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187

Histoire

ligne :

http://ufr6.univ-paris8.fr/Math/sitemaths2/spip/IMG/pdf/Marie-Antoinette-Paper.pdf

Une reproduction photographique en a

été donnée récemment par Mme Evelyn Farr dans son livre

Marie-Antoinette et le comte de Fersen, la correspondance secrète

(L’Archipel,

2016, p. 34).

Il s’agit d’un chiffre « poly-alphabétique ». Un numéro figure sur chaque lettre, qui renvoie à la page d’un livre convenu à l’avance

(probablement un petit volume de Montesquieu,

De la grandeur et de la décadence des Romains

) ; le premier mot de cette page du livre

donne la clé du code. Ici, la page 135 commence par « votre » : pour lire la lettre en clair, il faut donc inscrire autant de fois que nécessaire

les lettres « votre » sous les lettres à décoder ; la table donnera ensuite la concordance par association des lettres : les deux premières

lettres de notre document « e& » associées à « vo » donnent « si ».

C’est probablement Fersen lui-même qui a inscrit à côté du chiffre « 135 » le mot-clé « votre », laissant à son secrétaire le soin de répéter

le mot dans l’interligne.

Notons que les plis de ce document montrent qu’il a été plié pour être glissé dans une enveloppe. Les lettres, soigneusement numérotées

(« pour savoir s’il n’y en a pas de perdues », insiste Fersen dans une lettre du 6 mars 1792), circulaient par la poste ; celle-ci porte le n°

12 (en surcharge). Le marquis de Bouillé indique dans ses

Mémoires

 : « j’avais concerté avec M. de Fersen des moyens sûrs pour notre

correspondance. Nous avions un chiffre que je regarde comme impossible à deviner, et quoique toutes nos lettres passassent par la poste,

il est remarquable que, pendant une correspondance de six mois sur un aussi grand intérêt, pas une de ces lettres ne fut interceptée.

[…] Je fus chargé de toute cette correspondance [...] Les lettres m’étaient adressées par M. de Fersen pour le Baron de Hamilton. [...]

J’adressais les miennes pour M. de Fersen à la Baronne de Korff, femme de cinquante ans, intime amie de celui-ci, d’autres fois à M. de

Silverspare, secrétaire de l’Ambassade de Suède », dont l’ambassadeur était le baron de Staël.

On peut rapprocher cette lettre du 21 avril de Bouillé à Fersen de celle de Marie-Antoinette à Mercy-Argenteau du 20 avril : « Notre

position est affreuse ! Il faut absolument la fuir dans le mois prochain. Le roi le désire encore plus que moi. Mais avant d’agir, il est

essentiel de savoir si vous pouvez porter, sous un prétexte quelconque quinze mille hommes à Arlon et à Virton et autant à Mons.

Monsieur de Bouillé le désire fort. »

La fuite sera finalement remise au début de juin, Louis XVI voulant attendre de recevoir les deux millions de la liste civile qu’il

pourrait emporter ; puis encore repoussée « pour que les Autrichiens aient le temps de renforcer leur cordon à Luxembourg » (Fersen à

Breteuil, 30 mai). Finalement le départ aura lieu le 20 juin au soir, et l’aventure prendra fin le lendemain soir à Varennes.

Il convient de souligner qu’il s’agit là d’

un des rares originaux

à avoir survécu à de nombreuses destructions et de prudents autodafés,

à l’exception de certaines lettres de la « correspondance secrète » acquise en 1982 par les Archives de France aux descendants de Fersen.

Les documents des archives Fersen sont en effet pour la plupart des préparations avant codage, ou des déchiffrages après réception.

Le document provient des papiers d’Axel de Fersen, dont le sort a été retracé par Mme Farr : passés à sa mort à son frère puis à la fille

de celui-ci, qui les a revendus à son cousin le Baron Rudolf de Klinckowström. Ce dernier en publie en 1877 une grande partie dans son

livre

Le Comte de Fersen et la Cour de France

. Les Archives de Suède hériteront d’une partie de ces papiers Fersen, annotés au crayon par

Klinckowström, comme le nôtre où il a porté par deux fois au crayon le nom du marquis de Bouillé ainsi que la date.]

*

672.

Mohandas Karamchand GANDHI

(1869-1948).

P

hotographie

avec signature autographe « MK Gandhi » ; 18,4 x 23 cm

à vue (encadrée, encre un peu pâle).

1 000/1 500

Photographie de presse originale, avec le cachet au dos de

Planet News Ltd

. Elle représente Gandhi quittant le palais de Saint-James où

il avait assisté à la deuxième

Round Table Conference

à propos des réformes constitutionnelles en Inde (7 septembre-1

er

décembre 1931),

sous l’œil des policiers ; Gandhi a signé sur le paillasson sur lequel il marche.

Reproduction page 189

673.

Mohandas Karamchand GANDHI

. L.A.S., New Delhi 18 octobre 1946, à Lord Frederick

P

ethick

-L

awrence

(secrétaire

d’État à l’Inde et à la Birmanie) ; 1 page in-8 sur papier vert ; en anglais.

1 000/1 500

« Dear Friend, It was good of you to send me your wishes for my birthday which is synonymous with the rebirth of the spinning

wheel in 1918 »… C’était gentil de lui envoyer des vœux pour son anniversaire, synonyme de la renaissance du rouet en 1918 [allusion

à sa décision de fabriquer ses propres vêtements en coton, et symbole de sa révolution pacifique]…

Reproduction page 189

674.

GARDES NATIONALES

. 17

brevets

ou pièces, 1790-1795 ; sur papier ou vélin, avec de beaux décors ornementaux

gravés.

800/1 000

B

revets

, certificats de service, extrait des procès-verbaux d’élection d’officiers et sous-officiers, congé et passeport, congé de réforme

etc., pour des hommes de la Compagnie des Dragons de Pons « actuellement gardes nationaux » (signé par le colonel

G

out

), la Garde

Nationale Parisienne, la Garde nationale française, la Garde Nationale des Districts de Paris (Saint-Roch, Saint-Louis en l’île) ou de

Versailles, de Caussade ou Marseille (le mot « Roi » a été découpé), du Maine et Loire, la Garde Citoyenne de Lunéville, ainsi que

des pièces des bataillons de Volontaires Nationaux (du Doubs), Grenadiers près la Représentation nationale, Bataillon de la Somme…

Nombreuses signatures d’officiers, dont le général de

C

ourpon

, du futur général

G

ambin

, etc.

T

rès

bel

ensemble

.

Reproduction page 189