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MUSIQUE
LASKINE. Il fut publié chez Heugel en 1928.
Le
Concertino
, aux harmonies subtiles, aux
couleurs fraîches et légèrement acidulées,
avec beaucoup d’esprit et de charme, est en
trois mouvements : « un
allegro
de forme
classique, un
lento
évoquant quelque ber-
ceuse orientale, un
rondo
» (Georges Hac-
quard) ; pour reprendre le mot de Darius
Milhaud, « de la musique qui “sent bon” ».
Le manuscrit est à l’encre noire sur papier
oblong à 22 lignes de Carl Fischer à New
York ; il présente de nombreuses corrections
à l’encre rouge et au crayon, et des anno-
tations ; il a servi de conducteur, avec de
nombreuses annotations, et porte le cachet
de la Sacem en date du 30 juin 1927. Le
premier feuillet donne la composition de
l’orchestre : 2 flûtes (et piccolo), clarinette, 2
cors, trompette, timbales, tambour militaire,
quintette à cordes, et harpe solo ; au dos, la
dédicace : « à Ralph Barton G.T. », et la date :
« New York, Janvier 1927 ». Le manuscrit est
ainsi divisé :
I.
Allegretto
(p. 1-36) ;
II.
Lent
(p. 37-46) ;
III.
Rondo
(p. 47-84).
Bibliographie
: Georges Hacquard,
Germaine
Tailleferre. La Dame des Six
(L’Harmattan,
1998, p. 83-84).
Discographie
: Nicanor Zabaleta, Orchestre
National de France, Jean Martinon (DG 1999).
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STRAWINSKY IGOR (1882-1971).
MANUSCRIT MUSICAL autographe,
[
Danse du jeune homme
] ; 4 pages
in-fol. d’un bifolium (cachet encre de
la collection Serge Lifar).
20 000 / 25 000 €
Musique ajoutée à un ballet pour les Bal-
lets Russes
.
D’après l’écriture, ce manuscrit semble dater
des années 1910-1915. Noté vigoureusement à
l’encre noire sur papier à 21 lignes, il compte
58 mesures (sans compter les deux reprises),
organisées sur des systèmes de 3 à 6 portées
(avec une ligne supplémentaire au crayon sur
7 mesures). En tête, au crayon, en russe, est
inscrit le titre : « Danse du jeune homme »
[ou des jeunes gens ?], et l’indication « avant
(130) ».
Nous n’avons pu définir exactement dans
quelle partition cette musique venait s’in-
sérer ; le numéro peut renvoyer à un
manuscrit, et non à une partition éditée. Le
graphisme, l’écriture musicale et rythmique
de ce morceau font cependant fortement
penser au
Sacre du Printemps
(1913).
Ce morceau est découpé en sections appe-
lées par des lettres, de A à G ; en la, avec un
bref passage en ré, il doit se raccorder à la
partition en ut : « C dur » a noté Strawinsky
à la fin du morceau. On notera de fréquents
changements de rythmes :
Allegretto
, 2/4, 3/4,
2/4 ;
Vivo
, 6/8, 9/8, 6/8, 9/8, 6/8 ;
Piu mosso
;
Accelerando poco poco
, 9/8, 6/8, 9/8.
On joint
3 partitions imprimées de Strawinsky,
portant le cachet encre de la collection de
Serge Lifar, annotées par lui, deux corrigées
par Strawinsky :
Feuerwerk. Eine Fantasie für grosses
Orchester
(partition d’orchestre, éd. Schott,
1910), corrections à l’encre rouge par
Strawinsky ;
L’Oiseau de feu
(partition de piano,
éd. Schott) ; annotations de Lifar au crayon
dans la partition pour sa production à l’Opéra
le 7 avril 1954 (il a inscrit la distribution en
tête) ;
Renard
(réduction pour chant et piano ;
éd. Henn, Genève, 1917), partition de travail
débrochée avec défauts, abondamment
annotée en russe par Serge Lifar pour sa
chorégraphie de la reprise en 1929, avec
corrections et annotations par Strawinsky
et Serge Prokofiev.
Provenance
: Collection Serge LIFAR (Hôtel
de ventes de Genève, 13 mars 2012, n° 382).
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TAILLEFERRE GERMAINE (1892-
1983).
MANUSCRIT MUSICAL autographe
signé,
Concertino pour harpe et
orchestre
(1927). ; un cahier oblong
in-fol. d’un feuillet et 84 pages
(débroché, quelques défauts et traces
d’usage).
8 000 / 10 000 €
Partition d’orchestre de ce charmant
Concertino pour harpe
.
C’est lors de son troisième séjour aux
États-Unis, au cours duquel elle épousa le
célèbre dessinateur et caricaturiste Ralph
Barton (1891-1931), que Germaine Tailleferre
composa, à New York, en janvier 1927, ce
Concertino pour harpe et orchestre
, qu’elle
dédia à son mari ; Germaine Tailleferre avait
appris la harpe avec Caroline Luigini-Tardieu
(la mère du poète Jean Tardieu). La création
eut lieu à Boston le 3 mars sous la direction
de Serge KOUSSEVITZKY, en présence de
Charlie Chaplin qui avait assisté à toutes les
répétitions. Le public et la critique appré-
cièrent « son espièglerie un peu moqueuse
et cet illogisme tout moderne, qui fait allier
les dissonances les plus osées à la sagesse
la plus classique ». Mais son mari se montra
jaloux de son succès, et empêcha sa femme
d’aller travailler pour Chaplin à Hollywood.
Le
Concertino
fut repris à Paris en juillet
aux concerts Koussevitzky avec la jeune Lily