que dit M.

R

eilly

de mon

Journal

et surtout à l’allusion qu’il fait au

problème qui m’a causé (et n’a pas fini de me causer) de si grands soucis [allusion à l’histoire éditoriale chaotique de ses volumes]. Quoi

qu’il en soit, l’estime d’un homme de cette valeur a pour moi quelque chose de réconfortant et il a toute ma gratitude »…

O

n

joint une

autre L.A.S. (envoi d’un chèque, 13 novembre 1947).

137.

Alexandre-Balthazar-Laurent GRIMOD DE LA REYNIÈRE

(1758-1838) gastronome et littérateur. L.A.S., Paris

16 janvier 1785, à sa cousine [Angélique

M

itoire

] ; 3 pages in-4 remplies d’une petite écriture serrée.

500/700

J

olie

lettre

à

sa

cousine

dont

il

est

amoureux

.

« Rien au monde ne peut me lasser venant de la part de l’amitié ; et si je suis sensible au delà de tout ce que je puis dire à votre lettre,

je n’en suis nullement piqué. Les leçons qu’elle contient sont très sensées, et je me les suis faites plusieurs fois à moi-même. À cela

répondrez-vous : Pourquoi n’en profitez-vous pas ? Hélas ma bonne cousine, mon indulgente amie ! Je ne demande pas mieux. Mon mal

pour être par vous désespéré n’est pas encore devenu incurable. Il s’agit seulement d’employer les grands remèdes, ceux que vous avez

mis en usage jusqu’à ce jour n’ont pas produit assez d’effets… Hé bien daignez en employer d’autres. Armez vous d’indulgence plutot

que de sévérité ! Ayez compassion de votre ami, et soutenez le par la douceur. Au lieu par exemple de ces regards sévères et de ce silence

mélancolique, qui l’affligent sans le corriger, mettez en usage […] ces petits moyens dont les femmes savent tirer un si merveilleux

parti. Ces légères faveurs qui ne tirent point à conséquence, et qui opèrent de grands prodiges sur les ames hélas trop innocentes des

pauvres célibataires. Si ces moyens vous répugnent, si votre amitié ne peut s’en faire l’épreuve, je désespère de ma guérison, car je sens

qu’eux seuls peuvent l’opérer […] Vous ne rendez pas justice à mon attachement pour vous. […] N’attribuer qu’au délire de l’imagination

l’ardeur enflammée d’un cœur ivre d’A…mitié ; refuser de croire à la sincérité d’un sentiment, […] enfin imaginer que je tiens plus à mes

extravagances qu’à ma chère cousine, vous poussez un peu trop loin la méchanceté, et surtout la mauvaise foi. Je n’ai ni le tems ni la

presence d’esprit nécessaire pour repondre bien en detail à cette charmante lettre que j’ai déjà relue 5 fois, et qui sera à jamais mon code

de morale, et la base de ma conduite […] je renonce dès ce moment au colportage qui vous afflige. Vous allez me voir arriver à Monceau

[…] sans balles ni males, sans marchandises ni boîtes. Ce n’est plus le marchand mercier-coutelier, libraire-bijoutier que vous hébergerez

si bien à l’avenir, ce sera tout bonnement un cousin bien simple, […] bien ami de la gaieté qui essaye en vous voyant d’être célibataire

[…] En un mot je serai tout ce que vous voudrez que je sois, parce que je ne risque rien de m’abandonner tout entier à mon amie »…

138.

Jean GUITTON

(1901-1999).

2

manuscrits

autographes signés, [1961], et 5 L.A.S., 1953-1985 ; 3 et 4 pages et demie

in-fol. avec ratures et corrections, et 10 pages in-8.

250/300

C

hroniques

pour

Le Figaro

.

Les Disciples d’Emmaüs

(29 mars 1961) : « Le lundi de Pâques, l’Évangile lu dans les églises est celui

des Disciples d’Emmaüs. […] La beauté, à mes yeux, c’est la lente apparition du mystère au milieu des choses ordinaires, comme on le

voit dans le visage humain où le regard et le sourire sont ce mystère »…

Le Ciel et la terre

, sur le premier vol spatial effectué par Youri

G

agarine

en 1961. « Il y a une première zone d’univers qui est à la fois visible et tangible : elle se peint au fond de ma prunelle, mais

je puis vérifier ces images par le tact et la palpation : c’est ce que je nomme

la terre

. Au-delà de ce lourd domaine s’étend la zone de ce

qui est intouchable, inviolable à jamais et que j’appelle

le ciel

 »…

L

ettres à divers

. Félicitations sur la promotion de son correspondant (1953) : « c’est le beau de ces sortes d’honneur quand ils tombent

sur un être beau et fidèle que tous ses amis se sentent honorés et fiers avec lui »…

[21 juin 1961]

, remerciant Antoine

P

inay

de ses

félicitations pour son élection à l’Académie Française : « Je reconnais votre extrême perspicacité et surtout votre bienveillance pour moi,

fils du même sol, enfant du même idéal ».

11 janvier 1963,

au même : « Le Chef de l’État, en m’agréant dans cet ordre, me donne une