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Histoire
617.
Pierre Joseph PROUDHON
(1809-1865) le grand écrivain et théoricien politique. L.A.S., Paris 20 juin 1856, à une
demoiselle ; 3 pages in-8.
1 000/1 500
B
elle
et
curieuse
lettre
sur
le mariage
,
et
sur
son
renoncement
à
l
’
action
politique
.
Il est heureux d’apprendre la fin de ses « perplexités matrimoniales » et la félicite de sa « virilité de cœur » qui lui fit joyeusement
envisager son célibat. « Le mariage est chose de longue haleine, et l’on y arrive toujours assez tôt. Oubliez s’il se peut, pour la vie, les
jolis garçons, les riches héritiers, et les artistes à grands sentiments ; puis, quand le moment sera venu d’unir votre sort à celui d’un
homme, tâchez de trouver un
juste
, et sans trop regarder à sa figure, à son âge, à ses talents, à sa position même, épousez-le sans crainte.
C’est le seul parti qui convienne à une personne d’autant d’esprit et de dignité que vous me montrez dans vos lettres, alors vous direz
avec moi que les deux sexes se valent ». Sa correspondante lui reprochant de n’avoir rien publié depuis quelques temps, il réplique que,
depuis quatre ans, il a pris soin d’organiser son temps sous deux aspects : le travail, « qui fait vivre ma jeune famille et qui ne regarde
pas le public », et l’étude « qui m’est devenue indispensable. […] Au surplus, pourquoi donc publierais-je quelque chose ? Ne suis-je
pas le vaincu des vaincus ? Tous les partis ne se sont-ils pas unis contre la cause que je voulais défendre ? Ne m’accusent-ils pas tous de
leur déconfiture respective et réciproque ? Ne me regarde-t-on pas comme une des causes les plus fatales de l’abaissement de la France
actuelle, de la perte de ses libertés, etc ? En 1852, j’ai tiré, assez hardiment, l’horoscope impérial ; j’ai dit à l’Église ce que je pensais
d’elle et de son avenir ; j’ai affirmé avec un surcroît d’énergie mes conclusions antérieures contre la vieille société. Puis je me suis tu ; j’ai
laissé la parole à ses
sauveurs
». Il mentionne
L
amartine
,
T
hiers
,
V
illemain
,
R
émusat
et quelques autres… « Les partis de la légitimité, de
la quasi-légitimité, de la fusion, de la République bourgeoise, de la finance, du monopole-propriétaire, etc, ont conservé leurs organes.
Les St-Simoniens sont tous millionnaires, le clergé est le maître. Je suis attentivement tout ce qui se publie ; j’observe la sagesse des
anciens, et me demande chaque jour comment elle se tirera du pétrin où elle s’est fourrée […] J’écoute, en un mot : je ne crois pas que
personne soit en droit de me demander davantage »…
618.
Henri, Prince de PRUSSE
(1726-1802) fils de Frédéric-Guillaume I
er
et frère de Frédéric II le Grand, il fut l’un des plus
grands généraux de son temps. L.A.S., Rheinsberg 8 septembre 1795, [à Trophime-Gérard de
L
ally
-T
olendal
] ; 3 pages et
quart in-4 (petites fentes aux plis, un bord un peu effrangé).
1 000/1 200
B
elle
lettre
sur
L
ouis
XVI
et
sur
L
a
F
ayette
, après la publication du
Mémoire de Lally-Tolendal au roi de Prusse, pour réclamer la
liberté de La Fayette, suivi d’une lettre de Lally-Tolendal à Louis XVI
.
« Celui qui emploia sa jeunesse à rehabiliter la mémoire de son père, qui joint les graces de l’esprit au tallent de l’orrateur, ne pouvait
qu’interesser, […] à cette epoque heureuse ou je vous vis à Paris personne pouvoit jamais croire que votre plume etoit reservé à la defense
de l’infortuné Louis XVI, de ce Roi lequel, si on avoit expulsé tout les Roi de la tere, était le seul qui meritoit une Couronne. Tout ce
qu’il a voulu faire pour le bonheur de ces peuple depuis le moment qu’il est monté sur le throne, a été déjoué d’abord par ces entour,
ensuite par des factieux, ces amis lui reprochent de la foiblesse, ces ennemis de la tirannie et du despotisme ; les accusations de ces
ennemi sont atroce et ne meritent plus aucune attention, mais etoit-il faible, oui il l’etoit pour ceux qui l’entouroit, pour ces sujet,
il n’a pris aucune mesure rigoureuse, il ne voyoit en lui que l’homme, et son cœur respectoit le sang humain qui auroit couler pour
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