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SAINT-SAËNS CAMILLE (1835-1921).

MANUSCRIT MUSICAL autographe signé,

Grand Duo

pour 2 pianos

d’après les duos pour piano et orgue op. 8

(1857). ; titre et 63 pages oblong in-4.

15 000 / 20 000 €

Manuscrit d’une des premières œuvres de Saint-Saëns, pour

deux pianos

.

L’opus 8 de Saint-Saëns, publié en 1858 chez l’éditeur Girod, est un

recueil de

Six Duos pour harmonium et piano

, dédié à l’organiste

Louis James Alfred Lefébure-Wély ; la partie de piano est très vir-

tuose. De ces

Six Duos

, Saint-Saëns écartera la

Cavatina

(2) et le

Capriccio

(4), trop manifestement destinés à l’harmonium ou l’orgue,

et au caractère pittoresque peut-être trop marqué, pour réaliser son

Grand Duo pour deux pianos

, d’une construction classique s’appa-

rentant à la forme sonate.

Le manuscrit est noté à l’encre noire sur un papier oblong à 16 lignes,

avec collage de fragments de la partition imprimée des

Six Duos

.

Après le titre, le manuscrit est ainsi composé :

I.

Fantaisie et fugue

(22 p.) ;

2.

Choral

, marqué

Agitato

(11 p.) ;

3.

Scherzo

,

Presto

(16 p.) ;

4.

Final

, marqué

Allegro

(14 p).

Discographie

: Johannes Matthias Michel (harmonium), Ernst Breiden-

bach (piano) (Signum 1997).

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SAINT-SAËNS CAMILLE (1835-1921).

L.A.S. à une dame ; 1 page in-12.

80 / 100 €

« Je crains de ne rien vous donner pour demain mais vous irez à la

1

ère

mercredi »…

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SAINT-SAËNS CAMILLE (1835-1921).

L.A.S., Louxor 26 janvier 1910, à Caroline de SERRES ;

2 pages in-4.

700 / 900 €

Belle lettre d’Égypte sur ses compositions musicales.

Il commence par faire la morale à sa « chère Caro », sachant pour-

tant que « les femmes détestent ça. [...] Vous me rappelez ma chère

mère, qui lorsqu’elle n’avait pas de sujets de tourments s’ingéniait à

en fabriquer d’imaginaires avec un talent déplorable. Avec une telle

tournure d’esprit, on n’est jamais heureux »… Puis il en vient à sa

musique : « j’espère bien que vous entendrez ma

Proserpine

pour

laquelle j’ai toujours trouvé qu’on était injuste. Que voulez-vous ? le

Hibou admire ses enfants. En attendant

Phryné

triomphe à l’Opé-

ra-comique. On avait tout fait [...] pour faire de

Phryné

l’ombre de

Paillasse

, et c’est le contraire qui s’est produit. J’espère que ma petite

drôlerie prendra racine au répertoire, et que les théâtres de province

qui n’en voulaient pas lui deviendront plus favorables. Mais dans les

théâtres, j’ai toujours passé pour un intrus, et l’on montera plutôt une

pièce qui n’a pas de succès qu’une des miennes quand elle en a.

Phryné

a eu naguère près de 100 représentations à l’Opéra-comique

et cela n’y a rien fait. Depuis que je suis en Égypte, j’ai beaucoup

travaillé. J’ai fait un duo pour violon et v

celle

, pour Ysaïe et Hollmann

qui en sont enchantés (reste à savoir si le public sera du même avis).

J’ai esquissé le 1

er

acte de

Déjanire

, avec une partie du 2

d

et du 3

me

;

j’ai orchestré une de mes

Mélodies Persanes

(

La splendeur Vide

)

pour Mme de Maupeou qui me l’a demandé. Quel dommage de

ne pouvoir toujours être ainsi tranquille ! Dès que je serai retourné

dans l’odieuse Europe, je serai repris dans un tourbillon et ce sera le

diable pour arriver à travailler. Ce soir je retourne au Caire. Comme

je n’étais venu ici que pour 8 jours j’ai usé le papier à musique que

j’avais apporté ; c’est ce qui me permet de vous écrire, car sans cela

je serais la proie de la terrible Déjanire, une femme pas commode ! »…

[La pianiste Caroline MONTIGNY-RÉMAURY (1843-1913), devenue

Caroline de SERRES en 1886 lors de son remariage (pour lequel

Saint-Saëns écrivit son fameux

Wedding-Cake

), avait été l’élève de

Liszt ; remarquable pianiste, elle créa de nombreuses œuvres des

compositeurs de son temps, et fut une amie proche de Saint-Saëns.]