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les collections aristophil
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SCHUMANN ROBERT (1810-1856).
L.A.S., Dresde 11 août 1850, [à l’éditeur
de musique Johann August ANDRÉ] ;
2 pages in-8 ; en allemand.
5 000 / 7 000 €
Belle lettre sur son projet de
Bunte Lie-
der
, soulignant l’attention extrême que
Schumann portait à la publication de ses
œuvres
.
« Sie erhalten befolgend ein Heft von acht
Liedern meistens heiteren Inhalts. Ich wün-
sche, daß sie Ihnen zusagen. Wo nicht, so
senden Sie mir sie baldmöglichst zurück,
und ich Ihnen dann das vorausbezahlen
Honorar remittiren werde. Für eine gefällige
äußere Austattung, tragen Sie wohl Sorge.
Daß die Titel der einzelnen Lieder mit auf
dem Titel genannt würden, finde ich zweck-
mäßig. Bei zweiseitigen Liedern wäre darauf
zu achten, daß keine Umwendestellen darin
wären. Wenn der Stich bei S[eit] 4 angefangen
und das 5te Lied auf 5 Seiten ausgedehnt
wird, fügt es sich am besten. Für Revision
der Lieder bitte ich Sie mir in jedem Fall zu
senden. Bis zum 26ten bin ich noch hier ;
später in Düßeldorf. Ob ich in Ihre Nähe
jetzt komme, vermög’ ich im Augenblick
noch nicht zu bestimmen. Sollte es sein,
so werde ich es Ihnen von Frankfurt aus
weißen lassen »...
Traduction : « Recevez ci-joint un cahier
de huit lieder pour la plupart d’une teneur
gaie. Je souhaite qu’ils vous plaisent. Sinon,
renvoyez-les moi le plus tôt possible, et je
vous rembourserai alors l’avance. Prenez
bien soin d’une présentation agréable. Je
trouve pratique que les titres de chaque
lied soient indiqués au titre. Pour les lieder
de deux pages, il faudrait faire attention à
ce qu’il n’y ait aucune page à tourner au
milieu. Quand la gravure sera commencée
jusqu’à la page 4 et que le 5
e
lied occupera
5 pages, cela se trouvera au mieux. Pour la
vérification des lieder, je vous prie de toute
façon de me faire un envoi. Je suis encore
ici jusqu’au 26 ; après à Düsseldorf. Je ne
peux pas encore déterminer actuellement
si je viens maintenant près de chez vous. Si
cela devait être, je vous le ferai savoir depuis
Francfort »...
[Schumann propose ici un choix de lieder
habités par la joie. L’éditeur André avait sol-
licité Schumann à plusieurs reprises à partir
de l’automne 1849, allant jusqu’à lui payer
une avance de 15 louis d’or, mais avait rejeté
tous les envois du compositeur. Schumann
envoya finalement en août 1850, accompagné
de la présente lettre, un ensemble de huit
« bunte Lieder » (« chants colorés »). Com-
posés d’avril à août 1850, ils s’accordaient
par leur humeur radieuse, tranchant avec la
production habituelle du compositeur. Par
une lettre du 17 août 1850, André les refu-
serait également, ce qui obligea Schumann
à rembourser à regret l’avance reçue. Les
« bunte Lieder » de ce recueil, qui aurait
dû porter le numéro d’opus 92, furent par
la suite intégrés séparément dans d’autres
recueils : quatre d’entre eux sous les n
os
2,
3, 4, 5 dans le volume III des
Lieder und
Gesänge
(op. 77), publié en mars 1851 chez
Friedrich WilhelmWhistling à Leipzig ; trois
autres sous les n
os
1, 2 et 5 dans le volume
des
Fünf heitere Gesänge
(op. 125), publié en
mars 1853 chez Theodor Heinrichshofen à
Magdeburg ; et un dernier sous le n° 4 dans
le volume des
Lieder und Gesänge
(op. 127),
publié en janvier 1854 chez Wilhelm Paul
à Dresde.]