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Littérature

55.

Paul CLAUDEL

(1868-1955). L.A.S., [Paris] Lundi [1891], à Albert

M

ockel

 ; 3 pages et demie in-8.

500/600

T

rès

belle

lettre

sur

la

poésie

après la lecture de

Chantefable un peu naïve

 : « Votre livre mieux que tout autre fait comprendre les

tendances de la poésie moderne qui est la recherche d’un refuge et qui au lieu de parler écoute. Nous avons eu horreur de la raison et

lui disant : Soit ! nous nous sommes tournés vers l’autre côté. De là l’origine du poème nouveau et de là son rythme : la plainte, la

chose non dite. [...] voilà où est le mérite de votre livre d’être tout entier nouveau, et ce que vraiment le premier il montre tout à fait. –

Commençant par de la musique, il finit ainsi que par un secouement de tête. La volupté, la guerre, la gloire, se reflètent sur la mélopée

qui va, impersonnelle, et le livre est comme une rumeur repliée. C’est ici le vrai sourire à la chimère, je ne sais quoi d’ingénu et de glacé

comme le sourire de l’eau pareil à un sourire sans les yeux. Mais j’ajouterai ceci : trouverons nous notre repos dans le rêve ? Il ne conclut

pas. Une seule demeure nous était laissée, la maison de notre refuge. Mais sa douceur n’est pas loin d’être mortelle. Y passerons nous le

temps comme quelqu’un qui la face tournée vers la haute fenêtre regarde la pluie tomber, serrant une petite main fiévreuse ? A la fin ne

connaitrons-nous pas la vérité ? Elle existe, bien que d’abord se montrant à nous, elle ne paraisse pas moins dangereuse que de mourir »...

56.

Paul CLAUDEL

.

M

anuscrit

autographe,

Quatre petits poëmes

[pour

Connaissance de l’Est

, 1898] ; 5 pages in-fol.,

reliure demi-box noir à coins avec liseré doré.

1 000/1 200

C

onnaissance de

l

’E

st

, le grand livre poétique de Claudel, a été écrit de 1895 à 1905 ; une première édition parut en 1900, et l’édition

augmentée en 1907, au Mercure de France. Plusieurs de ces poèmes en prose furent publiés dans des revues, comme notre manuscrit

paru sous ce titre de

Quatre petits poèmes

dans

La Revue Blanche

du 15 septembre 1898.

La Pluie

 : « Par les deux fenêtres qui sont en face de moi, les deux fenêtres qui sont à ma gauche, et les deux fenêtres qui sont à ma

droite, je vois, j’entends d’une oreille et de l’autre tomber immensément la pluie »…

La nuit à la vérandah

 : « Certains sauvages croient que l’âme des enfants morts-nés habite la coque des clovis. J’entends cette nuit le

chœur ininterrompu des rainettes »…