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Histoire

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FOUCHÉ Joseph

(1759-1820) ministre de la Police.

L.A.S. (paraphe, minute), 8 février [1817], à Maurice-André

GAILLARD ; 2 pages in-4 avec d’importantes ratures et

corrections (papier un peu bruni).

1 500 / 2 000 €

Étonnant jugement de Fouché sur Chateaubriand.

La lettre est relative aux démarches de Fouché, avec l’aide de Gaillard

et de ses amis, pour mettre fin à son exil et pour que « le gouverne-

ment fasse réparer une injustice à laquelle il a eu la main forcée par

la tempête. […] Je n’ai pas écrit une seule ligne qui ne puisse être mise

sous les yeux du Roi. Ce prétexte vous prouve qu’on a besoin de

chercher dans la calomnie de quoi justifier la prolongation de l’injus-

tice qui pèse sur moi depuis un an ». Il connaît les libelles répandus

contre lui. « L’hypocrisie du vicomte Ch. [CHATEAUBRIAND] ne trompe

plus même le vulgaire. Je ne sais pourquoi il continue à mentir. Les

reproches qu’il fait à Louis 18 sur le choix d’un de ses ministres sont

d’un esprit subalterne. Personne ne s’est avisé de blâmer Louis 14

d’avoir recherché l’alliance de Cromwell et d’avoir porté le deuil de

sa mort. Le 1

er

de tous les devoirs pour un grand prince est l’intérêt

de l’Etat. Les affaires de famille ne sont que des objets secondaires.

Il serait facile de confondre le vicomte de Chateaubriand car il a plus

de talent que de lumières et plus d’imagination que de logique. Mais

il n’y a pas d’honneur à accabler un homme qui est déjà accablé »... Il

explique ensuite la façon dont il a tenu à régler ses affaires en France :

« Quelle sécurité puis-je avoir pour mes projets dans un pays où il

n’y a pas encore de justice pour ma personne ? Le 1

er

bonheur est

l’indépendance et la tranquillité de l’esprit. J’ai voulu finir mes affaires

dans la crainte qu’on n’en finisse pas »…

On joint des notes autographes à propos de Chateaubriand

(1 page

petit in-4 au verso d’une lettre à lui adressée par Amédée POCHOLLE

au sujet de ses mémoires, Liège 29 mai 1816). « Chat. [Chateaubriand]

était plus le valet de B. [Bonaparte] que moi. Je le servais avec fidélité

mais avec dignité. C’est bien d’aimer la liberté, mais il faut aimer aussi

la justice. […] Mélange bizarre de bien et de mal, de vrai et de faux.

C’est une chose édifiante que de recommander la Religion, mais il

faut prêcher d’exemple »… Etc.

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FRANÇOIS DE NEUFCH

Â

TEAU Nicolas-Louis

(1750-1828)

homme d’État et littérateur ; député à la Législative, ministre

de l’Intérieur, il fut un des Directeurs, et devint sous

l’Empire sénateur et comte.

L.A.S. « Le C

te

François de Neufchâteau », 28 mars 1822, à

Albert MONTÉMONT ; 2 pages in-4, adresse.

200 / 300 €

Lettre en vers à un compatriote lorrain

.

Épitre en 7 quatrains faisant l’éloge et la critique des vers que Mon-

témont lui a soumis :

« Vous me citez parmi les illustres Lorrains !

Ma vieille Muse en est touchée ;

Mais en vous le disant, je crains

Que tant de vanité ne me soit reprochée. […]

Des Muses, quoiqu’enfant, j’essayai le langage.

Ainsi donc à ce mal trop tôt je succombai ;

Et je suis, pour ma peine, après un si long âge,

Dans l’enfance, hélas ! retombé. »

Il fait ensuite quelques remarques sur des « mots étrangers à notre

langue poëtique », et sur les répétitions dont Montémont semble

abuser…