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Histoire
A
u
sujet de
son
fils
L
ouis
-A
rmand
,
dit
«
le
singe vert
»,
débauché
,
vérolé
et
jaloux
,
dont
les violences
conjugales
envers
son
épouse
infidèle avaient conduit celle
-
ci à
s
’
enfuir dans un couvent
. [Le prince de Conti en appela au Parlement pour la récupérer ; la princesse,
née Louise-Élisabeth de Bourbon-Condé, réintégra le domicile conjugal en 1725.] Son fils vient de lui rendre compte d’une conversation
avec le duc d’O
rléans
, « depuis qu’il vous a veu ches le roy. Elle m’aflige extremement et je ne puis m’empecher d’avoir encore recours
à vous. Nous avons totalement prouver la verité de l’estat de M
de
la princesse de Conti et je suis sure que l’on en est persuadé. Je ne
veux sependent pas croire que l’on veulent aneentir tout a fait les loix du mariage et les droits des maris ils sont esgaux dans tous les
pais et dans toutes les religions ; j’auray lhonneur de voir jeudy M
r
le duc d’Orleans et nous resonnerons a fond sur tout cela ; mais
en atendent je vous prie monsieur de relire ma derniere lettre et de me faire le plaisir d’en parler à M
r
le duc d’Orleans en esvesque de
vostre caractaire par raport au roy a luy et a nous ; car enfin malgré tout ce que jay prové dans cette lettre sur les santances M
r
le duc
d’Orleans dit encore qu’elles ne l’empechent pas de sortir mais en verité pourquoy scandaliser toutte l’Europe et revolter tous les marits
quand on a un moyen si seur de se tirer daffaire. Que lon laisse juger le proces peutestre le parlement donnera til a Mad. la princesse de
Conti ce qu’elle demande et nous ne nous plaindrons jamais quand les choses seront dans les reigles. Je conte beaucoup monsieur sur
ce que vous voudrés bien faire aupres de M
r
le duc d’Orleans »…
O
n
joint
une P.A.S. (signatures biffées), Versailles 10 janvier 1697-26 juillet 1705 (3/4 page in-4, déchirée) : reconnaissance de dette
à sa femme de chambre Depré, de la somme de 4000 livres « que je luy promets payer à sa volonté », suivie de comptes sur des dons à
La Villette de 400 et 600 livres…
655.
Maria-Fortunata d’
E
ste
, princesse de CONTI
(1731-1803) fille de François III de Modène et de Charlotte-Aglaé
d’Orléans, petite-fille du Régent, épouse (1744) de son cousin Louis-François-Joseph de Bourbon prince de Conti (1734-
1814), elle émigra sous la Révolution et mourut à Venise. L.A.S. « Fortunée d’Est », Paris 2 mars 1761 ; 1 page petit in-4.
100/120
S
ur
la mort
de
sa mère
,
la
princesse
de
M
odène
. « Je suis tres reconoissante, Monsieur, de la part que vous voulez bien prendre a la
perte cruelle que je viens de faire et a la juste douleur que ce malheureux evenement m’a causée. J’instruirai mon Pere de ce que vous
me mandez d’obligeant pour lui dans cette facheuse circonstance »…
656.
Charles II duc de CRÉQUY
(1623-1687) maréchal de France et ambassadeur. L.A.S., Lyon 22 avril 1664, à Jacques de
S
ouvré
, ambassadeur de l’Ordre de Malte ; 3 pages et quart in-4.
300/400
I
mportante
lettre
sur
le
scandaleux
attentat
de
la
garde
pontificale
corse
d
’A
lexandre
VII
contre
C
réquy
,
sa
femme
et
l
’
ambassade
de
F
rance
à
R
ome
,
en
août
1662
. [Le pape n’ayant pas réagi à la satisfaction du roi, Louis XIV rappela son ambassadeur,
fit éloigner de Paris le nonce apostolique, et laissa faire le Parlement d’Aix, qui annexa Avignon au royaume. La présente lettre se situe
entre la conclusion du Traité de Pise, le 12 février 1664, prévoyant des explications du gouverneur de Rome, la dissolution de la garde
corse, l’édification d’un monument commémoratif sur les lieux de l’attentat, et les excuses publiques enfin présentées au Roi par le
légat pontifical, le 29 juillet 1664.]
Ce soir en arrivant à Lyon, l’archevêque lui remit un paquet dans lequel il trouva la lettre de M. d’
E
lbenne
à Souvré : « elle ne
ma surpris en façon du monde et je me suis si bien attandeu a une partie des choses quil vous mande quavant mon despart je me
precautionnay assez bien la dessus aupres de mon maistre »... Il n’aurait pas mieux parlé de cette matière, s’il avait eu connaissance de la
lettre avant de parler au Roi. Depuis qu’il connaît d’Elbenne, il le trouve « homme tres facille a estre persuadé ; et sans nulle reflection
il crut comme article de foy tout ce que le pape lui dit »... Depuis le temps pourtant il devrait savoir que les personnes auxquelles il a
affaire à Rome « ne font quasi jamais ce qu’ils disent et que le plus souvent le contraire » : d’Elbenne se trompe en l’assurant des bonnes
grâces du pape tout comme Créquy s’était trompé en 62. On sait ce qui arriva : « Nous feusmes veritablement assassines ma femme et
moy »… Au reste, Créquy est rempli de bonnes intentions à l’égard du pape : « Il fauderoit estre fol pour luy manquer de respect en quoy
que ce fust. Je ne lay jamais faict sur le passe a lavenir je ne useray pas dautre manière »… Il n’oublie pas ce qu’il doit à son maître, ni
« ce que je dois a la conservation de la bonne intelligence qui vient destre restablie », et à lui-même… « Mais à vous en parler sincerement
les gens a qui on a affaire ne mentent pas tous les jours. Je vous suis sepandant infiniment oblige de mavoir encore cette lettre que je
vous renvoie […] Il mest de la derniere importance de faire voir a M. de
L
ionne
[secrétaire d’État aux Affaires étrangères] la lettre que
M. d’Elbenne vous a escrit de sa propre main et que vous voulies bien y joindre la responce que je vous fais »…
Ancienne collection du Président Robert
S
chumann
(avec notes de a main, 2-3 décembre 1965, n° 55).
657.
François de Bonne, marquis de CRÉQUY
(1624-1687) maréchal de France. 2 L.A.S. (monogramme : 2 C croisés), [1670]
et s.d. ; 1 et 2 pages in-4.
200/300
S
ur
le mariage
de
L
auzun
et
de
la
G
rande
M
ademoiselle
. « La nouvelle qui cest repandue du mariage de M. de Lausun fait le sujet
du voyage du gentilhomme que janvoie a la cour. J’aime infiniment, ce M. de Lausun il a toujours bien servi avec moy et sa fortune mest
chere mais a dire la verite quelles en seront les suites de cette immansite lhonneur de quoy sera-t-elle soustenue si le roy ne fait plus que
ce qui paroist par un simple agrement »…
Thionville 24 décembre
. Il est bien aise d’avoir obligation aux deux personnes qui se donnent
la peine de lui donner des nouvelles, et des marques de bonté, toutes les semaines : « pour vous encourager à continuer un travail si
penible je ne vous offriray point de vous rendre conte de nostre guere dhiver ni de nos preparatifs de la compagnie »…