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P
alais
-R
oyal
Cet ouvrage s’inscrit dans la lignée de ceux touchant à la réglementation
de la prostitution, comme le
Pornographe
de Rétif de La Bretonne (1769)
ou le
Code du nouveau Réglement sur les lieux de prostitution de la
Ville de Paris
de 1775.
Un seul exemplaire de ce livre apparaît au WorldCat, à la bibliothèque
du Congrès à Washington.
Frottements aux coiffes.
Provenance : A. Retourné, Amiens, avec ex-libris portant la date du 2
août 1878.
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[LEPAGE].
DICTIONNAIRE ANECDOTIQUE DES NYMPHES DU PALAIS-ROYAL Et
autres Quartiers de Paris, par un homme de bien.
Paris : les marchands de nouveautés, 1826. —
In-32, 94x61 : 124pp. De-
mi-maroquin rouge à coins, dos lisse (
reliure de la fin du XIX
e
siècle
).
600 / 800€
Lacombe, 622. - Gay, I, 905. -
Le Catalogue des ouvrages condamnés depuis 1814 jusqu’à ce jour (1
er
septembre 1827),
1827,
p. 26.
Édition originale très rare de ce
vade mecum
des adresses et qualités des prostituées de Paris, essentiellement du Pa-
lais-Royal, composé par Lepage.
L’auteur nous informe que Paris était à l’époque fréquenté par 6000 prostituées, concentrées essentiellement autour du Pa-
lais-Royal. Il offre un descriptif assez complet de certaines d’entre elles, en rendant compte non seulement de leurs qualités
physiques mais aussi parfois de leurs pratiques. Se rangeant dans le clan des moralisateurs, son dessein en écrivant ce guide,
nous explique-t-il dans sa préface, était entre autres de prévenir des dangers des filles de joies pour les enfants : « Que l’on
fasse payer une amende aux chefs des hôtels autorisés ; que l’on emprisonne les femmes qui pour un peu d’or, qu’elles ne
doivent qu’à l’ignorance d’un enfant ou aux désirs qu’elles ont éveillés en lui, l’entraînent au libertinage ; bientôt nous comp-
terons moins d’hôpitaux, et nous aurons beaucoup plus de tranquillité dans nos familles. Toutes les femmes sont nées avec
des faiblesses : celle de l’amour est la plus dominante ; c’est, si je puis m’exprimer ainsi, un fanatisme, qui les rend capables
de tout, et la prostitution est trop souvent le remède qu’elles y apportent. O vous que les destins ont rendus pères, et qui
craignez pour vos enfans, lisez-leur quelques passages de cet opuscule, ils frémiront, et mon but sera rempli. »
Cet ouvrage parut le 6 septembre 1826 et fut condamné par le tribunal de première instance de la Seine le 15 décembre
de la même année. Le
Catalogue des ouvrages condamnés depuis 1814 jusqu’à ce jour
le signale en ces termes : « Le 15
décembre 1826, le tribunal de première instance de la Seine, en déclarant que le sujet était honteux, a pensé que l’ouvrage
ne constituait pas un délit, et il a acquitté l’auteur, qui a consenti à la destruction. »
Bon exemplaire en reliure postérieure. Marges courtes.
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