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passionnément épris d’Annie Pleyden, la gouvernante anglaise qui les accompagnait en Rhénanie.] En tête du volume, sur la 3
e
page de
garde on a dessiné une carte du ciel astrologique correspondant à sa naissance (« Roma 25/8/1880 – 5 h »). Une transcription est collée
en regard de chaque carte.
Trier [Trèves] 25 août 1901
. En marge d’une image coloriée à la main des ruines du palais du Kaiser : « Pas eu le temps de revenir. Voilà
qui vient de Trèves. C’est la Moselle. Michaux nous a quittés à Luxembourg. Écrirai bientôt »…
Honnef am Rhein
21 [septembre ?]
. En marge d’une vue du parc de la
Kurhaus
(maison de cure thermale) : « J’ai quitté Neu Glück. Me
voici à Honnef, “la Nice rhénane”. C’est une ville de malades mais très jolie et au bord du Rhin »…
Siebengebirge 28 septembre
. En marge d’une vue de la ville et des Sept-Monts, avec médaillon d’une promenade à âne : « Mes dates sont
stupéfiantes, mais l’auto va plus vite que les gens qui marchent à pied ; j’espère que vous allez tous bien ! Voici les sept montagnes au
fin fond desquelles je vis et je bois un verre de pas fameux vin du Rhin à votre santé »…
Laach dans l’Eifel 6 octobre
. Vue de l’église abbatiale de Laach : « au bord du lac. Mes amitiés à tous »…
*
Blankenberg am Sieg 23 octobre
. Sous une vue de la forteresse et le bourg de Blankenberg : « On peut voir d’ici jusqu’à la ville de
Siegburg qui ressemble au Mont S
t
Michel. J’espère que vous allez tous bien. L’automne est fort beau je ne reviendrai pas avant mi-
novembre. Amitiés à vos parents et merci à Tabarin »…
*
Königswinter [26 novembre]
. En marge d’une vue en couleurs de cette ville rhénane, avec le mont Petersberg au fond : « Mes meilleures
amitiés. Vous seriez bien aimable de m’envoyer 16 n
os
de
Tabarin
contenant les
Puerilia Verba
contre remboursement »… Il demande des
nouvelles d’
E
snard
[Henry Esnard, avocat sans cause et plumitif, que Gaillet et Apollinaire avaient aidé à écrire son roman
Que faire ?
] ;
il ajoute : « Nous ne tarderons pas à rentrer »…
*
Munich [24 mars 1902]
. Autour d’une vue en couleurs du palais de justice de Munich : « Me voilà dans le pays de la bière. Figurez-
vous que
La Revue blanche
du 15 publie une nouvelle que je lui avais porté il y a 10 mois [
L’Hérésiarque
] »…
184.
Guillaume APOLLINAIRE
(1880-1918).
M
anuscrit
autographe signé, [
La Vie anecdotique
] (1914) ; 3 pages et demie
in-4 avec ratures et corrections, au dos de papier à en-tête du quincailler
A.J. Laferté
(plus une demi-page in-8 avec titres
d’une autre main ; marques d’imprimeur).
3 000/4 000
P
récieuse
chronique
évoquant
son
propre
enregistrement
lisant
L
e
P
ont
M
irabeau
, pour la rubrique
La Vie anecdotique
du
Mercure
de France
(1
er
juillet 1914), recueillie dans
Anecdotiques
(Gallimard, 1955).
Apollinaire commence par une anecdote puisée chez un barbier qui coiffa jadis le peintre
W
histler
; et il propose aux astronomes
de baptiser une constellation
La mèche de M. Whistler
, à l’instar de la Chevelure de Bérénice… Puis il rend compte d’une «
audition de
poèmes symbolistes dits par les Poètes eux-mêmes et enregistrés
» par Ferdinand
B
runot
pour les Archives de la parole. Il en donne tout le
programme – conférence de Jean Royère, suivie de déclamations de poèmes de Pierre Louÿs, Jean Royère, Henri Aimé, Gustave Kahn,
Henri Hertz, André Spire, André Fontainas, Paul Fort, Guillaume Apollinaire (lisant
Sous le Pont Mirabeau
et
Marie
), René Ghil,
Maurice de Faramond, Émile Verhaeren –, cite quelques personnalités dans la salle (A. Billy, A. Arnyvelde, H.-M. Barzun, A. Mockel,
etc.) ; puis il commente la manière d’articuler de ses confrères. « Après l’enregistrement, on fit redire mes poèmes à l’appareil et je ne
reconnus nullement ma voix. D’ailleurs, comme je fais mes poèmes en les chantant sur des rythmes qu’a notés mon ami Max
J
acob
,
j’aurais dû les chanter comme fit René
G
hil
qui fut avec
V
erhaeren
le véritable triomphateur de cette séance. Le chant de René Ghil, on
183