Previous Page  207 / 224 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 207 / 224 Next Page
Page Background

205

MUSIQUE

Duprez avait approuvé cette version, et pris

le temps de l’ajuster à la musique, lui, qui est

un Grand musicien

(en français dans le texte),

un grand artiste et un homme de conscience,

ils auraient fait ce travail excellemment. Verdi

n’a nul besoin d’examiner ces traductions

pour en être absolument convaincu. Il ne

peut qu’éprouver de la tristesse en songeant

au mal qu’on a fait à Duprez et à son frère,

mais tous leurs ennemis (à supposer qu’ils

en aient beaucoup) ne parviendront en rien

à changer l’estime que Verdi leur porte…

… « Conosco il mondo in generale, ed il

teatro in particolare, motivo per cui non mi

sorprendo nè delle piccole nè delle grandi

1244

VERDI GIUSEPPE (1813-1901).

L.A.S., Busseto 4 février 1865, à Gilbert

DUPREZ ; 2 pages et demie in-8 ; en

italien.

4 000 / 5 000 €

Au sujet de l’adaptation française de

Mac-

beth

.

[La lettre est adressée au grand ténor Gilbert

DUPREZ (1806-1896), dont le frère Édouard

(1804-1879), qui avait déjà assuré la traduction

française de

Rigoletto

(858) et de

la Traviata

(1864), avait été sollicité pour écrire la ver-

sion française, très remaniée, de

Macbeth

(1847) pour le Théâtre Lyrique ; mais Édouard

Duprez sera écarté par Léon Escudier, au

profit de Charles Nuitter et Alexandre Beau-

mont. Verdi le regrettera, dans une lettre à

Escudier de janvier 1865 : « Est-il vrai que

Duprez n’est plus censé effectuer la traduc-

tion de

Macbeth

? J’en suis désolé, car il

sera difficile de trouver quelqu’un qui soit

non seulement musicien, mais qui com-

prenne également le chant et connaisse

l’italien aussi bien que lui ».

Macbeth

sera

donné au Théâtre Lyrique le 19 avril 1865,

sans succès.]

Verdi prie de pardonner son retard à

répondre à la lettre de Duprez. Il connait le

monde en général, et le théâtre en particu-

lier ; il n’est donc surpris ni par les petites

ni par les grandes perfidies que les gens

commettent. Il est absolument convaincu

que le frère de Duprez aurait fait un très bon

travail sur la traduction de

Macbeth

, tout

comme il l’a fait pour les autres opéras ; et si

perfidie che ce si possono commettere. Sono

certissimo che vostro fratello, come ha fatto

le altre, avrà fatto benissimo questa tradu-

zione del Macbet, e se voi l’avete approvata, e

se ne siete occupato per aggiustare alle note ;

voi che siete un

Grand musicien

, un grand’

artista, ed un’ uomo di coscienza, avrete

fatto questo lavoro eccelentemente ; nè ci è

bisogno che io esamini questa traduzione per

averne la più

certa

certezza. – Io non posso

in quest’ affare che dolermi che si faccia a

voi, ed a vostro fratello questo torto, ma tutti

i vostri nemici (ammettendo che ne abbiate

molti) non ramanno ad attenare d’un filo la

profonda stima che io sento per voi sotto

ogni rapporto »…