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les collections aristophil
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BEETHOVEN LUDWIG VAN (1770-
1827).
L.A.S. « Beethoven », Vienne 17
septembre [1795], à Heinrich von
STRUVE ; 4 pages in-16 (81×47 mm)
d’un petit feuillet double, remplies
d’une petite écriture serrée ; en
allemand.
80 000 / 100 000 €
Très rare lettre de jeunesse à son ami Hein-
rich von STRUVE
(1172-1851), qui faisait
partie de son cercle d’amis à Bonn et était
entré au service de la Russie. Beethoven
vivait depuis novembre 1792 à Vienne où il
étudiait auprès de Joseph Haydn.
Il se réjouit de la lettre de son cher ami, à
laquelle il ne s’attendait pas. Le voilà donc
maintenant dans ce froid pays où l’humanité
est encore traitée de manière indigne. Il y
sera confronté à beaucoup de choses qui
vont à l’encontre de sa façon de penser, de
son cœur et même de tout son être. Mais
quand viendra le jour où il n’y aura plus que
des êtres humains ? Peut-être verra-t-on ces
temps heureux se profiler à l’horizon ici et là,
mais universellement – de cela ils ne seront
plus témoins car cela prendra probablement
encore des siècles... « Lieber! daß du mir
hieher geschrieben hast, hat mich unendlich
gefreut, da ich mir’s nicht vermuthete. Du
bist also jetzt in dem kalten Lande, wo die
Menscheit noch so sehr tinter ihrer Würde
behandelt wird, ich weiß gewiß, daß dir da
manches begegnen wird, was wider deine
Denkungs-Art, dein Hertz, und überhaupt
wider dein ganzes Gefühl ist. Wann wird
auch der Zeitpunkt kommen wo es nur
Menschen
geben wird, wir werden wohl
diesen glücklichen Zeitpunkt nur an einigen
orten heran nahen sehen, aber allgemein
– das werden wir nicht sehen, da werden
wohl noch Jahrhunderte vorübergehen »...
Suivent des mots réconfortants relatifs à la
mort de la mère de Struve (21 avril 1795) et
quelques réflexions sur le thème de la mort
au cours desquelles Beethoven évoque ses
propres parents…
Puis il évoque ses projets de voyages et
des connaissances communes. Il ne saurait
dire quand il partira de Vienne, mais sa pre-
mière destination sera l’Italie puis peut-être la
Russie, demandant à Struve combien coûte le
voyage à Petersbourg, car il pense y envoyer
quelqu’un dès que possible. Il va bientôt faire
parvenir quelques-unes de ses pièces de
musique à la sœur de Struve. Le professeur
Stup de Bonn qui est à Vienne, Wegeler et
Breuning saluent Struve. Beethoven le prie
de continuer à lui écrire, le plus souvent
possible ; qu’il ne laisse pas son amitié pour
lui s’étioler par l’éloignement, il est et reste
son très cher ami… « Wie bald ich von hier
gehe, kann ich nicht bestimmen, meine erste
Ausflucht wird nach Italien sein, und dann
vieleicht nach Rußland, du könntest mir wohl
schreiben, wie hoch die reise von hier nach
P[etersburg] kömmt, weil ich jeman,den hin-
zuschicken gedenke sobald als möglich.
Deiner Schwester werde ich nächstens einige
Musik von mir schicken.
Professor Stup
von
Bonn ist auch hier. Grüße von Wegeler und
Breuning an dich. Ich bitte dich mir ja immer
zu schreiben, so oft du kannst, laß deine
freundschaft für mich sich nicht durch die
Entfernung vermindern, ich bin noch immer
wie sonst dein dich liebender Beethowen ».
[Heinrich von STRUVE (1772-1851), né à
Regensburg, est entré très jeune au service
de l’État russe ; il fut conseiller de légation
à Kassel à partir de 1796, fonda en 1845 la
société des sciences naturelles de Ham-
bourg et mourut alors qu’il était conseiller
d’état russe détaché à Hambourg. Dans le
Stammbuch (
liber amicorum
) de Beethoven,
créé par les amis de ce dernier lors de son
départ pour Vienne, on retrouve un mot de
la main de Struve daté du 30 octobre 1792.
Le juriste Johann Reiner STUPP (1767-1825),
originaire de Bonn, a séjourné à Vienne en
1795 et était une connaissance de Beethoven.
Franz Gerhard WEGELER (1765-1848) et Ste-
phan von BREUNING (1774-1827) ont compté
toute sa vie parmi les plus proches amis de
Beethoven.
Les lettres de jeunesse de Beethoven sont
extrêmement rares : l’édition complète de sa
correspondance ne répertorie que 16 lettres
datant des années antérieures à 1795 (éd.
Sieghard Brandenburg, Munich, 1996-1998).