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les collections aristophil

1109

BEETHOVEN LUDWIG VAN (1770-1827).

MANUSCRIT MUSICAL autographe signé,

Ruf vom Berge

[WoO 147], 1816 ; bifeuillet de 4 pages petit in-4 oblong (16 x

19,5 cm ; légères rousseurs) ; dans une reliure moderne en

parchemin, titre sur le plat sup. en lettres dorées, étui.

150 000 / 200 000 €

Manuscrit complet d’un charmant petit lied

.

Ruf vom Berge

(

L’Appel des montagnes

) est composé sur un poème

de Georg Friedrich TREITSCHKE : « Wenn ich ein Vöglein wär’, Und

auch zwei Flüglein hätt’, Flög ich zu dir »… (Si j’étais un petit oiseau,

et si j’avais deux petites ailes, Je volerais vers toi »…), qui reprend et

développe une poésie populaire, recueillie par Arnim et Brentano

dans le

Knaben Wunderhorn

.

Georg Friedrich TREITSCHKE (1776-1842), littérateur, librettiste et

entomologiste, fut aussi directeur du théâtre de Vienne. Ami de

Beethoven, il révisa à sa demande, en 1814, le livret de l’opéra

Fidelio

.

Ce lied strophique, à 3/8 en la majeur, et marqué

Etwas lebhaft

,

compte 6 strophes de 5 vers, ponctuées à la fin du 3

e

par un point

d’orgue, et le 5

e

suivi d’une brève ritournelle ; sur le manuscrit, après

la courte introduction au piano

dolce

, Beethoven a noté musique et

paroles de la première strophe et indiqué « 1 2 3 4 5

te

mal » pour la

reprise à l’identique des strophes 2 à 5 ; et sur la dernière page il a

noté musique et paroles des deux derniers vers de la 6

e

strophe « Ich

nur bin festgebannt, Weine allhier », ainsi que la conclusion du piano.

Le manuscrit, à l’encre brune sur trois systèmes de trois portées par

page, compte trente mesures de musique écrite, et la 11

e

mesure biffée.

La première page du cahier porte cette dédicace malicieuse au poète :

« Für Seine Wohlgeboren H. v. Treitschke vom L. v. Beethoven am

13ten Wintermonath 1816 », avec cet ajout sous le nom de Treitschke :

« ersten Dichter u. Trachter von den Ufern der Wien bis zum Ama-

zonenfluß» (pour le bien-né M. von Treitschke, premier penseur et

rêveur depuis les rives de Vienne jusqu’au fleuve Amazone). Et en

haut de la première page de musique, il a inscrit le titre avec une

deuxième ligne quelque peu mélancolique (la fin du poème s’achève

dans les pleurs) : « Ruf vom Berge / Von einem aus der Tiefe » (de

quelqu’un depuis les profondeurs).

Ruf vom Berge

a été publié en juin 1817, gravé par Steiner pour voix

et piano, dans les

Gedichte

de Treitschke (Wien, Wallishausser, 1817).

La Beethoven-Haus à Bonn conserve une petite feuille d’esquisse au

crayon de ce lied (NE 34).

Discographie

: Dietrich Fischer-Dieskau, Jörg Demus (Deutsche

Grammophon, 1997).