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par un bouchon percé, une pile de bichromate, une bobine de Ruhmkorff, une chaise, un guéridon, un cordon, une pince à linge, deux
planchettes, un foulard, etc. « Et vous annoncez : une expérience de transport à distance 1° d’un
dessin
, deuxièmement de la
couleur
de ce dessin
, le tout compliqué par un phénomène de
télévision mystérieuse
»… Il donne le détail des gestes à accomplir… « Vous faites
fonctionner la bobine en mettant la pile en action. On entend un ronflement, puis une sonnerie électrique se fait entendre (en coulisse)
vous arrêtez le courant, en disant :
C’est fait
. […] L’effet est stupéfiant »… Et pourtant ce tour « est des plus simples », comme le démontre
son « explication »… « Naturellement, on ajoute des plaisanteries, dans la présentation ; par exemple en remettant la lorgnette à un
spectateur, en l’engageant à regarder l’enveloppe tenue en l’air, en lui demandant :
Que voyez-vous ?
–
Rien
, répond-il. –
Comment, rien ?
Vous ne voyez pas l’enveloppe
–
Ah, si. – Eh bien, c’est déjà quelque chose, mais si vous ne voyez pas ce qui est écrit à l’intérieur, c’est que
j’ai oublié de vous dire qu’avec cette lorgnette, il faut toujours fermer l’œil avec lequel on regarde. C’est ce que je vais faire : Parfait, je vois
distinctement !
(etc. etc.) »…
125.
Georges MÉLIÈS
. L.A.S., Paris 22 octobre 1928, à Auguste
D
rioux
(directeur de
Passez Muscade, bulletin trimestriel des
prestidigitateurs
)
; 2 pages in-8.
1 000/1 500
S
ur
sa reconnaissance
comme créateur du
spectacle cinématographique
. Il renvoie les épreuves de son article
Impression des couleurs
à distance
. Il accepte d’écrire « un article descriptif du truc du “Décapité récalcitrant”, avec explication, bien entendu, et quelques parties
du boniment qui était fort drôle à la scène, car c’est un sketch à 3 personnages »… Il lui adresse aussi quelques tracts de
Ciné Journal
,
qui dans le monde cinématographique ont fait « un bruit du diable. Ils veulent bien reconnaître,
enfin
, que je fus le
Créateur
du
spectacle
cinématographique théâtral
, celui qui, en somme, a fait le formidable succès du cinéma dans le monde, espérons que le
reste
suivra »…
O
n
joint
ces 2 ff. impr. d’extraits de
Ciné Journal
, sur Méliès et son œuvre.
126.
Georges MÉLIÈS
. L.A.S., Paris 25 novembre 1928, à Auguste
D
rioux
(directeur de
Passez Muscade, bulletin trimestriel
des prestidigitateurs
)
; 4 pages in-8.
800/1 000
S
ur
son
souhait
de
recevoir
la
L
égion
d
’
honneur
et
sur
le
précurseur
M
arey
[Méliès sera enfin décoré de la Légion d’honneur en
1937].
Il faut attendre : «
H
erriot
assistait au banquet cinématographique du 14 novembre dernier. Je lui ai été présenté, et j’ai sa promesse
formelle
, de me soutenir auprès de son
successeur
, qui a d’ailleurs mon dossier complet dans ses services. En d’autres termes, l’affaire
est en marche, et seule, la malencontreuse démission d’Herriot,
survenue quelques jours avant le banquet
, a empêché l’événement de
se produire, car Brézillon avait reçu, lui aussi, une promesse ferme du ministre pour cette solennité. D’autre part, l’inauguration de
la plaque
M
arey
, inventeur de la Chronophotographie, et précurseur immédiat du Cinématographe, aura lieu vers le 25 déc., et sera
présidée par
P
oincaré
en personne.
Des démarches sont faites auprès
de lui,
en ce moment
, pour que la décoration me soit remise à cette
occasion. Il n’y a donc pas lieu de trop
tanner
tous ces personnages officiels pour le moment ; laissons faire les gens de la Corporation
Cinématographique »… Du reste, ce qui l’intéresse beaucoup plus, « c’est que Gaumont, Brézillon, et Burguet président de la S
té
des
Auteurs, m’ont laissé entendre que je serai pourvu d’un
poste intéressant
dans l’
administration
de la Maison de retraite du cinéma.
Voilà surtout ce que je visais […], car la
décoration
… c’est très
décoratif
, comme eut dit Raynaly ; mais cela n’empêche pas de battre la
dèche ! »…
O
n
joint
une note autographe sur le projet d’inauguration d’une plaque sur la maison natale de
M
arey
, en mai. « Malheureusement
Herriot dit ne pas disposer de croix pour cette solennité, mais a promis de me reporter à la promotion de juillet »… (1 page et demie
in-12).
127.
Georges MÉLIÈS
. L.A., [vers 1929, à Auguste
D
rioux
(directeur de
Passez Muscade, bulletin trimestriel des prestidigitateurs
)]
et 4 pièces le concernant, 1908-1909.
500/700
Lettre à Drioux. « Voici la liste des artistes qui figureront dans l’article. (Il y a de quoi faire !!) » Suivent plus de 25 noms : Raynaly,
Fusier, Lemercier de Neuville, Folletto, Harmington, Legris, etc. « La liste des secrétaires, Pianistes, caissières, servants de scène,
mécaniciens et du reste du personnel complétera cette documentation. Et leurs noms passeront :
à
la
P
ostérité
!!!!
»…
Prospectus joint au n° du 16 mai 1908 de l’
Argus-Phono-Cinéma
: circulaire de la Manufacture de Films pour Cinématographes Georges
Méliès, avec liste de la nouvelle série de films. – 2 exploits d’huissier pour citation devant le tribunal de paix du IX
e
arrondissement en
tant que Président de la Chambre syndicale de la Prestidigitation, 9 septembre 1909, et avertissement.
128.
Georges MÉLIÈS
. L.A.S. avec
dessin
original signé, Paris 22 mars 1929, à Auguste
D
rioux
(directeur de
Passez Muscade,
bulletin trimestriel des prestidigitateurs
)
; 6 pages in-8.
1 500/2 000
L
ettre
illustrée
d
’
un
amusant
dessin
à
la
plume
.
Il est enchanté que « le boniment… (pardon !) “l’éloquente dissertation” (comme disait
F
olletto
) du dessèchement vous ait amusé.
Vous ne pouvez imaginer ce que c’est drôle en scène, quand c’est bien su et bien enlevé »… Il répond brièvement à des questions :
sur la santé de sa fille ; son adresse qui ne devrait pas intéresser les lecteurs, « comme je ne suis pas marchand de trus (pardon !)
“d’Illusions paradisiaques” ; sur la fête et le banquet de la prestidigitation ; sur ses relations avec
L
umière
, excellentes, puisqu’« il est,
avec Pathé, Gaumont, Aubert, Delac, et Brézillon,
un des signataires
de la demande de décoration qui a été faite pour moi au ministère
de l’instruction publique par la Chambre syndicale de la cinématographie ») ; sur Ziska, et sur Édouard
H
erriot
: « je lui ai déjà, 2 fois,
été présenté personnellement »…