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MUSIQUE
et quelques lignes ont été supprimées par deux coups de ciseau).
Longue lettre de rupture. Marie a écrit sur George des lettres qui
« marquaient une absence d’amitié, un dénigrement, une amertume
qui m’avaient frappée d’un coup inattendu. J’avais beau chercher dans
mes souvenirs, j’ai beau y chercher encore, je ne peux pas trouver
pourquoi vous avez cessé de m’aimer, moi qui vous aimais tant »…
Elle revient longuement sur leur amitié anéantie, des lettres que lui
a montrées Mme Marliani et où elle relève l’hostilité de Marie, etc.
« Non, je ne vous ai jamais cru dissimulée, vous ne pouviez pas être
jalouse de moi, qui n’ai jamais senti le moindre
attrait
(en dehors de
l’amitié
qui nous unissait alors tous trois) pour l’homme que vous
aimiez. L’avez-vous été depuis, lorsque par dépit, je crois, contre vous,
il affectait de
vouloir paraître
aussi lié avec moi que par le passé.
N’avez-vous pas su que je me suis refusée à ces apparences, que je
n’ai pas voulu aller à des soupers, même avec mon pauvre CHOPIN,
que j’en ai dit et écrit la raison, qu’enfin j’ai à peine revu votre ancien
ami, du moment qu’il n’a plus été le vôtre, et qu’en lui avouant que
je ne vous aimais plus, je lui ai fait connaître très carrément que je
ne voulais point faire cause commune avec lui contre vous ? »… Etc.
[IX, n° 4636, p. 753]
[Nohant, 23 octobre 1862]
à Marie d’AGOULT (3 p.). Condoléances
après la mort de Blandine Liszt le 14 septembre : « C’est dans ces
tristes ébranlements de la vie que l’on sent la durée des chaînes de
l’affection et comme le réveil de tout ce que le coeur avait mis en
commun de joies et de peines »… [XVII, n° 9741, p. 259]
Marie d’Agoult, George Sand,
Correspondance
(éd. Ch. F. Dupêchez,
Bartillat, 2004).
Provenance
: ancienne collection Marc LOLIÉE.