174
571.
Pasquale PAOLI
(1725-1807) patriote corse. L.A.S. « Pasquale de Paoli », Corte 12 mai 1768, à un ami [le comte Antonio
R
ivarola
] ; 2 pages in-4 (quelques infimes corrosions d’encre) ; en italien.
2 000/2 500
I
ntéressante
lettre du
général de
la
N
ation
C
orse
sur
les
corsaires
C
orses
,
trois
jours
avant
la
signature du
traité de
V
ersailles
où
G
ênes
cède
la
C
orse
à
la
F
rance
.
Il transmet 120 billets de sauvegarde pour les barques (« Gondole Margaritine ») qui vont pêcher le corail en Sardaigne. Le Vice-Roi
de Sardaigne réclame des marchandises qu’il dit appartenir aux sujets de Sa Majesté Sarde, prises sur des felouques de Lerici. Paoli veut
respecter ce qui est juste, et conforme au droit de la guerre et à la coutume des nations (« Con noi parche non si voglia menar buono
quelche è autorizzato, e dal diritto della Guerra e dalla costumanza di tutte le nazioni »). Des biens chargés dans un port ennemi et sur
un bâtiment ennemi ne sauraient être réclamés par les pauvres Corses (« non si sarebbe riclamata che alli poveri Corsi ! »). Il aurait accepté
la demande de ce gouvernement si le corsaire avait été sur le compte public, comme il l’avait fait pour les coraux pris sur le feluquon
d’une valeur de 8.000 lires, la réclamation étant légitime. Le corsaire qui avait fait cette prise était armé par des particuliers, et Paoli ne
peut leur porter préjudice, pas plus qu’aux autres qui sont armés en Corse, car ils doivent rendre la guerre plus sensible aux ennemis
qui tirent leurs ressources de la navigation (« per render piu sensibile la guerra alli nostri nemici che tirano ogni loro sussistenza dalla
navigazione »). Ainsi, du Vice-Roi de Sardaigne au gouvernement du Grand-Duché, tout le monde semble conspirer pour dégoûter les
Corses de la mer (« tutti sembra che cospirino a svogliarci dal mare ». Il ne comprend pas la politique menée par les Toscans et les Sardes…
* * * *