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11

Littérature

deux des commentaires passionnés, des admirations et aussi des réfutations violentes et instinctives »…

18 février 1934.

Longue lettre sur

Un mort tout neuf

 : « Je suis sûr que c’est le plus accompli de vos livres, le plus serré, le plus fort ; et c’est sans doute aussi le plus beau.

[…] Il y a d’abord une vraie perfection technique. Avec un peu de cruauté, vous m’avez dit combien le mien livre, manquait de soin,

d’attention, de travail et j’étais désolé, parce que précisément je tiens beaucoup à ce contrôle permanent des forces, à ce rassemblement

d’énergie intellectuelle dont votre roman est précisément un exemple. Je sais qu’il était d’autant plus difficile de réussir que le sujet que

vous avez choisi, pouvait donner lieu à une distribution artificielle de la matière, à une organisation purement intellectuelle des mille

témoignages qui parviennent à recréer la vie de ce mort »… On joint le n° de

Livres de France

à lui consacré (avril 1965).

31.

Maurice BLONDEL

(1861-1949), philosophe. L.A.S., Aix-en-Provence 22 octobre 1935, à Frédéric

L

efèvre

 ; 3 pages in-8,

enveloppe.

100/150

Il le remercie de l’envoi d’un article d’Alexis

C

arrel

 : « Non pas que sous les formules du Dr. Carrel qui semblent en effet coïncider

avec les miennes je n’ai à placer des significations plus nombreuses et des intentions plus spirituelles. Mais enfin il est toujours bon et

encourageant de se rencontrer avec des hommes de science et de générosité dont les aspirations concordent avec les nôtres et convergent

vers un même but, supérieur aux indigences de tant de nos contemporains ». En regrettant que les

Nouvelles littéraires

n’aient pas encore

parlé de son livre sur

la Pensée

, alors que tant de revues « faisaient écho à mon effort philosophique », il annonce la publication prochaine

de

L’Être et les êtres

...

32.

Léon BLOY

(1846-1917). L.A.S., Paris 6 juillet 1889, à un ami ; 2 pages in-8.

300/400

B

elle

lettre

du

M

endiant

ingrat

. Il accuse réception des 500 francs que

P

icard

lui a envoyés : « j’ai écrit aussitôt une lettre aussi

convenable et même aussi chaleureuse que j’ai pu, mais, hélas ! sans joie. Ce retard de trois semaines a été un fort grand dommage, et

cette pauvre somme déjà, si horriblement juste, n’était plus la même, m’arrivant ainsi grevée d’inévitables escomptes. Il aurait fallu

que cette affaire fût

enlevée

. Cet argent si nécessaire, si précieux pour moi, je le voyais fondre à l’avance inutilement entre mes doigts

et c’est pour cela que j’ai poussé de tels cris. Enfin, j’ai pu tout de même réaliser la chose la plus importante, c’est-à-dire embarquer ma

petite famille et la mettre à l’abri, très loin d’ici. C’est un allègement et un apaisement immenses. Mais voilà tout, absolument tout.

L’autre chose que j’espérais, que j’avais cru tenir, m’échappe sans remède. Cet été le bon travail littéraire que vous aviez souhaité pour

moi, je ne l’aurai pas. Dès aujourd’hui il faut que je cherche mon pain, comme auparavant. Il sera même nécessaire que je produise un

effort héroïque pour mettre au point les quelques articles que je compte envoyer à

L’Art Moderne

. […] Il faut recommencer tout de suite

la gueuserie éternelle, l’expédient imbécile, l’idiote et stérile chasse à la pièce de cent sous pour se remplir seulement l’intestin, alors

qu’on aurait peut-être quelque très grande et très belle et très sainte chose à faire ! »…

33.

Léon BLOY

.

M

anuscrit

autographe,

Johannes Jörgensen

,

[mars 1901] ; 6 pages in-8 remplies d’une minuscule écriture,

relié avec le texte imprimé, cartonnage demi-percaline verte à

coins, titre sur le plat sup. (

Desfontaines

).

700/800

M

anuscrit de

premier

jet

,

avec de nombreuses

et

importantes

ratures

et

corrections

, de cette étude sur le poète et écrivain catholique danois

Johannes

J

oergensen

(1866-1956), destinée au

Mercure de France

de

juin 1901, publiée sous le titre :

Johannes Jœrgensen et le mouvement

catholique en Danemark

. Ce brouillon ne donne que le début des

citations des textes de Joergensen que Bloy insérera dans la publication,

et présente d’intéressantes variantes. Léon Bloy recueillera en 1903 ce

texte dans la section

Dix-sept mois en Danemark

de

Mon Journal

 ; le

manuscrit porte d’ailleurs en fin la note autographe au crayon bleu : « 17

mois en Danemark ».

C’est l’occasion pour Bloy d’une attaque en règle contre « la médiocrité

d’esprit et la médiocrité d’âme du monde scandinave », contre « les

protestants incurables » dont les ancêtres se sont levés « pour l’apostasie

à la voix d’un salaud de moine » ; il fulmine contre les « grouillements

luthériens » et « la culminante imbécillité de ces hérétiques »… Puis il

fait l’éloge du « grand écrivain catholique, le

seul

qu’il y ait dans le vaste

monde scandinave », retraçant la formation doctrinale de Jœrgensen,

présentant son œuvre, et donnant son témoignage personnel sur son

ami Johannès en qui il reconnaît une vocation de martyr : « Le martyre

administré par les imbéciles. Quel rêve ! »…

O

n

joint

une l.a.s. de Johannes

J

oergensen

(1933) sur la famille de

l’abbé Tardif de Moidrey ; la copie par Joseph Bollery d’une lettre de

Josef Florian ; une photographie de Joseph Bollery.