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NORMANT (J. F.).

Annuaire, ou tableau du Palais du tribunat.

Paris : Favre, Anx 

[1801]. — In-18, 144x95 : frontispice, (10 ff. dernier blanc), xj, 179,33pp., couverture muette.

Broché, non rogné.

400 / 500€

Grand-Carteret, 1354.

Précieux et rare annuaire consacré au Palais-Royal, comprenant « l’historique des divers changements qu’il a éprouvés, depuis

deux siècles ; la description détaillée de ses Bâtiments, Jardin, et dépendances ; les noms et adresses des Marchands, Artistes

et Artisans, avec la nomenclature des objets de leur commerce, etc. ; terminé par la table alphabétique des personnes qui

l’exercent, avec renvoi à leurs numéros et pages. »

On trouve sur le titre cet épigraphe : «De-même-que Paris est la capitale de l’Univers ; / / De-même le Palais c.d.R. est la capi-

tale de Paris. »

Grand-Carteret consacre une longue notice à cet almanach intéressant à plus d’un titre. Outre les noms de tous les mar-

chands et artisans, on y trouve des descriptions précises des lieux et parfois d’amusantes appréciations, nous permettant

d’avoir une image précise de ce à quoi pouvait ressembler le Palais-Royal à l’époque. Prenons par exemple la description du

Café lyrique : «Café Lyrique, dit des aveugles, nommé ainsi, à-cause de sa musique exécutée par ceux de l’Institut national,

rue Saint-Denis, au coin de celle des Lombards ; il y a d’excellentes voix parmi eux. Ce café est dans une cave, au-dessous

du corps de bâtiment, son entrée est par le péristyle. Vingt-deux colonnes formant péristyle soutiennent la partie qui sert de

passage public et d’entrée, de ce côté ; ne vous arrêtez pas long-temps ; sans quoi vous serez obligé de vous boucher le nez.

Ce qui y attire un plus grand concours que la mauvaise musique qu’on y entend, c’est le nombre de complaisans de l’un et

de l’autre sexe que l’on y remarque ; les premiers sont bien plus importuns que les dernières ; ils ne cessent de vous étourdir

de leurs propositions de brocantage et d’agiot. Si vous n’avez point de commerce avec eux : suivez notre avis, nous vous

conseillons de tourner à droite ; et, comme l’on vient de vous prévenir de la mauvaise odeur que l’on y respire, vous trouverez

le contre-poison, en vous munissant d’un flacon du citoyen

Corcelet

, marchand de comestible, N° 104 qui vend du vinaigre

des quatre voleurs » (pp. 75-77).

L’auteur donne également l’historique et la description du théâtre de Mademoiselle Montansier, et va jusqu’à décrire l’em-

placement des latrines qui exhalent «une vapeur fétide et très-désagréable pour le voisinage et pour les passants » mais qui

se trouvent étrangement adossées à un magasin de tabac «qui s’annonce être sans mélange. »

L’édition est illustrée d’un frontispice dépliant montrant une vue animée du Palais-Royal. On trouve à la fin, sur 33 pages, un

catalogue des livres de Favre.

Bon exemplaire tel que paru, très bien conservé malgré quelques déchirures au dos. On a ajouté postérieurement au dos

une étiquette portant le titre de l’ouvrage à l’encre.

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