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4 août
. Richard
C
antinelli
rend compte de ses échanges avec Charles Pathé : sa maison n’est pas hostile au Film d’Art, il désire une
séparation des fonctions, etc.
[5 août]
. André de
L
orde
s’enquiert de sa
Main sanglante
, et propose, « dans ce genre »
La Nuit rouge
,
Au
téléphone
, etc. Il a pour accompagner la
Main
une partition musicale
remarquable et inédite… – Ernest d’
H
auterive
envoie son scénario
de
La Tour de Nesle
: « Je suis trop inexpérimenté dans les choses du cinématographe pour savoir si vraiment le scénario peut être
joué »…
6 août
. Objections de
C
antinelli
: « Nous venons, pressés par le temps, de donner le jour à
La Main Rouge
qui ressemble […] à
La Main Sanglante
. Nous ne pouvons vraiment pas, pour notre début, accumuler les mains. Et puis, malgré tout, le singe est difficile à
recruter […]. Vous savez que l’Amérique (50% de la vente) refuse d’accepter les films représentant des meurtres ou des nudités »…
7 août
.
Scénario de
C
antinelli
d’une adaptation du
Tambour Legrand
d’Henri Heine… –
L
avedan
approuve l’idée d’une équipe de décorateurs
qui serait installée aux portes de l’atelier du Film d’Art, et évoque un traité avec Mme Zola…
8 août
.
C
antinelli
, sur l’engagement
d’artistes étrangers. « Je crois, à mesure que je vois défiler des bandes, que les mimes nous seront d’un grand secours, car, il faut bien
le dire, rien n’est plus agaçant que de voir des acteurs qui remuent les lèvres sans émettre de son. Le jeu si clair de Séverin, un peu
canaille, mais aussi d’une fantaisie assez fine est pour beaucoup dans l’intérêt que doit offrir la
Main rouge
au grand public »… Il conteste
que
Mireille
soit raté, mais propose un bas prix pour les films médiocres, que l’on présenterait sans la marque du Film d’Art, « mais
seulement le coq de Pathé un peu modifié, pour permettre le contrôle »…
11 août
.
C
antinelli
,
sur l’avancement du
Duc de Guise
de
Calmettes, d’après un scénario de Lavedan ; sur ses efforts pour « commander à des artistes intéressants et aussi peu usés que possible »
des affiches pour chaque film, avec détail des usages des exploitants, des prix au mètre, et ses propres recommandations…
13 août
. Il
annonce que Pathé assistera aux prises de vue du
Duc de Guise
… Il prévoit un film « assez gai » des Merzbach d’après
L’Assommoir
, et
suggère des sujets d’après Mérimée…
14 août
.
C
antinelli
sur
Le Masque de fer
: « il faudra se hâter de le tourner car […] dans le monde
de la cinématographie, l’ouïe est fine »… Pathé lui-même propose de traiter
Le Roi s’amuse
… Causes de la démission de Jane Hading,
pour un rôle dans le
Duc de Guise
…
17 [août]
. Mise au point de
C
antinelli
sur le
Duc de Guise
: « l’art, et surtout le Film d’Art, ne vit
que de sacrifices » ; quant aux sujets intéressants de Mérimée : « Il suffit de changer d’époque, et les histoires appartiennent à tout le
monde »… – Procès-verbal d’une réunion du Conseil du Film d’Art, où sont abordées des questions de sujets à créer, la rédaction de
scénarios, la participation d’Émile Fabre, le tournage de la
Tosca
, l’installation de l’éclairage électrique au théâtre de prises de vue du
Film d’Art…
19 août
.
C
antinelli
reproche au
Duc de Guise
: « sa longueur. Il dépassera […] 450 m. mais Ch. Pathé nous a dit que ce n’était
pas là un obstacle à la vente et qu’on tendait de plus en plus vers le film long. Naguère encore, la préoccupation des exploitants était
d’aligner sur leur affiche le plus de titres possible. Le public commence à se dégoûter de ces scènes toujours jouées au galop »…
20 août.
L
anglois
sur son
Hamlet
: « J’avais dialogué l’action (comme dans la
Tosca
) pour
préciser
le geste sans autre indication… Je comprends
bien ce que vous me dites sur la presque impossibilité de traduire en gestes des pensées », mais ce serait « la condamnation à peu près
absolue de toute tentative de réalisation scénique par le moyen du cinématographe »…
21 août
.
C
antinelli
parle longuement des chances
d’obtenir Mounet-Sully pour
Le Masque de Fer
, ou encore
Œdipe
ou
Le Roi Lear
, « deux créations qui résumeront le Mounet
visible
. Car
le meilleur Mounet, celui de Polyeucte et des stances du
Cid
, le Mounet
parlant
, je crains bien qu’il n’ait disparu avant qu’on ait trouvé
le moyen de le perpétuer »… – Considérations de
C
antinelli
sur les décors naturels, recommandant d’adopter « deux esthétiques, suivant
deux genres de spectacles : 1° Les pièces d’acteurs illustres où le décor factice doit le plus souvent être préféré parce qu’il peut montrer à
côté de l’acteur, et sous l’angle réduit de l’objectif rapproché, les parties les plus significatives du milieu dans lequel il évolue […]. 2° Les
pièces où tout l’intérêt, même avec des acteurs de second plan, naîtra du spectacle de l’ensemble (reconstitution de scènes historiques,
foules, cérémonies (par exemple la reconstitution de la cérémonie du Sacre à Reims), ballets etc.) et où il faudra s’en tenir le plus possible
au décor de nature »…
14 septembre
.
C
antinelli
résume sa conférence avec Pathé : « Cet homme, point artiste du tout, mais commerçant
avisé, est enchanté du
Duc de Guise
sur lequel il fait cette seule réserve que “l’histoire lui paraît traîner en longueur”. Textuel. Je lui ai
alors expliqué de mon mieux que nous avions renoncé dès le début à la fureur épileptique qui anime ses créations ; que si l’on veut faire
de l’art dramatique il faut jouer suivant le rhythme de la vie et non suivant celui des maisons de fous »…
17 septembre
.
C
antinelli
sur
une bande ratée
: « Voilà donc 20 000 francs de fichus, et ceci, on peut, on doit le dire, par la seule faute de Calmettes qui […] a vulgarisé
et déformé la mise en scène »… Ils essaieront de resserrer le scénario en renonçant aux tableaux trop couteux à refaire. « M. Ch. Pathé
nous offre d’autre part de nous acheter ferme cette bande 10 000 fr, mais nous ne voulons pas galvauder chez Pathé les noms d’Albert
Lambert, etc. »…
27 septembre
. Fernand
V
andérem
sur des changements à son scénario sur un jockey corrompu par un bookmaker,
tourné à Chantilly…
29 septembre
. Nouvelles pessimistes de
C
antinelli
après des projections :
Le Duel sous Richelieu
de Lenotre sera
« vendable à 1,75, grâce à des retouches et à des adjonctions », mais
Sam Bottler
de Vandérem « est
nul
, sans intérêt, sans même le charme
des images. Et ceci
par la faute de l’auteur
. Cette expérience assez coûteuse (6000 f. environ) nous démontre une fois pour toutes qu’il
ne faudra commencer à répéter que le scénario
définitivement
et
minutieusement
établi »…
5 octobre
.
C
antinelli
annonce que Saint-Saëns
écrit sur
Le Duc de Guise
« une partition pour orchestre qui sera jouée Salle Charras par un orchestre de solistes de Lamoureux et que
nous distribuerons, une fois imprimée, gratuitement avec la bande »…
19 décembre
. Charles
P
athé
, ayant reçu Laffitte et des financiers,
ajourne son entrée au Film d’Art, mais propose un nouveau contrat qui obligera la société de se conformer à un programme qui réduira
ses frais généraux de théâtre, « lesquels s’élèvent actuellement, paraît-il, à 600 fr. par jour »…
21 décembre
.
L
avedan
envoie sa démission
du conseil d’administration et de la direction du Film d’Art…
1909
.
17 février
. Jacques
M
onnier
propose une adaptation de
Peer Gynt
d’Ibsen, avec musique de Grieg…
15 juin
.
F
unck
-B
retano
a
reçu des propositions du Film Éclair pour faire une série de films sur la Révolution…
1911
.
11 juillet
. Résumé d’André
C
almettes
de la
situation du Film d’Art, tombé aux mains de son créancier, attaqué par dix procès, etc.
D’autres lettres de R. Benoist, Ad. Bisson, Jules Bois, Henry Bonnet, Daniel-Lesueur, Pierre Decourcelle, G. d’Esparbès, Ch. Esquier,
Émile Fabre, Charles Foley, André Gailhard, Paul Gavault, Gervais-Courtellemont, Ernest d’Hauterive, L. Lagache-Klein, Henri
Lavedan, Louis Leloir, Maurice Maindron, Max Maurey, Charles Pathé, Léonce Petit, Raymond Poincaré, Raymond Recouly, Fernand
Samuel, André Sardou, Victorien Sardou, Louis Sonolet, José Théry, F. Vandérem, etc.