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… / …

121.

Georges MÉLIÈS

(1861-1938) illusionniste et cinéaste.

M

anuscrit

autographe signé,

Aux lecteurs de “Passez Muscade”

,

[1928 ?]

; 3 pages in-4 (petites fentes réparées).

1 500/2 000

S

ur

la

prestidigitation

. Ses articles dans

Passez Muscade [bulletin trimestriel des prestidigitateurs]

renseignent sur

toutes les branches

de la profession

 ; d’autres rédacteurs ont donné des procédés utilisables par des amateurs. « Il ne faut pas oublier, qu’en prestidigitation

surtout, le neuf se fait avec du vieux ; que les mêmes procédés peuvent produire des effets différents, variés à l’infini ; et que c’est

en voyant ou en lisant ce qu’ont fait nos devanciers qu’une idée nouvelle ou un perfectionnement se présente à notre esprit. […] Un

tour qui disparaît de la scène, pendant 10 ou 15 ans, paraît une nouveauté inédite, quand on le présente à nouveau devant les jeunes

générations »… Il compte donc publier tous les « grands trucs » qui ont réussi au Théâtre Robert-Houdin. « Il est certain, en tous cas, que

les artistes,

opérant

dans

les grands théâtres

, ou les

grands music-halls

, trouveront toujours quelque idée neuve ou quelque présentation

nouvelle, inspirée par la lecture des trucs anciens, et qu’ils pourront même se borner à les rééditer tels quels, sans y rien changer, devant

un public nouveau »… Il rappelle la configuration imparfaite du Théâtre Robert-Houdin, qui lui permit cependant « dans certains trucs,

dans le

Nain Jaune

par exemple, d’organiser une finale tout à fait incompréhensible et invraisemblable […], et ceux-là même qui ont vu

ce truc, et n’en ont pas compris la fin, seront bien surpris de voir une

bouche

de

chaleur de la salle

y jouer un rôle tout-à-fait imprévu, et

dont ils ne se sont même pas douté, alors qu’ils cherchaient, partout ailleurs, l’explication d’une apparition inexplicable »…

122.

Georges MÉLIÈS

.

M

anuscrit

autographe signé,

L’Illusionniste Legris

, [vers 1928]

; 3 pages et quart in-4 (petites fentes

réparées).

1 500/2 000

H

ommage

à

l

illusionniste

J

ules

-E

ugène

L

egris

, décédé le 1

er

janvier 1926, destiné à

Passez Muscade, bulletin trimestriel des

prestidigitateurs

.

« Legris ! Nom prestigieux qui tint l’affiche, au

Théâtre Robert-Houdin

, pendant 20 années consécutives ; un véritable record !!.. Puis,

après la guerre, sa carrière brillante se continua pendant près de 8 ans encore au

Cabinet fantastique

du

Musée Grévin

 »… Méliès raconte

comment il fit la connaissance de Legris, cordonnier, spectateur assidu au Théâtre Robert-Houdin, si désireux de devenir prestidigitateur

qu’il lui demanda un emploi quelconque dans la salle. « Peu de temps après, ayant monté le

Rêve de Coppélius

, (illusion d’optique qui

se présentait, à part, dans le foyer, pendant les entr’actes), je lui offris de tenir le rôle de Méphistophélès, le démon qui, à la prière de

l’horloger Coppélius, venait animer la poupée Coppélia qu’il venait de construire. C’était une saynète fantastique à 3 personnages ;

il accepta, et se tira fort bien de cette tâche de comédien »… Trois ans de suite, Legris présenta diverses illusions et se fit connaître,

tout en profitant du contact journalier avec Harmington et Raynaly pour « s’initier aux mystères de l’art magique, et se perfectionner

graduellement. Enfin, lorsque “

Harmington

” (Fauque, de son vrai nom) quitta le théâtre, après 9 ans d’exercice, Legris m’assura qu’il

se

croyait

assez

sûr de lui

, pour tenir l’emploi d’illusionniste sur la scène principale »… Succédant à Jacobs, Duperrey et Raynaly, « il arriva

très rapidement, à exécuter toutes ses expériences, avec adresse, brio, et entrain […]. Il excellait dans les

tours de présentation

et les

grands

trucs

qu’il menait “tambour battant”, sans longueurs fatiguantes et inutiles, ainsi que dans le tour des

grands drapeaux

, et dans toute

la série des

doubles empalmages

, importés par les Américains »… Embauché par le Théâtre aux Armées américain, il amusa les troupes

mais s’amusa moins de porter l’uniforme du soldat. Épuisé, il mourut peu après avoir cessé son service au Musée Grévin. « C’était un

excellent camarade, aimé de tous, grand collectionneur de tout ce qui avait trait à notre art, et il fut aussi, dans ses moments de loisir,

un guignoliste émérite, au Parc des Buttes Chaumont »…

123.

Georges MÉLIÈS

. L.A.S., Paris 18 avril 1928, à Auguste

D

rioux

; 5 pages in-8.

1 200/1 500

A

u

directeur

de

P

assez

M

uscade

,

bulletin

trimestriel

des

prestidigitateurs

. Les deux numéros contenant ses deux premiers articles

sont parfaits, et il atteste l’authenticité de l’histoire du « claquoir automatique » qui, du temps d’Émile

R

obert

-H

oudin

, faisait démarrer

les applaudissements dès le premier tour. « Certains soirs, l’artiste a devant lui un public charmant, de bonne humeur, ne demandant

qu’à s’amuser, et très démonstratif et très chaud, dès le tour d’introduction. D’autres soirs, on tombe sur un public glacial ; des gens qui

semblent avoir peur de se faire du mal en riant, ou plutôt qui se croiraient déshonorés en ayant l’air d’être étonnés par un prestidigitateur.

C’est alors qu’il faut redoubler de gaîté et d’entrain pour arriver à les dérider et à perdre leurs figures de croque-morts »… Méliès a

retrouvé des photographies de grands trucs au Magnésium, où figurent Legris, Duperré, Harmington, etc. « Le servant de scène

Marius

,

fut pendant 17 ans de mon temps, une célébrité. Je n’en ai jamais eu un comme celui-là, car il a fait la joie de tout Paris : tout le monde

le connaissait, comme on connaît les Fratellini. C’était un pince-sans-rire d’une cocasserie étourdissante, quoique flegmatique et d’une

tenue impeccable en scène. De plus c’était un aide des plus précieux et des plus adroits pour l’artiste. [...] Qui ne l’a pas vu faire

enferrer

un spectateur trop malin, avec les différentes feintes qui accompagnent le tour du secret de contrebande (de Robert-Houdin) n’a rien vu,

car elles étaient exécutées avec un naturel et une finesse incroyables »…

124.

Georges MÉLIÈS

.

M

anuscrit

autographe,

L’Impression des couleurs à distance

, [octobre 1928]

; 4 pages in-fol. (fentes

réparées).

1 500/2 000

I

nstructions

et

« 

explication

 »

d

un

tour

de

R

obert

H

oudin

,

modernisé

par

M

éliès

, destiné à

Passez Muscade, bulletin trimestriel des

prestidigitateurs

.

L’« expérience » consistait à écrire sur une feuille de papier secrètement enduite de produits chimiques, et qui sous la pression de

l’écriture, se colorait grâce à un courant électrique, alors que « l’opérateur » prétendait faire passer la couleur par un ruban. « Aujourd’hui,

le truc serait immédiatement compris et percé à jour. J’ai néanmoins repris

l’idée

, en la modernisant, et voici comment j’ai réalisé une très

curieuse nouveauté inédite, à l’une de nos représentations de gala de la Chambre syndicale des illusionnistes »… Suivent des instructions

précises pour la mise en scène d’objets divers : un chevalet, des feuilles de papier, un coffret contenant des flacons de couleurs fermés