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les collections aristophil
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DESMOULINS Camille
(1760-1794)
journaliste et orateur révolutionnaire,
conventionnel (Paris), ardent
Montagnard, guillotiné avec Danton.
MANUSCRIT autographe,
Notes de
Camille Desmoulins sur le rapport
de St Just
, [1
er
avril 1794] ; 3 pages
in-fol. avec ratures et corrections
et additions marginales (bords
légèrement effrangés).
20 000 / 25 000 €
Extraordinaire manuscrit de sa
plaidoirie pour sa propre défense
lors de son procès, contre le
rapport accusatoire de Saint-Just.
[« Camille Desmoulins a donné le titre de
Notes sur le rapport de St-Just à cette
pièce. Elle constitue la vive esquisse de la
défense qu’il espérait prononcer en face de
ses accusateurs ; ils refusèrent de l’entendre,
et il ne paraît pas qu’avec tous les efforts
les plus véhéments il ait pu parvenir à en
faire arriver plus qu’une partie entrecoupée
à l’auditoire. Dans un accès de désespoir,
et l’on peut même dire de véritable rage,
il jeta à la tête de ses bourreaux ce papier
froissé dans ses mains et mouillé de ses
larmes. On peut croire au miracle, quand
on voit une pièce aussi intéressante, qui,
d’abord tombée au pouvoir de ceux qui
avaient intérêt à la détruire, revient après
tant de catastrophes aux mains de ceux qui
ont le plus grand intérêt à la conserver. Ce
dernier cri du courage et du patriotisme qui
se débattent dans une si héroïque agonie
a quelque chose de sacré » (Matton aîné).
Cette plaidoirie a été citée pour la pre-
mière fois en 1828 par Berville et Barrière
dans le rapport de Courtois sur les papiers
de Robespierre, dans lequels il aurait été
trouvé. Le texte a ensuite été édité sur l’ori-
ginal à la suite du
Vieux Cordelier
réimprimé
par Matton aîné en 1834 ; puis en 1837 au
tome XXXII de l’
Histoire parlementaire de
la Révolution française
de Buchez et Roux
(p. 225-229).]
« Si je pouvois imprimer a mon tour, si on ne
m’avoit pas mis au secret, si on avoit levé mes
scellés et que j’eusse les papiers necessaires
pour etablir ma defense, si on me laissoit
deux jours seulement faire un n° 7 [du
Vieux
Cordelier
, dont il corrigeait l’épreuve lors de
son arrestation] comme je confondrois Mr le
Chevalier de St Just, comme je le convain-
crois de la plus atroce calomnie, mais il ecrit
a loisir dans son bain, dans son boudoir, il
medite pendant 15 jours mon assassinat, et
moi, je n’ai pas où poser mon ecritoire, je
n’ai que quelques heures pour defendre ma
vie. […] Mais il y a une providence, une provi-
dence pour les patriotes, et déjà je mourrai
content, la république est sauvée, une affaire
étrangère, mais qu’on avoit lié à la notre pour
nous perdre, par un evenement imprévu
incroyable, a jetté des flots de lumière, sur
notre prétendue conspiration, et il demeure
prouvé, par plusieurs faits décisifs, que ceux
qui nous accusent d’avoir comploté sont eux
même les conspirateurs »...
Il expose alors trois faits prouvés, concernant
la conspiration d’HÉBERT, la dénonciation
de CHABOT, l’inaction du Comité qui avait
les preuves en mains et n’a rien fait, etc.
Quant au rapport de Saint-Just, « il n’y a
pas d’exemple d’une aussi atroce calomnie
que cette pièce. Et d’abord il n’y a personne
dans la Convention qui ne sache que Mr le