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14

39.

Albert CAMUS

(1913-1960). L.A.S. « AC » (minute), 10 mars [1947], au Dr Georges

W

olfromm

 ; 1 page in-8 à en-tête

nrf

.

400/500

Il n’a pu le joindre au téléphone : « Je voulais m’excuser de vous avoir laissé apprendre par vos enfants sans vous le dire moi-même, le

goût à la fois admiratif et complice que j’avais pour vos maximes. Si vous voulez bien m’autoriser à les faire publier dans

L’Arche

, cela

servirait comme vous dites à l’initiation de ses lecteurs. À tout hasard, je vous fais parvenir la copie d’un choix que j’ai fait moi-même.

Il n’est pas limitatif. Et vous en êtes le maître absolu »... [Le n° 26 de la revue

L’Arche

(avril 1947) publiera des « Maximes » de Georges

Wolfromm.]

40.

Albert CAMUS

. L.A. (minute), [1949], à la revue

Caliban

 ; 1 page in-4 avec ratures et corrections.

600/800

Brouillon de réponse à une enquête de la revue

Caliban

. « 1) Un roman ne se condense pas, s’il se résume parfois. 2) La vulgarisation

n’est pas la vulgarité. 3) On peut intéresser un large public sans cesser d’observer les règles du langage et en faisant même leur part au

style et à l’originalité. 4) Le grand public n’est pas méprisable au point qu’il faille lui dire sans cesse, comme aux mourants, que tout

est pour le mieux. 5) Une seule chose est plus bête que le pessimisme absolu et c’est l’optimisme absolu. Ce sont là des vérités que

Caliban

démontre chaque mois et dont il faut bien lui être reconnaissant d’oser les rappeler, au milieu d’une presse qui vit et triomphe

en appliquant les principes contraires »…

Reproduction page 13

41.

Francis CARCO

(1886-1958).

P

oème

autographe signé,

Vers retrouvés

, 1914 ; 1 page in-4 (un bord un peu effrangé).

150/200

Beau poème amoureux, de quatre quatrains, recueilli avec la fin un peu modifiée sous le titre

Te voilà !

dans

La Bohème et mon cœur

.

« Contre ce ciel trop blanc, trop vide

Te voilà ! Je t’ouvre mes bras.

Tu ris, sous mes baisers, tu trembles…

Nous ne nous reconnaissons pas »...

O

n

joint

une photographie originale en noir et blanc (8,5 x 6 cm), légendée au dos par Pierre

M

ac

O

rlan

 : « Mac Orlan, Pierre Benoit,

Francis Carco, le jour du banquet Pierre Benoit à Saint-Céré (Lot) ».

42.

Francis CARCO

.

M

anuscrit

autographe signé,

Sous la lumière froide

, [1945] ; 5 pages in-8, avec ratures et corrections.

300/400

Sur Pierre

M

ac

O

rlan

et son livre

Sous la lumière froide

(1945), « titre morose dont la délectation confine à l’enchantement [...] cette

lumière froide qui éblouit, la nuit, les bassins désolés des ports, avec leurs noirs cargos fantômes, leurs montagnes de charbon, leurs

ateliers, leurs entrepôts, prête au décor que Pierre Mac Orlan a choisi pour ses drames, une qualité très spéciale dont ils ne peuvent que

s’enrichir [...] à mesure que son talent aborde le fantastique et le recrée sous sa veulerie quotidienne, il en développe et en multiplie les

effets ». Carco note encore « l’impulsion quasi physique de la phrase, le tour direct et sans bavures du style – dont il n’a pas d’ailleurs – et

cette nuance du sentiment mêlé d’humour et de sérieux qui vous rejette aussitôt hors du temps et des quatre dimensions »…

43.

Louis-Ferdinand CÉLINE

(1894-1961).

P.A.S.

 ; sur 1 page in-12 (petits défauts et trace de rouille).

400/500

Dédicace sur une page de faux-titre détachée de

Voyage au bout de la nuit

(1932) : « À Monsieur Léon Treich / Hommage de l’Auteur

/ Louis Celine ».

Léon

T

reich

(1889-1974), journaliste et critique, intenta un procès à Céline en 1939 lors de la parution de

L’École des cadavres

, où il

était cité comme juif.

44.

Louis-Ferdinand CÉLINE

. L.A.S., « le 1 » [Paris 1

er

avril 1936], à François

J

ean

-D

esthieux

, à

Cyrano

; 2 pages in-4,

enveloppe.

1 200/1 500

S

ur

M

ort

à

crédit

et

J

ames

J

oyce

.

« Voici une critique bienveillante et d’un ton auquel je ne suis pas accoutumé ! Je provoque en général une haine massive plus

soucieuse de détruire que d’expliquer ! Je m’en porte assez bien. Vous m’inquiétez donc si je puis dire ! Car vous me faites aussi de la

peine en me référant à

J

oyce

. Je n’en ai jamais lu une seule ligne ! J’ai tous les vices possibles mais je n’ai besoin de personne pour me

mettre en train. Vous connaissez l’effroi de Sainte Catherine de Sienne : Ô mon Dieu je suis une ordure ! Il paraît que l’excellent Joyce

me fait concurrence. Je finirai par le lire – grâce à vous ! »…

45.

Louis-Ferdinand CÉLINE

. L.A.S. « LFC », [Korsør] 12 novembre [1949], à son ami Charles

D

eshayes

à Lyon ; 2 pages

in-fol., enveloppe.

500/600

« Voici un coup bien moche. Que tenter ? Moi-même je n’arrive plus à m’éviter

nulle part

. j’ai des plaintes en contrefaçon au cul.

C’est

tout.

Tous ces gens ont

peur

au fond. Ils ne l’avoueront jamais. Qu’espérer ? ». Il ajoute en post-scriptum qu’il a peut-être un éditeur,

V

alby

 : « J’ai changé votre titre. Par l’amour de Dieu laissez

la nuit tranquille !

Et surtout le

bout !

c’est un cauchemar.

L’Affaire Céline

me paraît le meilleur comme

L’Affaire Dreyfus

 ».