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les collections aristophil

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LE ROY Jean-Baptiste

(1720-1800) géomètre et physicien.

3 L.A.S. « Jean Le Roy », Paris août-novembre 1749, au

comte de TRESSAN ; 16 pages in-4 (légères mouillures et

taches).

800 /1 000 €

Intéressante correspondance sur son projet d’

électromètre

, avec

une lettre de Gowin Knight

.

28 août

. Il le félicite « pour le noble courage que vous avez de

cultiver la Philosophie dans un pays où une personne de votre rang

est obligée d’être savante incognito. Il semble que parmi le grand

monde, il ne soit encore permis qu’aux femmes de se mêler de Phy-

sique publiquement, apparemment que l’indulgence que l’on a pour

le beau sexe fait qu’on leur passe ce travers ; car c’en est un dans

ce pays que de vouloir savoir des choses que le vulgaire ignore »…

à propos du mémoire et des dessins qu’il lui a fait parvenir sur son

électromètre : « Je ne doute pas que vous n’entendiez parfaitement

la nature de notre instrument ». Il aurait aimé qu’il contienne davan-

tage de choses, mais étant destiné à être lu en séance publique, il a

préféré n’exposer que quelques expériences parlantes, sur l’attraction

des corps électriques, et la conséquence de l’augmentation de leur

masse… Puis, à propos de l’importante découverte du Dr KNIGHT sur

le magnétisme, les phénomènes d’attraction et de répulsion : « J’ai

une très grande impatience d’être au fait de toutes les découvertes

de ce grand homme »… Il ne partage son avis sur M. de RIVA « le

valaisien », que Tressan, comme beaucoup d’autres, soupçonne

de charlatanisme : « On ne peut disconvenir que ce ne soit un très

habile homme, qui entend très bien l’horlogerie, et beaucoup de

physique, et de mathématiques ; […] une personne qui a trouvé les

longitudes, qui a découvert un agent dans la nature inconnu à tous

les Physiciens »…

29 septembre

. « Nous nous flattons que ce que

vous marquez au sujet de l’électromètre n’est point un compliment

et que nous pouvons nous livrer au plaisir de voir que le mémoire et

le dessin nous ont confirmé dans la bonne opinion que vous en aviez

déjà conçue ». Il le prie de bien vouloir lui transmettre ses remarques

sur son appareil et sur son mémoire. « Nous ne doutons plus que

l’attraction des corps électriques ne soit comme les surfaces, et

non comme les masses, depuis que nous vous avons gagné à notre

opinion. Votre remarque est très juste au sujet des étincelles que l’on

tire d’une grosse barre de fer, et d’un fil d’archal. Mais si vous voulez

bien faire attention, que leurs surfaces sont très différentes ; vous

verrez que cela ne détruit pas ce que nous avançons. […] Quant aux

barres magnétiques du Dr KNIGHT il se peut faire qu’étant d’acier

trempé, les étincelles que l’on en tire soient plus vives ou d’une

autre nature que celles que l’on tire d’une barre de fer ordinaire ;

car il est très vraisemblable que ces étincelles varient selon la nature

du corps, d’où elles partent, et qu’il ne nous manque des moyens

pour nous apercevoir de ces variétés. Votre expérience sur les étin-

celles, dont l’intensité augmente à mesure que l’on approche de la

partie supérieure d’un corps est fort curieuse. [...] La conséquence

que vous en tirez, que le feu tend toujours à s’élever, paroit assez

naturelle ; quant à celle qui vous fait penser que le feu qui a perdu

son mouvement de projectile, gravite vers le Soleil […], il est vrai […]

qu’en regardant la terre comme élastique, et le feu comme le fluide

électrique il pourroit être regardé comme l’atmosphère de la terre qui

s’en éloigneroit toujours par la répulsion. […] On avait bien déjà pensé

que l’Électricité pouvait être l’agent universel ou la cause qui retient

les Planètes dans leur orbite »…

Paris 5 novembre 1743.

Il s’inquiète

de la chute de Tressan : « Si cette vilaine attraction fait tant de bien

dans la nature elle y fait aussi bien des maux »... Il le félicite pour

son nouveau commandement en Lorraine : « il y a longtems que je

sais Monsieur que la Reine prend soin de votre fortune, on peut dire

que c’est une princesse qui a le cœur excellent ». Le Roi STANISLAS

doit également se réjouir de « pareille acquisition »… Diminué par

une fièvre, il ne perd pas de vue le mémoire sur son électromètre…

On joint une L.A.S. de Gowin

KNIGHT

(1713-1772, physicien anglais,

inventeur d’un procédé pour magnétiser l’acier, et fabricant de bous-

soles), 4 décembre 1749, au comte de Tressan (2 p. in-4), annonçant

qu’il a retardé son envoi de bars et de terrellas, pour Tressan et pour

le duc d’Orléans, car de nouvelles épreuves ont entretemps donné

des résultats.

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LOUIS XIII

(1601-1643) Roi de France.

P.S. « Louis » (secrétaire), Paris 12 mars 1613 ; contresignée

par BRULART ; vélin oblong in-fol. (fente réparée, traces de

montage au dos).

100 / 150 €

Lettres de jussion, sous la régence de sa mère, ordonnant l’enregistre-

ment de lettres patentes en faveur des « bien amez et devots orateurs

et chappelains perpetuels les ministre Relligieux et couvent de la S

te

Trinité redemption des captifs fondez par nos predecesseurs Roys en

nostre chasteau de Fontainebleau », pour qu’ils jouissent pleinement

et perpétuellement de leurs droits sur la terre et seigneurie du Mon-

ceau, afin de pouvoir « entretenir le service quils font journellement

en nostre chasteau de Fontainebleau »…