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L

ivres

du

XIX

e

siècle

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FLAUBERT (Gustave).

Salammbô. Préface de Léon Hennique.

Paris : Librairie des Amateurs, A. Ferroud, 1900. —

2 volumes in-

8, 278x181 : frontispice, (2 ff.), XXIV, 186 pp., (1 f.), couverture

illustrée ; frontispice, (2 ff.), 232 pp., (1 f.), couverture illustrée.

Maroquin havane, plats ornés d’un large encadrement fait

de bandes dorées droites et entrelacées, et de fers dorés aux

angles, dos à nerfs orné, doublures de maroquin vert foncé bordé

d’un double filet doré et d’une roulette dorée, et orné du même

encadrement que sur les plats mais faits de bandes de maroquin

rouge, bordées d’un filet doré, compartiments à l’intérieur du

cadre en maroquin beige orné d’un fond doré à mille points,

gardes de soie moirée brique, doubles gardes, tranches dorées

sur témoins, couverture et dos conservés (

Ch. de Samblanx 1920

).

1000 / 1500€

Édition tirée à 600 exemplaires, illustrée de 50 compositions de Georges Rochegrosse gravées à l’eau-forte par Eugène-An-

dré Champollion, dont deux frontispices, deux vignettes de titre, répétées sur les couvertures, 18 compositions à pleine page,

15 têtes de chapitre et 15 culs-de-lampe.

Précieux exemplaire sur papier du Japon, spécialement réservé au graveur Champollion, justifié par Ferroud et comprenant

3 états des illustrations (eaux-forte pure avec remarque, avant la lettre avec remarque et état définitif) et le prospectus de

parution.

Exemplaire dans une riche reliure doublée de Charles de Samblanx, enrichi de 3 belles L.A.S. de Rochegrosse adressées à

Champollion :

- La première lettre, de 4 pages in-12, non datée (1903?), porte sur le projet d’illustrations des

Princesses

de Théodore de

Banville : « Je viens vous annoncer une bonne nouvelle, du moins j’espère que vous voudrez bien la prendre comme telle.

Nous allons pouvoir si cela vous convient, retravailler ensemble. Je viens de m’entendre définitivement avec Ferroud pour

une illustration nouvelle qui, sans avoir autant d’importance que notre Salammbô pouvait faire néanmoins un bouquin inté-

ressant. C’est un recueil de 20 sonnets de mon beau père Th. de Banville qui s’appelle «les Princesses». (chaque sonnet sur

une des grandes héroïnes de l’Histoire) il y aura 22 grandes compositions avec encadrements décoratifs, un peu dans le genre

des frontispices de Salammbô. » L’ouvrage parut en 1904 mais la collaboration n’a pas eu lieu puisque les illustrations ont en

définitif gravées par Decisy.

- La seconde lettre, de 4 pages in-12, non datée (1899-1900?), fut écrite de la Villa Repos à El Biar près d’Alger, avant la pa-

rution de

Salammbô.

Elle porte notamment sur les problèmes de santé d’André Ferroud : «on va réunir un conseil de famille

(ce qui doit être fait maintenant) et nommer un curateur, administrateur de la maison (sans doute le dit neveu). » Ce neveu

est François Ferroud qui prendra la suite de son oncle en 1903 après avoir géré la maison d’édition quelques années avec lui.

Rochegrosse fait part de son inquiétude face à la situation de son éditeur : « Il vaut mieux encore nous en tenir aux débris de

la maison Ferroud. Faire les frais de l’édition n’entre aucunement dans mes moyens ni dans mes désirs et je crois que vous

êtes dans les mêmes idées n’est ce pas et, en somme, avec un curateur nous nous trouvons en face de quelqu’un de réel - au

lieu d’une personne fol…»

- La dernière lettre, de 4 pages in-12, a été écrite à Paris le 24 février (1900 ?) : « sitôt Salammbo finie vous pensez avec quelle

rage et quelle joie je me suis remis à peindre ! j’ai commencé et j’espère finir pour le salon, un tableau romain, un meurtre de

l’Empereur Geta par son frère Caracalla, qui m’intéresse beaucoup à faire, mais qui me prend terriblement mon temps car

les journées sont employées à le peindre et les soirs à faire des recherches et des bibelots archéologiques…» Il poursuit en

parlant du travail de gravure de Champollion fait à partir de ses dessins pour

Salammbô

: « cela me ferait […] bien plaisir […]

de voir vos belles eaux fortes que j’ai grande impatience de voir ; car je suis bien sur que vous sortirez victorieusement du

frontispice et de l’Assaut, comme des autres et que nous aurons là un vraiment beau bouquin. Le neveu de Ferroud est venu

me voir l’autre jour et m’a apporté ce qu’il y a de composé déjà, environ le quart du volume. Je ne peux pas vous dire le plaisir

que ça m’a fait de voir enfin commencé ce livre fantôme et d’autant plus plaisir, que les eaux fortes que j’ai vues, quoique non

définitives et tirées grossièrement comme on fait pour ces essais de justification, m’ont fait un effet tout à fait épatant. Je ne

peux pas vous dire comme je trouve que vous êtes bien entré «dans ma peau», si j’ose m’exprimer ainsi…»

Dos légèrement passés.