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194

les collections aristophil

1232

SCHUMANN ROBERT (1810-1856).

L.A.S., Dresde 11 août 1850, [à l’éditeur

de musique Johann August ANDRÉ] ;

2 pages in-8 ; en allemand.

5 000 / 7 000 €

Belle lettre sur son projet de

Bunte Lie-

der

, soulignant l’attention extrême que

Schumann portait à la publication de ses

œuvres

.

« Sie erhalten befolgend ein Heft von acht

Liedern meistens heiteren Inhalts. Ich wün-

sche, daß sie Ihnen zusagen. Wo nicht, so

senden Sie mir sie baldmöglichst zurück,

und ich Ihnen dann das vorausbezahlen

Honorar remittiren werde. Für eine gefällige

äußere Austattung, tragen Sie wohl Sorge.

Daß die Titel der einzelnen Lieder mit auf

dem Titel genannt würden, finde ich zweck-

mäßig. Bei zweiseitigen Liedern wäre darauf

zu achten, daß keine Umwendestellen darin

wären. Wenn der Stich bei S[eit] 4 angefangen

und das 5te Lied auf 5 Seiten ausgedehnt

wird, fügt es sich am besten. Für Revision

der Lieder bitte ich Sie mir in jedem Fall zu

senden. Bis zum 26ten bin ich noch hier ;

später in Düßeldorf. Ob ich in Ihre Nähe

jetzt komme, vermög’ ich im Augenblick

noch nicht zu bestimmen. Sollte es sein,

so werde ich es Ihnen von Frankfurt aus

weißen lassen »...

Traduction : « Recevez ci-joint un cahier

de huit lieder pour la plupart d’une teneur

gaie. Je souhaite qu’ils vous plaisent. Sinon,

renvoyez-les moi le plus tôt possible, et je

vous rembourserai alors l’avance. Prenez

bien soin d’une présentation agréable. Je

trouve pratique que les titres de chaque

lied soient indiqués au titre. Pour les lieder

de deux pages, il faudrait faire attention à

ce qu’il n’y ait aucune page à tourner au

milieu. Quand la gravure sera commencée

jusqu’à la page 4 et que le 5

e

lied occupera

5 pages, cela se trouvera au mieux. Pour la

vérification des lieder, je vous prie de toute

façon de me faire un envoi. Je suis encore

ici jusqu’au 26 ; après à Düsseldorf. Je ne

peux pas encore déterminer actuellement

si je viens maintenant près de chez vous. Si

cela devait être, je vous le ferai savoir depuis

Francfort »...

[Schumann propose ici un choix de lieder

habités par la joie. L’éditeur André avait sol-

licité Schumann à plusieurs reprises à partir

de l’automne 1849, allant jusqu’à lui payer

une avance de 15 louis d’or, mais avait rejeté

tous les envois du compositeur. Schumann

envoya finalement en août 1850, accompagné

de la présente lettre, un ensemble de huit

« bunte Lieder » (« chants colorés »). Com-

posés d’avril à août 1850, ils s’accordaient

par leur humeur radieuse, tranchant avec la

production habituelle du compositeur. Par

une lettre du 17 août 1850, André les refu-

serait également, ce qui obligea Schumann

à rembourser à regret l’avance reçue. Les

« bunte Lieder » de ce recueil, qui aurait

dû porter le numéro d’opus 92, furent par

la suite intégrés séparément dans d’autres

recueils : quatre d’entre eux sous les n

os

2,

3, 4, 5 dans le volume III des

Lieder und

Gesänge

(op. 77), publié en mars 1851 chez

Friedrich WilhelmWhistling à Leipzig ; trois

autres sous les n

os

1, 2 et 5 dans le volume

des

Fünf heitere Gesänge

(op. 125), publié en

mars 1853 chez Theodor Heinrichshofen à

Magdeburg ; et un dernier sous le n° 4 dans

le volume des

Lieder und Gesänge

(op. 127),

publié en janvier 1854 chez Wilhelm Paul

à Dresde.]