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163

Histoire

Ce récit présenté en six parties, titrées en français et en caractères chinois, illustré de 108 photographies en noir et blanc (4,5 x 6,5 cm

et 10,5 x 6,5 cm), relate les impressions du voyageur et décrit la plupart des scènes capturées par les images. Nous n’en donnerons ici

qu’un aperçu.

Il s’ouvre sur une page illustrée de sept photographies avec la dédicace : « Pour toi qui ne l’a pas vu, ton Paul ». La première partie,

La Fin du Han

(p. 1-3), rédigée à Hankou [actuelle Wuhan, province de Hubei] le 26 avril 1922 : « Le sampan remonte lentement l’eau

chargée de limon : l’aviron court de l’enfant la bat sans relâche : à l’arrière celui plus long de l’aïeul l’enveloppe de ses mouvements

onduleux comme un ruban. Par-delà le Bund que le fleuve veut rejeter de ses bords grâce à ses incessants dépôts, les façades d’Occident

pesantes et cossues ont disparu ; la fumée des hauts vapeurs jaunes indique encore leur succession verticale et sans beauté ; les jonques

écrasées contre la berge qui monte n’émettent plus sur le ciel l’extrémité de leur mât trapu, la ligne noire des toits griffus, cornus, les

domine. Des promontoires d’immondices hauts comme la terre entrent à intervalles réguliers dans le courant [...] l’œil, dans le jour

diffus, accroche la paroi de boue où s’agrippent ces taudis projetés sans cesse de Hankeou – la bouche du Han vers Han Yang – la

lumière du Han »...

Le Fleuve

(p. 4-6), rédigé le 28 avril, est une promenade sur le Han : « C’est la fin d’avril, il n’a encore donné que

son premier flot ; il coule tranquille et limoneux. [...] Fleuve nourricier, source de vie, mais nouveau Saturne aussi... La plaine, toute,

appartient au Grand Dragon jaune : elle doit le subir et le laisser onduler librement sur elle »...

Les Gorges

(p. 7-25) relate la descente

du canyon pittoresque des gorges du Yang-Tsé, au départ d’Itchang [Yichang] jusqu’à Tchongking [Chongqing] : « Dans le jour qui

se lève à peine, un mur qui paraît sans issue [...]. De chaque côté du sillage le blanc du ciel se rétrécit. Submerge le fleuve une odeur

balsamique d’orangers en fleurs que la brise encore endormie n’a pu chasser, elle s’est répandue au cours de la nuit hors des vallées

latérales où les vergers se cachent. [...] Un premier coude brusque, le vapeur s’annonce par un long hululement qui s’en va éveiller la

vallée, frappe les dures parois et revient multiple. C’est la gorge du Foie de Bœuf et du Poumon de Cheval »... Etc.

De Tchongking à

Tchengtou et Koanhsien par Tseulioutsing

(p. 26-48), rédigé à « Tchengtou mai 1922 » ; chargé d’escorter le consul de France à Chengdu

et sa famille, alors que le brigandage fait rage, et que les hostilités menacent d’éclater entre les deux grandes villes de la province, le

narrateur relate son périple dans la province du Sichuan, de Chongqing vers Chengdu et Kuan Hsien, « quelques cinq cents kilomètres

d’une route impériale de jadis – dix à douze journées – de nombreux villages, des missions tout le long de la route [...] Le pays venait

d’être troublé et le retour de la belle saison allait le secouer de nouveau, mais le meilleur moment pour circuler n’était-il justement pas

ces journées de l’avant-guerre où chaque général conserve ses hommes dans les casernes pour les avoir sous la main et lève en brigades

indépendantes tout ce que le pays peut abriter de brigands en état de porter les armes : gendarmes et voleurs sous clé, que reste-t-il à

craindre au voyageur ? »...

Koanhsien

(p. 49-55), visite détaillée des temples de Kuan Hsien.

Le Ngomei Shan

(p. 56-66), daté Kinting

10 juin 1922, relate l’ascension jusqu’au sommet du Kinting ou mont Emei.

530.

Jean-Jacques CHOPPLET

(vers 1762-1794) lieutenant-colonel, il commandait le 5

e

bataillon de Paris, et fut condamné à

mort comme contre-révolutionnaire ; il est enterré à Picpus. L.A.S., 22 messidor II (10 juillet 1794), à

sa

femme

; 2 pages

in-4 (taches).

500/700

É

mouvante

lettre

d

adieux

à

sa

femme

avant

d

être

guillotiné

. « Les destinées de chaque mortel sont arrêtées chere et douce amie,

lorsque l’innocence opprimée ne peut se faire entendre. Le seul azile qui lui reste est dans le sein de l’éternel, il m’eut eté bien doux

après avoir fidelement servi ma patrie de passer des jours sereins a tes côtés […] mais enfin puisque je n’ai pu parvenir a prouver aux

hommes ma loyauté, sois convaincue chere épouse de l’innocence de l’homme qui aurait désiré ne vivre que pour toi et son pays […] j’ai

vecu honnête, et je rends avec sérenité à la nature ce qu’elle m’a prêté »…

O

n

joint

une P.S. (déchirée avec manques) du colonel Blondel,

directeur du Dépôt de la Guerre, certifiant la condamnation et l’exécution de Chopplet (1852).

531.

CHRISTINE DE SUÈDE

(1626-1689) Reine de Suède. L.A., Rome 12 avril 1687, à M. de

B

remond

 ; 2 pages in-4 en

français.

2 500/3 000

I

ntéressante

lettre

à

propos

de

l

affaire

de

la

franchise

des

quartiers

de

R

ome

,

que

le

P

ape

I

nnocent

XI

avait

décidé

d

abolir

.

[Il avait demandé aux souverains et aux cours présents à Rome de renoncer à ce privilège, et Christine avait été une des premières à

donner l’exemple, ce qui avait été fort critiqué].

« Laffaire du quartier que jay renoncé au Pape nest nullement leffet dune prevoyance que javois ; quon avoit intention de me loster,

si lon en eut eu la moindre pansée de me faire cette justice et violence je seray peri plustot que de suffrir une semblable affront. Au

contraire Sa S

t

avoit eu la bonté de se declarer à tout le monde quil ne vouloit suffrir aucun austre quartier à Rome que le mien, puisquil

estoit juste de distinger les personne des Roys, du Commeun des hommes daustant plus que le pape avoit des le commencement fait

une solenelle declaration quil ne vouloir pas oster les quartiers à ceux qui estoit en possession mais quil vouloit à lavenir souffrir le

quartier quau seules personnes des Roys et comme je suis la seulle de cette qualité à Rome cette declaration ne povoit regarder que moy.

Les motifs nont nullement esté de la prudence mais bien dun zele generosite avec lequel jay pretendu par mon exemple de rendre non

seullement au present pape mais aussi à ces successeurs le plus important service que puisse leur rendre un personne de mon cœur et

de ma qualité. […] cette acction ma donné un applaudissemen si glorieux à Rome et partout que jen suis charmé et benis Dieu mille fois

le jour de lavoir fait et que depuis il sest quel chose qui may obligé de prendre des resolutions aussi rigoureuses je nay rien changé dans

ma resolution et jay glorieusement soutenu le respect qui mest deu sans apporter aucun prejudice à la resolution que javois prise »… Etc.

Reproduction page 156