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Histoire

Nous sommes inconcevables nous autres femmes je vois qu’on ne

peut jamais nous contenter. Quand à moi, je vois bien que je ne serai

jamais contente car il me suffiroit d’être aimée comme je sais aimer et

c’est une chose dont il faut prendre son parti, car c’est impossible »...

1810

. Séjour à Amsterdam en avril. Mort du général de BROC (mari

d’Adèle Auguié). Cure à Aix-les-Bains en août : « Ma poitrine étoit

si faible qu’il faut absolument la fortifier. Je suis un peu mieux mais

je ne suis pas encore à l’abri d’un orage. Cela me donne presque la

fièvre tant je suis foible »…

24 [septembre 1812]

, sur la

bataille de la Moskowa

(7 septembre) :

« Heureusement ce qui nous est le plus cher se porte bien ; mais que

c’est triste de penser aux pertes que l’on a fait. Ce pauvre Auguste

Caulaincourt que je regrette bien vivement et que je puis bien dire

que je pleure, le petit Canonville, les généraux Montbrun, Plauzonne

,

et plusieurs autres que nous ne connoissons pas. Ton mari se porte

bien […] La garde n’a pas donné. Le p. d’Ecmul [Davout], Nansouty et

Rapp blessés mais légèrement ».

1813

. Aix-les-Bains 15 juin

, émouvante lettre sur la mort d’Adèle de

BROC

(le 10 juin, Adèle, la sœur d’Églé, est morte noyée sous les

yeux de la Reine Hortense, qu’elle accompagnait dans une excursion

à la cascade de Grésy) : « rien ne pourra jamais me consoler de la

perte d’une si tendre amie. […] Elle doit être heureuse à présent mais

c’est moi qui vais me trouver bien seule dans la vie, elle étoit si pure

si vertueuse, je me reposois sur elle de tout le bien que je pouvois

faire et avec elle je ne devois jamais craindre de faire trop mal »... Le

lendemain, elle écrit une émouvante lettre au père d’Adèle.

Le 4 et

le 30 juillet

, elle revient longuement sur cette terrible perte : « Je suis

obligée de renfermer dans mon cœur les impressions que journelle-

ment je trouvois le besoin de lui communiquer. Souvenirs du passé,

projet pour l’avenir, elle étoit de moitié dans tout. Elle me manque

donc de sentiment, d’habitude. […] Sais-tu pourquoi je trouve du cou-

rage c’est que je suis résignée au malheur, je crois que la vie d’une

femme n’est composée que de souffrance. Ses seules jouissances

sont le bonheur qu’elle peut procurer aux autres, […] c’est souvent

ayant le cœur déchiré qu’il faut sourire à ceux qui nous aiment »…

1814

.

29 juillet

, sur son arrivée à Plombières pour prendre les eaux

après la chute de l’Empire.

Saint-Leu 16 octobre

, sur son entrevue

avec LOUIS XVIII : « Il a été très bon pour moi, et je lui ai bien dit que

je pensois que mon bonheur était de vivre tranquille et de mettre

mes enfants sous sa protection »…

1815

.

25 novembre

, pendant le procès du maréchal NEY : « J’espère

qu’il viendra des tems plus tranquilles où nous pourrons continuer

une correspondance qui me sera toujours chère ; mais c’est dans

la crainte de nuire à ceux que j’aime que je dois me faire oublier

dans ce moment ».

1816

.

2 décembre

. Errante et calomniée, elle s’est réfugiée à Constance ;

elle cherche à vendre ses diamants… « Je serai bien aise que tu voyes

mon fils si tu vas à Rome. Son père sera sans doute bien pour toi, il

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