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lui, mais s’agissoit il de sa personne, d’un danger à lui personnel, il se
montroit avec calme et courage, sa mort prouve infiniment combien il
etoit au dessus des terreurs et des angoise qui accompagnent souvent
la mort ; ce carractere, peut etre unique, qui montre un sentiment,
dont je ne puis me rapeller aucun exemple, rend la mémoire de Louis
XVI chere a mon cœur. Mon esprit en est souvent occupé », et il loue
l’excellent plaidoyer de celui qui, après avoir servi les mânes de son
père, après avoir plaidé pour « sauver du glaive le mellieur des Roi »,
écrit en faveur de
L
a
F
ayette
. Si le prince avait le moindre pouvoir, et
si sa voix n’était étouffée depuis des années, « jamais M
r
de La Fayette
n’auroit eprouvé pas mesme le moindre des maux qui lui sont arrives
en Prusse. J’avoue que dans ce bouleversement ou se trouve ces tems
l’Europe, dans ce cahos de vollontes dont l’accord ne pourra jamais etre
parfait, dans ce combat de l’ambition, de l’orgueuil, et de l’interet, je
me trouve heureux de n’avoir aucune part »… Il n’en était pas ainsi il y
a deux ans, quand l’esprit pouvait former des espérances et combiner
des projets, croire en l’heureuse issue d’un plan bien formé, mais
depuis, les ambitions, l’égoïsme et la vengeance se sont montrés en
sens contraire. « J’ai prevu tout les malheurs de Louis XVI, et je prevois
des maux à l’infini qui desoleront encore longtems le monde, votre
pauvre ami victime du Conseil de Coblentz, devroit si l’equité a encore
quelque droit, se retrouver en liberté ». Il donne au porteur de la lettre
quelques conseils, sans en garantir le succès, et sollicite de Lally un
récit de sa captivité enrichi « de toute les anecdote qui vous sont connu
et qui ont un raport direct avec le malheureux Louis XVI »…
619.
Auguste, prince de PRUSSE
(1790-1843) prince de Prusse, neveu de Frédéric II ; fait prisonnier en 1806, amené en
France, il devint amoureux de Mme Récamier ; en 1815, il commanda l’armée prussienne. L.S., [24 juin 1815], à un général
[Joseph
L
atour
, commandant la place de Maubeuge] ; 2 pages in-fol. (brunissures, bords un peu effrangés, petit manque
à un coin sans toucher le texte, fentes réparées).
250/300
S
iège
de
M
aubeuge
[assiégé depuis le 21 juin, Latour ne rendra la place de Maubeuge que le 12 juillet]. Les propositions faites par le
général
M
orand
n’ont pas été acceptées par le maréchal prince de
B
lücher
, qui ne veut « entrer en négotiation ni avec Bonaparte ni avec
ses complices. […] J’ai reçu ce matin la nouvelle officielle qu’une députation de la chambre des pairs et des représentans de la nation a
été annoncée chez le prince de Blücher pour lui demander d’accepter une armistice sous les conditions qu’il voudroit bien prescrire. Le
Maréchal, qui etoit déjà hier près de La Fère, et qui a trouvé la position de Laon abandonnée, marche vers Paris sans s’arrêter. Je ne puis
par conséquent accepter l’armistice que vous m’offrez, et je persiste dans les conditions que je vous ai faites […] je me flatte que vous
préférerez l’intérêt de votre patrie à celui d’un Brigand, dont vous vous renderiez le complice, si vous restiez dans le parti que la nation
vient d’abandonner »… Le Prince demande une réponse positive : « il dépend encore de vous d’assurer un sort honorable à la garnison
et à vous-même, et de sauver la ville de Maubeuge d’une ruine certaine »…
620.
Joseph REINACH
(1856-1921) homme politique et journaliste.
M
anuscrit
autographe signé,
De Rousseau à Lénine
,
[1920 ?]
; 4 pages in-fol.
250/300
R
éflexions
sur
la
démocratie
.
« Le hasard réunit sur ma table une étude historique, certainement l’une des plus vivantes, des plus
documentées et des plus précieuses qui aient paru depuis longtemps –
Germany and the French Revolution
, la dernière œuvre de M.
G
ooch
[...]
– et une étude de critique politique et sociale, pleine d’idées, de rapprochement curieux, aussi suggestive qu’on peut le
souhaiter –
Philosophical Theory of the State
, par M. Bernard
B
osanguet
»... Reinach signale le très remarquable chapitre de Bosanguet
consacré au « Paradoxe du
self government
», mais conteste sa vision du gouvernement du peuple par le peuple, tel que pratiqué en France
et en Angleterre, comme « un fantôme dépourvu de sens ». Bosanguet, par là, donne raison à Lénine contre Rousseau. « Car
L
énine
,
en effet, ne dit pas autre chose et tout le bolchevisme, dont la première expérience, qui devrait suffire, a conduit la Russie au pire
désastre de toute son histoire, repose sur cette même idée que le
self government
et le
general will
ne sont que de vaines et pernicieuses
combinaisons de fantômes hostiles. [...] Ou bien nous nous tiendrons ferme autour du droit des peuples à gouverner eux-mêmes ; ou
bien nous roulerons par l’anarchie à la tyrannie »...
621.
Joseph REINACH
. 9 lettres, pièces ou cartes a.s. et un
manuscrit
a.s.,
Angleterre. Renaissance
; 14 pages formats
divers, un en-tête
Chambre des Députés
(plus une carte de visite).
200/250
Demande pressante d’arrêter toute publication concernant l’« affaire
F
illioux
-P
icquart
-M
me
M. »... Prière d’insérer dans
Le Temps
une
lettre de
S
cheurer
...
L
abori
demande « de passer sous silence l’incident Labori-Marchand qui est à la 2
e
page de l’
Aurore
»... Publication